Il y a longtemps, dans les tréfonds du fond du néant, il y avait un dossier, à la reliure immatérielle. Et ce dossier contenait des fiches, de jolies petites fiches. Une fiche pour chaque fils du néant, du vide, du Chaos. Pourquoi me direz vous? Ces fiches n'existent pas, pas plus que ce dossier. Ce ne sont que la représentation des pensées d'une personne. Une personne seule en vérité, chaque personne a une fiche dans son esprit, une fiche dans un dossier. Cette fiche se remplit à chaque observation, chaque rencontre, des mots éparpillés, des conditions, des sentiments, des projets. Pour chaque être croisé. Pourtant, il y a une fiche qui reste vide. Une fiche portant son propre nom. Hazel O'connel. Qui est-elle? Qu'est-elle? Qu'aime-t-elle? Comment la décrire? Que faut-il savoir d'elle?

Il faut en premier lieu et avant tout savoir et retenir une chose, Hazel n'a besoin de rien, elle se complait dans ce qu'il y a d'absent, moins il y en a, mieux c'est. Vous me direz, étant l'incarnation unique de la misère quoi de plus normal. Et en ce bas monde, ceux qui en ont le moins et qui s'en contente sont encore les nonnes. Un vieux lit, trois habits religieux lavés tous les deux jours et une commode pour prier le soir. Rien de plus. L'accumulation d'argent est un concept étranger. Et surtout, le calme. Le calme, le silence et la solitude. C'est un peu le maitre mot de la jeune nonne. La solitude, elle la recherche, la préserve autant qu'elle le peut. Ses silences sont longs et troubler seulement par la caresse du vent de la cours du couvent autrefois. Mais aussi par la douce musique de la brise à la fenêtre de sa chambre dans cet hôtel.

De fait, Hazel semble triste, très triste. Il lui arrive parfois de pleurer, verser quelques larmes solitaires elles aussi. Une partie d'elle-même, dans cet espace est rongé de remord, volé le bonheur des autres, les descendre plus bas que terre, sans rien, nu seuls face au monde qui les as détruits. Parfois elle regrette, elle en pleure, elle s'enferme, reste seule longtemps à médité à cela. Et pourtant, parfois, elle reste au salon, dans un coin, seule de nouveau, sous couvert de la lecture de la sainte bible. Mais si on ne fait pas attention à elle, Hazel observe, tout le monde, ceux qui sourient, ceux qui rient, ceux qui pleurent, ceux qui discutent. Hazel est très attentive en soit. Son calme inné et une grande patience lui permet de rester de longs moment assis dans ce petit coin à observer, elle trouve parfois des informations intéressantes. Savoir ce qu'elle pourrait voler à l'un ou à l'autre.

Parce que sous cette apparence plus que chétive, innocente et calme, Hazel cache un monstre, un monstre vicieux qui se complet dans la misère des autres. Comme tout enfant de Chaos, James excepté bien sûr, elle représente le vice et aspire à faire le mal, détruire tout ce qui existe, brisé les humains, psychologiquement surtout. Si Caïn est brutal et physique, Hazel préfère le mental. La délectation de voir les hommes perdre un à un tous leur biens, voir leur femme mourir d'un malheureux accident, leur enfant ne pas survivre à une sous alimentation. Les voir sombrez peu à peu dans une folie ou là encore on les privera tour à tour de leur liberté, de leur pouvoir décisionnel, pour finir par les voir mourir de leur propre main. Le tout avec une lenteur calculée pour savourer au mieux cette descente dans la plus grande misère.

Voilà ce qu'aime Hazel, voir la misère envahir le coeur des hommes jusqu'à ce qu'ils n'en peuvent plus. Et le summum de cette descente et quand l'homme décide de se détruire lui-même. Combien de suicide voyez vous, dû à un déclassement social, une misère psychologique sans nom. La perte d'un être cher? Il y en a de plus en plus et vous pouvez parier tout l'argent qui vous reste qu'hazel est forcément derrière tout ça. De même que son esprit pour le moins sadique dans son domaine, Hazel est dotée d'un sens de l'humour plutôt atypique. Cynique même, dont le décalage ironique et parfois ou souvent choquant n'est pas fait pour lui créer des amis, bien loin de là. L'humour noir et l'attitude décalée du vice de la misère éloigne les autres et nous en revenons à son amour de la solitude.

