Livret de famille, page 1: Eren, un petit ange de 3 kilos 500 est né aujourd'hui, le 23 avril. Le bout de chou de 53 cm a ouvert ses grands yeux...

- Cagade.. Ca me soule de lire ce livret Henri. Fous moi ça a la cheminée j'vais t'raconter moi même.

Chapitre 1: La naissance, ou comment le monde a vu naitre deux enf**rés de base.

Je suis né dans une clinique aux reflets d'un blanc trop éclatant pour les yeux d'un nouveau né surement, comment n'ont-ils pas pu penser à cela? La première chose que l'on voit, c'est une énorme lumière blanche et d'après les traditions la dernière chose que l'on voit est exactement la même. Mais ce n'est pas la question, j'ai vu le jour dans cette clinique privée non loin du vieux centre de Marseille. Une clinique renommée s'il en est dans le centre. La seconde chose fut le visage de mon père dans son grand costume noir, sur mesure. Mes parents? Riches? Pas du tout non, mes parents sont comme qui dirait des domestiques, mon père surtout. Mon père est un Majordome, l'un des derniers vrais de vrais majordomes. Essaye seulement de rire, bâtard, et je te troue la cervelle. Majordome c'est un métier de fierté. Bon je conviens quand même que l'on n'a pas forcément envie de l'être, c'est vrai, on doit réaliser tous les désirs. Hm bref la grossesse de ma mère, nourrice et cuisinière, s'était bien passée et j'allais bien, alors on nous bien vite mit à la porte de la clinique une semaine plus tard.

C'est là que j'ai découvert l'endroit où j'allais vivre près de vingt-quatre ans. Un grand manoir aux allures imposantes et impériales. Une ancienne bâtisse, bien entretenue. Notre maison? Haha, non. Nous on habitait dans la petite maison au style provençal adjacente rattachée au dit manoir. Comme je l'ai dit, mon père y est majordome tandis que ma mère en est la cuisinière. Pour qui nous travaillons? Pour les Potier. Une famille propriétaire d'une grande entreprise. D'ailleurs, la mère Potier est enceinte elle aussi, pourquoi diable nos familles ont décidé de se reproduire en même temps c'est un mystère. Cela dit, moi j'avais déjà deux mois quand ils revinrent avec une crevette, trois cheveux blonds sur la paillasse. Bref, rien de bien attirant, hein?

Enfin bon, du coup les quatre parents ont pris soin de nous deux en même temps. Et on a grandi ensemble, un peu comme des frangins. D'ailleurs Henri, tu me prenais pour ton frangin. C'était vraiment drôle, voire intéressant. Nous avons passé presque cinq années entières à s'amuser ensemble. J'ai parlé avant toi bien sûr et tu faisais la moue a chaque mot que j'apprenais, comme si tu était jaloux. Mais tu as bien vite prouver que tu étais doué. Tu mettais un point d'honneur à me rattraper dans tous les domaines. Je me souviens a quel point je pouvais en rire... Quand j'y pense maintenant, avec tous les sentiments qui ont évolué... je me rends compte a quel point tu étais beau et innocent. C'est peut-être pour ça que je t'ai autant apprécié. Moi à l'époque père me répétait assez souvent que je serais ton majordome, ton subordonné. Et tu devais commencer à l'entendre aussi, mais tu ne m'a jamais traité ainsi... j'apprécie.

Ce que je peux dire surtout c'est que, après tout ça, cet apprentissage primaire et les premières écoles qui n'en sont pas vraiment en fait... ce n'est rien qu'un semblant d'établissement pour nous habituer à être séparé des parents je suppose. Enfin bref, ça s'est passé sans encombres, que pourrais-je en dire? Les histoires de couches et petites voitures, ça va bien deux millièmes de secondes. Rien n'a vraiment changé entre nous, deux frères qui étaient peu à peu séparés par leurs parents... jusqu'à mes six ans. Père souhaitait que je te laisse tranquille, que je me détache de toi. Alors forcément, je l'ai très, très mal pris. Et je me suis encore plus attaché, allant jusqu'à tenir tête de manière éhontée à mes parents, leur renvoyant que si je n'apprenais pas à te connaitre dans les moindres détails, comment pourrais-je te servir au mieux? Tous les arguments qu'ils pouvaient me donner étaient détournés dans mon intérêt. De ce côté-là, je ressemble beaucoup à ma mère. Autant père est un homme plutôt passif et serviable, autant je suis calculateur et efficace. Ma mère l'est également, mais elle est aussi très compréhensive, c'est grâce à elle que j'ai pu rester près de toi un moment encore. Jusqu'aux vrais cours du moins…

