Commençons d'abord par les défauts de ce jeune homme, parce qu'il a un bon niveau sur ce coup-là. Premièrement, Andrew William Loxley est un timide. Très timide, c'est pas croyable. Si bien qu'il a du mal à engager la conversation comme ça, sur un coup de tête quand il ne connaît pas la personne. Et si vous le harcelez, c'est fini, il deviendra muet comme une carpe, ou alors il bégayerai en tentant vainement d'aligner des mots pour former une phrase bien complète.

Dire de lui que c'est un véritable glouton lui donne-t-il un autre défaut ? C'est pourtant vrai. Si le jeune homme arrive dans un restaurant, vous pouvez être sur qu'il commandera plus de la moitié du menu. Le pire, c'est qu'il manque sans s'arrêter pour respirer ou autre chose, et il reste toujours aussi maigre. Stupéfiant.

La curiosité est un vilain défaut. Quoi encore ? Mais je vous avais dit qu'il avait plein de défauts ! En effet, ce jeune gars-là est très curieux et ne peut pas s'empêcher de fourrer son nez un peu partout.

Il est hypocrite. Puisqu'il ne dit jamais quand quelque chose ne va pas, même envers un proche. C'est-y pas mignon me direz-vous. C'est vrai. Mais il est comme ça à un tel point qu'il peut se laisser souffrir comme ça jusqu'à temps que quelqu'un le découvre. Ou pas.

Psychologiquement, il est très fragile. Si quelqu'un arriverait à le manipuler à sa guise, Andrew pourrait même sombrer dans la folie si ça va loin.

Pour finir, il a du mal à accorder sa confiance à quelqu'un.

C'est vrai, ça ne fait pas beaucoup de défauts, mais ces derniers sont tellement énormes que c'était tout comme. Mais Andrew a quand même des qualités. Non mais. On n'est pas imparfait, enfin !

C'est quelqu'un de très souriant, calme, et il ne parle pas pour ne rien dire. Même lorsqu'il est seul, il sourit. Sourire béat, sourire heureux, à peu près toutes les sortes. Mis à part le rictus d'un véritable psychopathe. C'est possible, mais très peu probable. Aussi, grâce à cette particularité qui fait partie de lui-même, il s'avère qu'Andrew est d'une agréable compagnie. Après tout dépend de vous, hein...

L'albinos - oui, il a les cheveux blancs/gris - aime beaucoup donner conseil et services, à n'importe qui. C'est un peu contradictoire avec l'un de ses défauts, puisqu'il a du mal à accorder sa confiance aux gens, mais tout dépend des circonstances.

Le jeune Loxley, bien que curieux, on l'a déjà dit, est très observateur et réfléchi, et ne fonce pas n'importe où tête baisser sans penser aux conséquences. Peut-être même qu'il réfléchit trop, ce qui fait que parfois, il a du mal à prendre des décisions.

Afin de conclure tout cela, faisons un bref résumé de ses phobies, de ses goûts et dégoûts. Ce dont Andrew a le plus peur, c'est bien de la solitude. Il a notamment peur des serpents et des araignées. Ce qu'il aime, la nourriture. Tout et n'importe quoi, il le mangera de toute façon. Il aime aussi flâner un peu partout, et notamment la lecture. Mais ne passons pas à côté de ce qu'il aime le plus, la photographie. Il n'en aurait pas fait son métier pour rien, s'il n'aimait pas, franchement ! Andrew aime bien le désordre aussi, sauf dans ses dessins. Et ce qu'il n'aime pas... Eh bien, trouvez vous-même, lui ne sait pas !

Commençons par le commencement de toute histoire qui existe, la naissance. Mais ne faisons pas ça comme ce que l'on fait classiquement, une naissance dans un hôpital immaculé.

Andrew William Loxley, son deuxième prénom venant du nom de son oncle, est né dans les bas quartiers de Londres, d'un père anglais et d'une mère japonaise, pendant une chaude nuit d'été. La famille Loxley ayant toujours vécu dans la famine et la misère, les parents du nouveau-né n'avaient pas pu payer les soins pour l'accouchement dans un hôpital. La mère du petit mourut immédiatement après la venue au monde de son enfant. Ce dernier apprit alors à se débrouiller seul très vite, ne vivant qu'avec son père, et d'autres familles dans la même situation qu'eux.