Une solitude extrême, oui et pour deux raisons, comme la cigale, Hazel n'est pas prêteuse, elle n'a déjà pas grand-chose il faut comprendre, mais lorsqu'elle à un acquis quelconque elle ne le prêtera pas. Radine jusqu'au bout des ongles, sa miette de pain si petite et miséreuse puisses-t-elle être est à elle et personne d'autre. Il en va de même pour ses jouets. Ceux qu'elle martyrise, ce sont ses jouets. Oh bien sûr il lui arrive souvent de faire appel à ses frères ou ses soeurs pour les torturés. Après tout, la tromperie peut facilement prendre tout l'argent d'une personne, même James sans le vouloir l'aide, avec ses épidémies.

Il y a pourtant une chose qui rend Hazel humaine, une seule et unique chose si l'on peut dire. Hazel s'est découvert un amour des enfants. C'est peut-être pour cela qu'elle cherche à protéger Sacha Stalker dont l'enfant va naitre. Et puis, même si les enfants meurt de maladies ou des misères de leur famille, Hazel n'y avait pas songé. Elle créée peu de misère à un enfant, du moins avant que celui-ci soit en âge de parler et comprendre. Chose qui arrive vite. La vie dans les ordres permet à Hazel et pour faire taire Paige de ne pas avoir d'enfant et ne pas se "ramollir" mais tu as tort très chère Paige, Hazel ne se ramollit pas. Tout comme la silencieuse et patiente misère qu'elle dispense, un jour tout son génie maléfique se verra.

Partie 1: Une naissance presque divine

Genèse 1.1 Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.

Au commencement? Mais au commencement de quoi? Est-ce vraiment le commencement? N'y avait-il rien avant Dieu? Qui à créé Dieu, d'où viens-t-il? Est-il vraiment seul?

Genèse 1.2 La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.

L'Esprit, oui, Dieu est un esprit, un esprit puissant, un esprit stagnant au-dessus de ses créations. Un esprit qui enveloppe, un esprit qui protège ce germe encore impuissante issus de ses rêves, de ses envies, de son être.

Genèse 1.3 Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut.

Éclatante et blanche, irradiante de tout, venant de lui, étant pour lui, allant à lui. Elle enveloppait ce germe sombre, informe et inutile encore.

Genèse 1.4 Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres.

Oui, il est temps maintenant. De bouleversé ce qui a été dit. La lumière et bonne et Dieu la sépara des ténèbres. La lumière et les ténèbres, deux forces contraires, séparées, mais intimement liée, l'une ne peut vivre sans l'autre. Et ceci est vrai pour chaque petit atome. Tout autant que pour chaque esprit surpuissant. Dieu est lumière, Dieu est bon dit-on. Mais Dieu, Dieu n'est pas seul. Non loin de là, il n'a jamais été seul. Dieu à son ombre, ses ténèbres. Dieu est lumière, Chaos est ténèbres.

Genèse 1.5 Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le premier jour.

Des noms si futiles ajouter à l'éclatante vérité qu'il n'y a rien de bien et rien de mal. Et un règne fut établi, la lumière le jour les ténèbres la nuit. Harmonieux et véritable et pourtant, la lumière s'infiltrait dans la nuit pour vivre. Et la nuit se glissait dans le jour pour prendre place. Le gris subsistait à quelques moments. Mais cela n'est pas dit. Le gris vivait aussi. La perfection n'était plus.

Genèse 1.6 Dieu dit: Qu'il y ait une étendue entre les eaux, et qu'elle sépare les eaux d'avec les eaux.

Les eaux, elles n'avaient pas encore de couleur, deux entités semblables séparées, comme la lumière et les ténèbres, tout ce qui était Dieu le déchirait, le séparait pour ses desseins. Et en secret, loin Chaos créait lui aussi.

Genèse 1.7 Et Dieu fit l'étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l'étendue d'avec les eaux qui sont au-dessus de l'étendue. Et cela fut ainsi.

Un sens fut donné au monde, le dessus et le dessous, et Dieu était au-dessus. Oui, il gouvernait ses créations. Du dessus.

Genèse 1.8 Dieu appela l'étendue ciel. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le second jour.