Diplômes obtenus: Brevet des collèges mention très bien, Bac mention très bien, Licence mention bien

Bah vas y, lis mon livret scolaire, t'auras pas plus impersonnel. Laisse moi plutôt te raconter au lieu de lire ces c**nneries

Chapitre 2: Les études, ou comment apprendre a désobéir en étant le meilleur

A l'école, j'y suis rentré avant Henri, un an avant et en suis sorti trois ans avant lui il me semble. Pourquoi me direz vous? La raison en est d'une simplicité désarmante. J'ai sauté beaucoup de classes. Pourquoi? Mais vous me faites carrément ch*** avec vos... OKAY c'est bon je répond, pas la peine de bouder Henri... Donc, en vérité mon père depuis mes premiers temps mettait un point d'honneur à faire en sorte que j'apprenne plus que les autres, si bien qu'il me donnait des leçons supplémentaires tous les soirs. J'étais donc en avance sur les autres. Et comme le système est bien fait pour ceux qui avancent vite, mais mal pour ceux qui traînent, et bien j'ai sauté trois classes. J'ai passé mon bac à 15 ans, c'est jeune non? Mais je l'ai eu avec mention très bien. Bon, mon père était satisfait, mais je lui ai jamais dit que j'avais par hasard pas eu envie de bien faire ma copie d'économie. Je suis donc passé a quelques centièmes de la mention excellent. Quoi?

HEY, je t'interdis de dire que je me vante. Tu m'as demandé la vérité, je te la donne, moi. Alors, fais-en ce que tu veux hein. Bref donc, après mon bac, j'aurais du directement travailler pour la famille Potier. Par chance, ton vi... ton père a pensé que ce serait bien si je pouvais t'épauler dans les affaires de la famille. Epauler hein, faut pas déconner non plus. Alors hop, je fus envoyé faire un doctorat économique. Bon j'avoue, j'ai eu la licence mention bien, le master et pour le doctorat j'en avais marre alors je suis passé outre.

Bon ça c'est fait, on plie, après bah j'ai bossé pour vous, tu as disparu et je me suis retrouvé là avec toi, content?

.... Quoi les filles? Et mon comportement? Ah.. ouais.. j'ai ptetre oublier d'en parler, bon okay. Donc, reprenons au lycée, au collège c'est pas super important, j'étais trop jeune encore. Au lycée donc, vers 13 ans j'ai commencé à sortir avec des filles, hey faut dire qu'au lycée elles étaient plus vielles que moi et à l'époque les minis jupes ça me faisait encore de l'effet. Bref, j'ai eu quelques copines, j'ai eu donc trois ans pour m'exercer en matière d'embrassade et croyez-moi, j'étais plutôt renommé pour ça à l'époque. Pas parce que j'étais jeune que j'allais laisser les vieux moches me voler mon harem non? Bon alors. Forcément, ça passait aussi par l'attitude rebelle de base, à l'époque, enfin du moins la première année j'y suis allé doucement. Mais très vite, j'ai compris que les profs étaient une bande d'incompétents dépressifs, donc j'allais pas leur faciliter la tâche. Très vite, soit ma 4eme, j'ai commencé à recevoir des heures de colle pour manque de respect. Au grand damne de mon père qui ne manquait pas de me le faire payer.

Mais hey, en attendant moi j'ai choppé ma première fille à 14 ans et demie. Et elle n'a pas eu l'air trop insatisfaite pour m'en redemander moins de deux semaines plus tard. Que voulez-vous, pour ces choses là, soit on est doué, soit on l'est pas. Moi je suis plutôt dou.. /PAN/ HEY Henri!! Ca fait mal ça!!! Hem bref, donc, après ça, le bac, et là, je voudrais vous faire partager l'appréciation de mon prof de math sur mon dernier bulletin. Ca m'a toujours fait rire, donc hm.. ah voilà "J'ai toujours cru qu'attitude détestable + manque de respect=résultats catastrophiques. Avec toi j'ai la preuve que la logique vient de s'écrouler. Merci de déclencher la fin du monde mathématique... ou au moins le mien." Il était cool ce prof, mais comme je le disais, dépressif.