Andrew a vécu en tant que petit vaurien à Londres, volant de temps à autres pour survivre. Il avait d'ailleurs quelqu'un qui était toujours avec lui, qu'il pouvait considérer comme un meilleur ami, un confident. Ce dernier faisait partie des familles ayant le même rang social que celle d'Andrew. Son nom ? Andrew ne s'en souvient plus. Il préfère oublier.

Car il est mort. Au bord de la Tamise, ce long fleuve qui traverse la capitale de l'Angleterre. En fait, pour être exact, ils sont morts, tous les deux, à ce moment. Tandis que l'un glissait et tombait dans le fleuve glacial, l'autre tendait vainement le bras pour le rattraper. L'un est mort, l'autre est mort. Mais psychologiquement. A douze ans.

Les deux années qui suivirent cet incident sont représentées par un noir total dans la mémoire d'Andrew. La famille du défunt s'était occupé de lui, et son père eut le temps de mourir pendant cette période. Il se pose encore des questions à ce sujet d'ailleurs. Que s'était-il passé pour qu'il ne se souvienne de rien ? La seule chose qu'on lui ait dit, c'est qu'il avait plongé dans un incessant mutisme et une sorte de folie étrange.

Bien que sa santé morale s'améliorait à présent, leur pseudo-liberté, à tous, n'allait pas durer. Ah, ça, ils n'avaient pas vu le coup venir, et furent rapidement emmenés là où on traitait toute la vermine de la capitale de l'Angleterre. Andrew ne sait toujours pas comment il s'en est sorti, mais ce qui est sûr, c'est qu'il a vu beaucoup de cadavres s'entasser devant lui.

Mais il est sorti. Amoché, mais vivant. Il a longtemps errer dans les rues de Londres, de petites feuilles sur lesquelles il avait gravé quelques formes dans sa main droite. Des dessins, bien sûr. Il avait bien fallu quelque chose pour passer le temps, là-bas, non ?

Qui sait ce qu'il serait devenu s'il n'avait pas heurté un passant, en manteau noir, qui s'était arrêté et l'avait emmené sans lui demander son avis après quelques minutes de réflexion ? N'y voyez pas là un enlèvement. C'était juste un expert du dessin qui voyait le potentiel d'un enfant abandonné rien qu'en voyant ses croquis.

En l'espace d'une heure, à peine, Andrew était passé de la misère et la pauvreté au confort d'un somptueux manoir dans la banlieue chic de Londres. La personne qui le logeait était d'une grande gentillesse avec lui et commençait peu à peu à lui apprendre les secrets du dessin. Ca peut paraître un peu... Bizarre, mais sachez qu'ils ne faisaient pas que ça, quand même ! Cet homme avait presque l'image d'un deuxième père pour le jeune homme, alors âgé d'environ quatorze ou quinze ans.

Il vécut comme cela jusqu'à sa majorité. Plutôt calme comme mode de vie, me diriez-vous. A vrai dire, il commençait un peu à se faire connaître avec ses simples oeuvres d'arts, mais réalistes, particulièrement celles faites au simple crayon ou au fusain, qui étaient presque considérées comme de véritables chefs-d'oeuvre.

Mais son mentor lui ordonna un jour de voyager, peu après son dix-huitième printemps, "pour que tu te fasses connaître", comme il disait. Mais Andrew a véritablement l'impression que ce n'est pas la vraie raison. Enfin, ne trouvant pas pourquoi il refuserait, il fit rapidement ses valises, et voyage maintenant à travers le monde.

Et atterrit dans un hôtel qui paraît pourtant normal, seulement pour y passer une nuit. Ou peut-être plus...

Dans tous les cas, cet hôtel lui fait un peu peur. Oui, comment peut-on avoir peur d'un hôtel, mais qu'y puis-je ? C'est surtout que c'est endroit est un peu effrayant, dans le sens où il a l'air de s'y passer des choses étranges. Andrew se pose d'ailleurs un grand nombre de questions au sujet de ce petit bâtiment, dont celle-ci : pourquoi avoir construit cet hôtel de ce coin-là précisément ? Néanmoins, même si cet endroit n'est pas forcément le top du confortable et chaleureux, le jeune albinos ne s'en plaint pas et s'en contentera bien, n'étant pas du genre capricieux. Mais pourquoi il a l'impression d'être observé et de sursauter constamment à chaque bruit ?