Le gris trouvait sa place, dans l'harmonie que Dieu créait. Il n'était plus imparfait, il reprenait place. Et tout rentrait dans l'ordre, la création fonctionnait. Durant ce temps Chaos séparait les ténèbres lui aussi, des ténèbres un il créa un espace, un espace sans couleur, ni lumineux ni ténébreux, ni gris. Un espace de rien, une bulle.

Genèse 1.9 Dieu dit: Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse. Et cela fut ainsi.

La Terre, vide et sèche oui. Il n'y avait rien de nouveau, et pourtant ce rien venait de rien. Et était quelque chose. Dieu encore donnait de lui et créait. La terre était Dieu, une partie lumineuse de lui venant ce qu'il avait déjà fait de Lui.

Genèse 1.10 Dieu appela le sec terre, et il appela l'amas des eaux mers. Dieu vit que cela était bon.

Les noms furent donner, et la terre fut copiée, dans cette bulle des ténèbres ou Chaos voyait la création de Dieu, il fut donné un sol stable où il pouvait reposer, il fut donné de l'espace pour y vivre. Un espace si grand que les ténèbres.

Genèse 1.11 Puis Dieu dit: Que la terre produise de la verdure, de l'herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur semence sur la terre. Et cela fut ainsi.

Genèse 1.12 La terre produisit de la verdure, de l'herbe portant de la semence selon son espèce, et des arbres donnant du fruit et ayant en eux leur semence selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon.

La terre se remplissait, le vers, l'air, la vie venait. La vie, un mystère, Dieu était vivant alors? Dieu donnait la vie, Dieu donnait une partie de lui et la vie existait, alors Dieu était vivant. Chaos vivait aussi, il tenta de copier ce qui se passait, mais rien de vert ne poussait dans sa bulle. Rien de vivant. Rien de beau, rien de bien. Et cette constatation fut prise le troisième jour.

Genèse 1.13 Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le troisième jour.

Genèse 1.14 Dieu dit: Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue du ciel, pour séparer le jour d'avec la nuit; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années;

Genèse 1.15 et qu'ils servent de luminaires dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre. Et cela fut ainsi.

Dieu donnait ainsi aux ténèbres une part de lumière, les réunissant de nouveau, mais le jour n'avait pas de part de ténèbres. Et Chaos trouva que cela n'était pas bon. Chaos avait du retard, il devait créer la vie. Et il commença à donner de lui. De lui vint un vice, le vice de la vieillesse, Abbel. Et Chaos vit que cela était bon, pour lui.

Genèse 1.16 Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à la nuit; il fit aussi les étoiles.

Genèse 1.17 Dieu les plaça dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre,

Genèse 1.18 pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d'avec les ténèbres. Dieu vit que cela était bon.

La séparation se poursuivait. Dieu avançait et Chaos peinait. Mais la lumière dispensées par les ténèbres l'énervait et Chaos donna de nouveau. De lui naquit un second vice, le vice de la guerre, ainsi naquit de la colère de Chaos, Caïn.

Genèse 1.19 Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le quatrième jour.

Et au quatrième jour. Dieu avait fait cinq créations, le ciel, la mer, les étoiles, la terre, la verdure. Chaos en avait fait deux, mais ses deux créations vivaient, pensait, existait. En cela résidait l'avancée de Chaos.

Genèse 1.20 Dieu dit: Que les eaux produisent en abondance des animaux vivants, et que des oiseaux volent sur la terre vers l'étendue du ciel.

Genèse 1.21 Dieu créa les grands poissons et tous les animaux vivants qui se meuvent, et que les eaux produisirent en abondance selon leur espèce; il créa aussi tout oiseau ailé selon son espèce. Dieu vit que cela était bon.

Ainsi Dieu créa sa première vie capable de se gérer. Dieu reprenait de l'avance. Et le bruit des créations de la lumière divine agaçait Chaos, le rendait presque fou. Et il créa de nouveau. Le vice, vice de la folie, Nathaniel vit la nuit. Dans cette bulle parmi les ténèbres, un oeil dément vers la lumière.

Genèse 1.22 Dieu les bénit, en disant: Soyez féconds, multipliez, et remplissez les eaux des mers; et que les oiseaux multiplient sur la terre.

Genèse 1.23 Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le cinquième jour.