Bon, le lycée on a vu, la licence. AHAHAHA la licence, oui, bon, là c'est la joie, le pied, t'es pas obligé de venir à tous les cours, je m'en privais pas. J'avais toujours des résultats dignes d'un surdoué assidu. Mais on ne me voyait presque jamais. Par contre, les demoiselles elles, je ne peux pas en dire autant. Aaah le pied, jusqu'à ce que mes potes me trainent dans une boite ou la luxure semble être le maître mot. C'est là que pour la première fois j'ai touché un homme. Un jeune homme, canon même. Bon dans les chambres privées, on a un peu beaucoup joué et surement par instinct je lui ai volé la domination. Faut pas déconner non plus. Cela dit, il a dû apprécier aussi. Et c'est ainsi que j'ai commencé véritablement a enchaîner les coups d'un soir, comme un entrainement intensif au sexe. De ce côté-là au moins je suis devenu athlè.. Okay je me tais, tape pas.

Bref donc les coups d'un soir ou sex friends bien déclarés, et ce jusqu'à la fin du master, voire après, c'était la grande vie. A ce moment-là c'est vrai, je t'ai légèrement délaissé, mais je t'avais laissé sur le bon chemin. Et plus je couchais avec des hommes, plus je t'imaginais à leur place. Donc j'ai eu une période où je me suis rabattu sur les femmes. D'ailleurs, souvenez vous en d'une, Erika. Seulement ce prénom, on a couché ensemble 5 fois en tout et pour tout. Souvenez vous bien. Bref, même avec les femmes je t'imaginais, c'était presque une obsession, alors je faisais en sorte de doucement te faire basculer sur le chemin de la luxure homosexuelle. Et tu es un bon élève de ce que j'en vois aujourd'hui. Mais cela n'a plus rien à voir avec l'école donc, passons à la suite.

Livre de conquête, page 1: Lena, Marine, Marie, Lucie, Rina, Chloé, Camille x2, Johanne, Julie, Emilie, Melodie, Melanie, Kevin, Helene. Joel, Johan, Lucas, Logan, Nathan, Melissa....

Henri? Tu m'expliques là? Pose ça de suite okay, si tu veux vraiment connaitre mes exs demande moi!

Chapitre 3: Erika ou comment prouver que les femmes sont des lionnes...

Bon d'accord, j'ai vraiment beaucoup enchainé. Ce que tu as lu la? C'était juste sur la première année, et encore, ça va jusqu’à la fin de la page. Un cahier de brouillon, à raison de deux noms par lignes.. ça en fait une petite soixantaine par page non? Ceci sur cinq ou six pages jusqu’à aujourd'hui, sachant que ceux surlignés en vert sont les sex friends...Bon d'accord j'ai presque concurrencé Don Juan, et alors? Moi je le fait sans aucun regret. J'ai passer de superbes moments. Et d'autres aussi. Après tout tu sais, les soirs de beuverie, retrouver ton ami de plumard, t'envoyer en l'air deux ou trois fois, et terminer en fumant une bonne clope avant de pioncer pour arriver pile à l'heure le lendemain avec la gueule de bois pour ton examen d'anglais... La totale. Aha, mais c'était tellement bon. Tu n'as même pas idée. C'était d'une puissance inégalable. La clope? Ah j'ai commencé en seconde année de licence. Pourquoi? Parce que ça me détendait, et ça me détend toujours d'ailleurs. De bonnes années...

Jerôme, Lucia, Timothé, Daniel, Maelle, Carine, Catherine, Julien, Karim, Kate, Katherine....

A cette époque d'ailleurs, Julien, un jeune homme, blond, les yeux verts, fin, les muscles cachés, et peu expérimenté dans le domaine m'a trouvé, un soir au bar, ce fut mon premier sex friend masculin officiel. On s'est enfilé des clopes a tout va... et un peu partout. Sachant que quand j'étais encore en licence je ne fumais qu'après avoir couché. Et oui je confirme, je fumais un peu partout. Et surtout, un demi paquet en deux jours. Pour vous donner une idée. MAIS bref, mon père ne m'embêtait pas tant que je lui rapportait des notes satisfaisantes. Il faut dire aussi que je n'avais pas de mal, ma présence étant quasi nulle en cours, les profs ne pouvaient pas se plaindre de moi, et les "absences" aux cours non obligatoire ne sont pas comptées. Père croyait donc que l'économie me plaisait, et c'est vrai, j'aime bien mais ce n'était pas, mais alors pas du tout, mon principal souci en ce temps là.

Ren, Charlotte, Marion, Sophia, Benoît, Hugo, Alizée, Cassandre, Thomas, Doris, Erika...

Ah.. nous y voila, Erika, une petite rousse, assez gentille a la base, c'est vrai, je l'ai rencontrée dans une soirée avec son amie Cassandre. Oui j'ai eu Cassandre en première, que voulez vous hein, elle était beaucoup plus difficile a attraper la Cassandre, alors forcément je l'ai choisie la première. Mais bref ce n'est pas le sujet, revenons à Erika. Gentille rousse, pas super grande et qui semblait, d'après Cassandre, s'intéresser à moi. Bon du coup j'ai cru que c'était loupé après avoir couché avec sa meilleure amie mais.. même pas. Quand on a commencé a boire, elle m'a sauté dessus, bon, vous me connaissez, je suis gentleman, j'allais pas dire non. Forcément, l'alcool aidant... on a passé la nuit au pieu... et puis pareil un mois plus tard... En lui disant bien que je ne voulais aucun engagement. Je lui ai dit un nombre incalculable de fois sur les trois autres soirs qui ont suivit... incalculable.

Et pourtant, elle ne semblait pas écouter. Durant deux longues années, mes années master, et un peu plus puisque je l'ai connue en fin de première année, elle m'a envoyé des messages, des mails, elle a réussi a retrouver mes numéros, et j'en ai changé 5 fois, Henri peut vous le confirmer. Bref, elle m'a clairement collé. Tous les deux mois je recevais un paquet de sa part au manoir. Cette fille était dingue. Je lui ai dit, montré, prouvé par a + b que je ne voulais pas d'elle. Je lui ai aussi envoyé des messages pas super sympas, mais après un an et demi a se faire suivre, espionner, coller, j'en avais clairement marre, voyez? Et pourtant ça ne lui a pas suffit, si bien qu'un soir, alors que j'étais dans un bar, j'ai dragué une jeune femme. Ce que je ne savais pas... c'est que dans mon verre on avait versé une sorte de somnifère. J'ai donc eu un magnifique black out, et je me suis retrouvé, attaché, torse poil, à un lit.

Et devinez qui m'observait depuis la chaise? Gagné, Erika. Elle m'a servit un discours magnifique : "Je sais que tu voulais pas être cassant avec moi, je comprends ton anxiété, après nos fiançailles c'est normal..". Je sais pas où elle a vu jouer ça elle, franchement, fiancé? MOI? Elle rêve, et encore c'est petit comme mot, son cerveau comate sérieusement. Je lui ai donc dit, elle délire y a pas d'autre solution. "Mais ne t'en fait pas mon coeur, Mon Eren à moi, ça ira, le mariage est dans moins de deux mois maintenant. Je sais que tu as peur pour ta liberté, je ne serais pas embêtante, tant que tu continues a m'aimer" "Chérie, je t'ai JAMAIS aimé ok? T'es même pas bonne au pieu, détache-moi !" "Ce que tu peux être mignon quand tu cache tes sentiments. Je te détache si tu consens a ne pas fuir."

Enfin vous voyez l'ambiance non? J'ai joué le jeu pour qu'elle me détache les mains bien sur, et j'ai bien entendu tenté de fuir. Ce que je n'avais pas prévu sur le coup, c'est qu'Erika, en plus d'être sourde et débile, était aussi une violente psychopathe. Elle a sortit un couteau de cuisine et un couteau de chasse, me menaçant donc de ne pas fuir. J'ai bien continué à essayer lui faire rentrer dans le crâne que je-ne-veux-pas-d'elleeeeee. Enfin bon, elle a pas eu l'air d’apprécier et devant mon énième fuite... et bien la seule chose que j'ai pu voir c'est que je ne voyais plus justement et que j'avais extraordinairement mal a l'oeil, et aux côtes aussi. Elle venait simplement de me charcuter le flanc et planter l'oeil, magnifique fiancée non?