Tout ce bruit, ces animaux aquatiques qui en ce temps pouvait faire du bruit parmi le divin, se multipliait par la volonté de Dieu, et Chaos chercha à les stopper. C'est alors que naquit James, vice de la maladie, qui s'insinuait dans les eaux.

Genèse 1.24 Dieu dit: Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce. Et cela fut ainsi.

Genèse 1.25 Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon.

Les animaux terrestres vivaient, bougeait, hurlaient eux aussi. Se nourrissait. Créait des abris dispensés par la grâce de Dieu. Trouvait beaucoup avait quelques joies. Et Chaos ne le supporta plus, il fallait stopper ceci, il fallait leur enlever tout ça. Ainsi je vis la nuit, la nuit et la vie. Mon nom est Hazel, je suis le vice de la misère. Et je vis tout ce que les animaux, ce que la lumière avait. Ma seule envie était de les leur enlevés. Après moi vinrent Paige, Alix, Eileen et Shelley. Nous étions tous là avant que Dieu nous dévoile son ultime création. Chaos avait terminé, sa création était complète, et Chaos vit que cela était bon, pour les ténèbres.

Partie 2: Entre pouvoir et ennui.

Les Hommes avaient vu le jour à l'image de Dieu, lumineux, parfait, beaux et sages. L'ignorance en vérité, ce qu'il voyait était du fait de Dieu leur père. Leur créateur bienveillant. Dans ce beau jardin. Pas plus grand que notre bulle en vérité vous savez. C'est Eileen la première qui découvrit que nous autres vices pouvions nous rendre dans ce jardin-là, bien sûr, personne ne s'en privait. J'y suis moi-même descendue quelques fois. Cette luxuriante végétation, il y en avait tellement, ces deux hommes avaient droits à toutes ses plantes, le calme, la chaleur du soleil, mais aussi les longues journées à paresser. Ils étaient heureux, ils s'émerveillaient de ce qu'ils avaient. Et dans le fond, cela ne me donnait que plus envie de leur retirer. À petit feu. C'est Alix la première à qui j'en parla.

Alix aimait aller chercher de nombreux fruits dans le jardin et passait son temps à les manger, de fait les hommes en avaient moins, ce qui n'était pas pour me déplaire j'en conviens. Et d'aussi loin que je m'en souvienne, les millénaires étant passés. J'ai toujours appréciée ma petite soeur. Même si elle mange plus que de raison. Toujours est-il qu'Alix s'est amusée, tentant cette femme, Eve, Eileen lui susurrait quelques doux mots pour la mettre en confiance et tromper sa vigilance. Moi, moi je me contentais d'accentuer l'impression de cette créature qu'elle n'avait pas assez, que la misère grandissait en son coeur et que cette pomme la sauverait. Il faut dire qu'on était tous sur le coup ce jour-là.

Pourquoi? Eh bien je pense que la prétendu perfection de ses êtres nous énervaient. Et puis, comment résister à cela. Dieu avait dit "Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez." En parlant du fameux arbre de la connaissance du Bien et du Mal. Évidemment, nous ne pouvions pas ne pas les forcés, ou plutôt les incités à aller en manger un fruit. Abbel qui a toujours été le meilleur d'entre nous savait que si nous arrivions à les faire manger il se passerait des événements amusants. Et c'est vrai. L'homme et la femme furent renvoyez du jardin et envoyez sur le monde bruyant d'animaux.

Pendant un long, très long moment nous avons vu les hommes évolués, nous nous sommes particulièrement amusés à les torturés, provoquer nombres de problèmes. Je dois d'ailleurs dire que les guerres provoquées par Caïn m'ont ravie, combien de personnes se sont retrouvées sans rien? Combien de femmes se sont retrouvées sans mari ni fils au retour des batailles? Combien de personnes ont perdu ce qu'ils avaient par la guerre? Je ne saurais tous les dénombrer. Les guerres, quelle invention merveilleuse mon frère a eu là. Quel vice merveilleux. La guerre dispense une telle misère sur son passage, s'en est presque beau à en pleurer, à en rire et en danser. Je crois, oui il me semble avoir dansée lors des grandes guerres de l'histoire. Et les guerres récentes telles que les deux guerres mondiales, seigneur Dieu, quelle rigolade. Voir tant de personnes mourir et laisser derrière eux le désespoir, l'instabilité politique, la famine, une misère noire.

En parlant de noir, James à tout de même fait fort avec la peste. Quelle plaisante maladie est-ce là. Des centaines de milliers de morts à travers le monde. Des vies détruites, des personnes rendues folles par la douleur. Leur cri résonnaient à nos oreilles, c'était une magnifique symphonie, je suis certaine que l'orgue aurait magnifiquement accompagné cela. Toujours est-il pour en revenir à l'histoire, que durant des centaines et des centaines d'années, nous avons vécu dans notre précieuse bulle, dispensant nos maux respectifs à travers le monde humain.

Si bien qu'au final, nous commencions à nous ennuyer. C'était toujours la même chose et cela n'avait plus trop d'intérêt. Du moins d'après les autres. Moi je n'avais pas trop d'avis. Après tout, que je dispense la misère ainsi ou d'une autre manière cela n'a pas d'importance. Pourtant, tous semblaient ennuyez et Abbel vint une nouvelle fois sauver la situation et proposa que nous prenions un corps mortel. Quelle misère. Ils ne savaient pas et je ne savais pas à quel point cela pouvait être gênant. Puis il proposa de trouver un endroit pour que l'on puisse torturer a notre guise des humains. Je me suis quand même poser des questions, nous avons pris une enveloppe charnelle, sommes-nous devenus mortels? La mort n'est pas une chose que je voulais envisager. Pas pour moi, pouvons-nous mourir? Et surtout, Dieu créateur de lumière nous puniras-t-il une fois que nous serons sur sa terre?

Je n'avais pas de réponse, mais j'ai suivi les autres et je me suis retrouvée dans ce corps, je suis née aux Etats-Unis d'Amérique dans l'Etat de George, a Savannah plus précisément. Née est un bien grand mot en fait. Incarnée serait plus juste, mon esprit, qui était jusque là ma forme originelle a pris place dans ce corps que je me suis désormais appropriée et je me suis naturellement dirigé vers le seul endroit ou la misère est un art de vivre. Le couvent. J'ai su alors plusieurs choses, j'ai compris d'autres choses. Jusqu'au jour où ils me retrouvèrent.

Partie 3: Même la plus petite miette amuse.

Ils me retrouvèrent oui et je les suivirent aussi. Nous sommes revenus chacun les uns vers les autres. Après tout quoi de plus normal, nous sommes au final tous un. Nous avons été séparés de Chaos, mais si nous étions tous réunis nous serions un seul et unique. Je le pense du moins. Je dois dire que je ne me vois pas vivre sans mes frères et soeurs. Bien sûr, je peux m'en passer, comme tout, je peux me passer de manger, de toit, d'argent, je ne suis pas la misère pour rien, je peux me passer de tout, j'aspire à cette vie miséreuse mais, mes frères et soeurs sont une partie de moi-même. Je ne peux les laisser. Même James, qui pourtant est si différent. Mais il est mon frère, et puis, je n'ai pas l'envie de juger. Je ne sais pas si l'on peut dire que je suis plutôt neutre dans tout ça. Mais James est des notre. Et son point de vue n'est pas forcément mauvais, après tout, cette harmonie du blanc, du noir, de la lumière et des ténèbres, peut être en faisons-nous partie. Peut être notre rôle est de torturés les créatures de Dieu, les enfoncer dans les plus grandes épreuves par nos capacités, veillez ainsi à ce qu'ils ne soient pas trop nombreux, et James y concourt.

Mais c'est là une autre question n'est-ce pas? Toujours est-il que ce jour-là nous nous sommes tous retrouvés et nous sommes partis sur les routes avec le mini van d'Abbel. Je ne sais comment il l'avait eu ni comment il avait appris à manoeuvrer cette chose, mais il le faisait. Nous sommes partis sur les routes pour trouver notre endroit. Oui, cet endroit là. Celui où nous serons maîtres de tout. Celui ou nos envies deviendront réalité sans que personne n'en soit inquiété. Celui ou tous les nouveaux arrivants deviendront des jouets pour nous. Celui on nous laisserons libre cours à nos vices sans que cela ne dérange. Celui ou les neufs fils de Chaos défieront le Seigneur sur sa propre terre.