Enfin bon, la vue du sang a du la faire réagir puisqu'elle a hurlé assez fort pour que les personnes des chambres voisines de l'hôtel où j'étais enfermé arrivent. Comme elle avait le couteau de chasse encore en main, ils l'ont tout de suite arrêtée, y avait un flic en perm' dans le lot. J'avais de la chance dans mon malheur. Je l'ai vu sortir les menottes, et j'ai entendu sa compagne venir vers moi, me demander si ça allait. Je n'ai.pas répondu, je me suis évanoui. Et me suis retrouvé des heures plus tard, dans un hôpital. Je l'ai su a l'odeur. On me tenait la main aussi. Évidement, dès que j'ai ouvert la bouche pour parler il m'a engueulé, notre Henri bien aimé. Il m'a traité de tous les noms pour finir par pleurer et m'ordonner de ne plus jamais l'inquiéter ainsi. Tout ce que j'ai fait c'est sourire. Mes yeux étaient bandés de toute manière. Et j'avais mal.

J'ai su après qu'ils ne pouvaient rien pour mon oeil.. et qu'ils l'avaient retiré. C'est quand on a retirer les bandages que ce fut le plus dur. Bien sur le fonctionnel allait bien, je voyais... je voyais une horreur dans le miroir, cette paupière qui s'ouvre sur un orbite vide, du sang séché... quoique c'est peut être même pas du sang... ah des tissus cautérisés? Ouais bah pareil non? C'est magnifique. Oh bien sur, dès que la porte s'est ouverte j'ai caché ça. C'était Henri qui m'apportait a manger et un cache-oeil. Je l'ai mis... et j'ai appris a m'y faire. Oh, et depuis ce temps, j'ai été un peu moins volage et j'ai observé le blondinet. Bah quoi, c'était lui, le seul et unique, mais ça ne m'obligeais pas a être enchainé jusqu’à officialisation. DONC je l'ai observé, et surtout, j'ai arrêté de courtiser les femmes. Je leur voue étrangement une certaine haine et méfiance. Après tous, les femmes sont semblables à des lionnes, crétines congénitales, trisomiques et violentes.


Livret d'epargne, solde actuel: 4 milliards...

Oui.. mais tu dois savoir pourquoi.

Chapitre 4: Chasse, ou comment se retrouver enfermé mais heureux et riche.

Je t'ai donc observé longtemps, et je me suis surtout rendu compte que tu avais légèrement dérivé de la voie sur laquelle je t'avais laissé. Bien sur, j'ai tout fait pour t'y remettre, doucement, à force de patience et de travail à la dérobade. Tu n'as surement jamais du remarquer que je tirais quelques ficelles, en apparence c'est toi qui a pris les décisions. Je dois dire que tu me donnes plus de fil à retordre que les autres. Tu es aussi méfiant que je souhaitait que tu sois. Assez pour ne pas t'attacher outre mesure, et c'est une très bonne chose. Je suis certain que tu saurais appliquer ce que je t'ai appris pour survivre seul, au moins un moment et sans t'ennuyer en plus. C'est encore mieux, ça m'évitera d'avoir à assurer ta survie. Tant qu'il n'y a pas de problèmes... Je suis donc resté très sage à tes cotés, doucement et surement j'observais ce qu'il se passait au manoir où je n'avais plus vraiment résidé depuis un certain temps.