L'idée m'avait arrachée un sourire je suis forcée de l'avouer. Après tout, Abbel avait déjà eu une idée étrange en nous déportant dans ses corps mortels, mais de là à avoir notre propre cloitre a torturés, c'était .... comment dire, tordu et plus ou moins sadique. Mais ça me plaisait, en revanche le voyage fut un des pire moments de toute ma longue vie. Imaginez nous cohabiter le temps de la recherche dans ce mini van. J'ai dû avoir plus de trente fois l'envie d'égorger Paige. Il me semble avoir demandé plusieurs fois à Nathaniel de se tenir tranquille. Plus encore, j'ai du subir les attaques alimentaires d'Alix. J'ai toujours apprécié ma soeur, mais tout de même, pourquoi cherche-t-elle à me faire avaler des tonnes de sucres et autres hamburgers? Je suis peut-être un peu misérable d'apparence, mais c'est tout à fait normal, et je ne ressens pas le besoin de me nourrir autant qu'elle. Un repas par jour me suffit amplement. Vous savez moins j'en ai mieux c'est pour moi.

En tous les cas, nous avons trouvé un endroit, au détour d'un chemin cet hôtel est apparu devant nous, il était magnifiquement bien reculé de toute forme de vie, mais aussi visiblement fréquenté par les personnes de passage, alors pourquoi pas. D'un commun accord, du moins à la majorité nous avons accepté d'y aller. Et ce qui devait arriver arriva, Nathaniel tout content s'agitait en tout sens, et comment dire, Caïn c'est énerver. Ce fut un tel bordel que Abbel perdit le contrôle du van qui alla s'écraser dans le ravin sur le bas côté. Nous dûmes tous sortir.

Pff, quelle misère!! Oh, pardon Hazel...

Ce n'est rien Alix.

Oui, Alix commenta cet incident, et se rendit compte que tous ses gâteaux étaient perdus dans l'eau putride et stagnante du bas côté rempli par les dernières pluies. Je ne vous décrirais pas l'ampleur de son cri, mais il concurrençait facilement avec les cris de hargne de Caïn envers Nathaniel. Alors que tous pestait, je me suis mise à marcher en compagnie d'Abbel et Shelley jusqu'à l'hôtel. Et nous arrivâmes ici sans problème. Le gérant semblait particulièrement aigri de voir tout ce monde à une telle heure.
En tous les cas Abbel s'inscrivit en premier sur le registre demandant sa chambre, Nathaniel eu un éclat de génie ou peut être même de lucidité et aider d'Eileen ils arrivèrent à faire croire au gérant une histoire aberrante dont je ne me souviens même pas, toujours est-il que nous pouvions avoir des chambres, j'attendis pour prendre la mienne, ils étaient déjà presque tous passés. Nathaniel semblait absorbé dans une observation que seul lui semblait connaitre. J'avançai donc au-devant du comptoir.

J'aimerais une chambre éloignée, afin de pouvoir me recueillir quand je le souhaiterais.

Ma soeur, j'ai bien une chambre mais c'est une des dernières aménagées, il n'y a presque rien à l'intérieur.

Cela sera parfait, je n'ai nul besoin de confort matériel, le confort moral et ma foi me suffit.

Évidemment, j'étais bien dans mon rôle, il est vrai que j'ai gardée l'habit du couvent, et je crois que je vais le garder un moment, il est simple, et démontre une partie de mon être. Il est de notoriété publique que les nonnes ont une vie simple, sans pour autant miséreuse. Mais ça me va. Je pris les clefs de cette chambre, et je montai jusqu'à elle, il n'y avait effectivement pas grand-chose, un lit, une commode, un bureau. C'était parfait, et puis j'aurais tout le temps de l'aménager au besoin plus tard. Ainsi, l'hôtel Dusk serait notre nouveau domaine.

Durant les jours qui suivirent je passai mon temps à me balader à travers les couloirs, croisant les clients qui étaient déjà là, découvrant toutes les pièces. L'hôtel était grand et confortable, les cuisines énormes, Alix serait contente surement. Aujourd'hui j'y ai pris goût, ma chambre n'a pas encore changé, et j'attends toujours de voir qui je pourrais descendre plus bas que terre. Ne vous en faites pas chers clients de Dusk, votre Soeur n'a pas encore révélée toutes ses cartes. "Seuls le sang, la famille, l'histoire, le temps, identifient un être humain. Le sang est la meilleure carte d'identité." Jean marie Adiaffi. Et mon sang est celui du vice, de la misère et de Chaos.