Ce que j'y ai vu ne m'a pas vraiment plu. Tu était tout le temps en "guerre" contre ton père. Et voilà qu'un jour il te coupe les vivres et te somme de travailler. Oh bien sur te connaissant je savais que tu ne te plairait pas dans ce style de vie. Cela dit, je t'ai aidé, j'ai tenté d’intercéder en ta faveur avec tes patrons, ce qui échouait souvent tu peux en convenir. Un soir, je ne t'ai même pas entendu rentrer, tu as été très silencieux, vraiment. Et je ne t'ai pas vu le lendemain. Le soir j'ai commencé a m'inquiéter bien sur, alors je t'ai appelé, pas de réponse. Le numéro avait été résilié. J'ai ensuite... joué avec les triangulations et la piste de ta carte bleue. Un retrait a 7h12... une grosse somme d'ailleurs, et ensuite.. tu as acheté une babiole dans un magasin a l’aéroport? Mais c'est n'importe quoi. Pourquoi? Pour être sur que je te retrouve? Allons Henri, il m'en faut bien moins pour pouvoir te trouver. 7h46 tu étais donc a l'aéroport, a l'entrée. Et il faut environ 20 minutes pour le billets.. quel vol y avait-il a cette heure là? Etats-Unis... Pologne et Grèce..

J'exclus la Grèce. La Pologne pourquoi pas.. mais ton père t'y aurais retrouvé facilement.. les Etats-unis alors. Bon choix, c'est assez grand pour donner du challenge. Bon, quand est le vol... demain soir? Oh, parfait. 18h10 alors. Bon, maintenant..

Allo? Oui j’aimerais parler a mon conseiller bancaire. Oui, maintenant.

5 minutes..10...15...

Monsieur Donovan? Avez vous idée de l'heure qu'il est?

Oui, il reste 30 minutes avant la fermeture du CAC. Prenez tout ce qu'il y a sur mon compte épargne et achetez 30% du capital Potier.

Quoi? Mais c'est risqué! Je ne peux...

Faites le. MAINTENANT.

J'ai vu mon compte passer a zéro. Et j'ai vu la bourse se fermer sur mon offre. Un passage en force, totalement invisible. Le lendemain, mon nom n'apparaitrait même pas. La mise a jour se fait après la fermeture. J'allais doucement pour prendre le contrôle mais, maintenant, je suis actionnaire majoritaire, et sans nulle doute que les entreprises vivront. Mon billet étant acheté, je suis allé dormir, longtemps, et à 18h, j'ai disparu du paysage français. Pour apparaitre sur le sol américain. J'ai laissé de l'avance a Henri bien sur, de toute manière je sais que je peux compter sur le "réseau". Qu'est ce que c'est? Et bien ce sont tous les majordomes ou maitres de maison du monde qui forment ce réseau. Comme la plupart d'entre nous voyagent beaucoup avec leur "maitre", nous voyons et savons beaucoup. Donc, une fois arrivé, je m'adresse a eux, la réponse me parviens vite. Il aurait été vu a Seattle. Ni une ni deux je m'y rend, puis Atlanta, la Floride, la nouvelle Orléans et Las Vegas.. et les plages..

Et l'histoire de nudisme me reviens au oreilles, suivie de l'arrestation policière. Mine de rien, Henri a pris de l'avance... Mais qu'a cela ne tienne. J'ai suivi la trace, patiemment, lentement pour ne pas me tromper, et j'ai enfin eu l'adresse de cet hôtel. J'ai acheté une voiture, il y a un moment bien sûr, et je m'y suis rendu. Nous étions en décembre. J'ai passé les portes de l'hôtel et prit une chambre. La porte s'est refermée, mais je souriais, mon livret épargne dépasse les 4 milliards. Merci papa Potier. Maintenant je m'en vais conquérir ton fils.

J'ai signé ce registre. Et a force de négociations et quelques dollars savamment déposés sur le comptoir j'ai réussi à obtenir la même clef que celle d'Henri. Oh bien sûr ce serait la surprise. J'ai croisé un gosse en portant mes valises. Il avait l'air peureux... mais il m'a gentiment indiqué qu'Henri créchait non loin du bar. C'était parfait, donc, je suis monté et j'ai posé mes affaires, bien en évidence, avec un peu de chance il reconnaitra la valise. C'est lui à la base qui me l'avait offerte, puisqu'il trouvait que mon sac était trop... petit et peu pratique. Moi je le trouvais très bien, mais bon. Henri n'aime pas faire des cadeaux clairement. Il faut toujours qu'il les déguise.
Ensuite je suis descendu et j'ai attendu qu'il remonte. Une fois en haut, j'ai attendu derrière la porte. J'ai entendu qu'il se demandait ce qu'il se passait et quel couillon avait laissé ses merdes dans SA chambre. Je viens d'ouvrir la porte, silencieux comme un chat et j'observe ses mouvements bras croisé. Il est beau, et il est surtout torse poil ce qui ne m'embête pas le moins du monde. Et j'attends qu'il aie une petite étincelle, à défaut je lui ferais comprendre de manière plus efficace.

Mais ce n'est pas la peine à ce que je vois, il vient de me voir, j'ai toujours les bras croisés, il ne me manquait que la cigarette mais bon. Il y a un moment de flottement et je me retrouve avec un lémurien marseillais en mode koala accroché au cou. Tout ce que je trouve à dire, c'est de rire et le serrer fort. J'ai dû lui manquer. Bah, c'est fini maintenant non? Alors, il ne faut pas faire ce cinéma. Mais tant pis, faisons un câlin, ça calmera tout le monde. Et puis j'aime beaucoup l'avoir contre moi, dans ces moments-là je me dis qu'il n'est rien qu'à moi et qu'il n'a pas la tentation de partir. J'aime ce genre de moments, simples et pourtant si doux et calmes. Je n'irai pas jusqu'à dire que ça me manquait mais... ça me manquait...

Je suis arrivé à l'hôtel quelques jours avant nouvel an et bien après Noël, enfin... bien après, disons quelques jours, ce n'est pas comme si Noël et nouvel an étaient séparés de deux mois. Oh et puis mince, donc, je suis arrivé après, et je n'ai fait de cadeau à personne ah ah ah. Je hais Noël. Mais ce n'est pas la question, pour se dernier soir de cette année, je suis traîné tel un chihuahua sans pattes jusqu'à la salle de reception, j'ai compris le message, je dois m'amuser, découvrir, boire, boire, boire, conquérir... ou juste trouver un plan conquête..

En parlant de plan conquête, et surtout pour me changer les idées parce qu'il ne faut pas croire mais tant que je ne l'aurais pas je peux toujours m'amuser ailleurs, j'ai repéré un jeune blond, malingre, mais c'est pas grave, moi ce qui m'a attiré sont ses yeux où se reflètent une tristesse quasi infinie, c'est presque ignoble comme attirance de ma part j'en conviens, mais que voulez vous, comme l'aurais dit ce cher Baudelaire, les fleurs du mal sont les plus belles des fleurs. Et la beauté se trouve aussi bien dans le malheur que le bonheur. Et je dois avouer que ses yeux d'un bleu plutôt classique pour un blondinet, quoi c'est vrai, ont une chose bien personnelle, on dirait presque qu'il supporte tout le malheur du monde. C'est magique, et surtout les vapeurs alcoolisées aident à voir ceci en bien plus attirant. Mais ça c'est une chose et pas une autre. Bref, en tout les cas j'ai voulu m'approcher de cet homme à l'air malingre et malade, tiens faut que je lui demande s'il a le sida.. Pensées égarées, bref je m'approchais quand, la lumière fourbe créature à voulu m’empêcher de jouer encore une fois en plongeant la pièce dans le noir. C'est pas juste.

A taton j'ai bien essayé de trouver un mur; une chaise, une epaule, n'importe quoi de solide pour avoir ne serait-ce qu'un contact rassurant. Il faut dire que la derniere fois j'ai eu cette impression de coupure de lumiere c'est quand ELLE m'a crevé l'oeil. Je vous avoue qu'il n'y a rien de rassurant dans cette situation, heureusement je sais qu'elle n'est pas la, elle n'est pas la n'est ce pas? Ah bah elle n'a pas l'air d'être la puisque le saint plafonnier se décide à revenir parmi les vivants, et accessoirement faire chanter le russe en javanais à ma pupille restante, histoire d'être certain que je sois bien aveugle durant deux minutes. Parce que oui je suis plus sensible de l'oeil, vous savez cette legende comme quoi les aveugles developpent leurs autres sens? Et bien moi, mon seul oeil s'est adapté pour palier à l'absence de l'autre. Donc plus sensible aux variations de lumieres.

Du coup j'entend les cris avant de voir l'objet de cette frayeur, je cherche pourtant, il semble que ça se passe derrière moi. Je me tourne et j'ai un mouvement de recul. Je déglutit. C'est une scene macabre qui se trouve là où l'orchestre jouait peu avant. J'ai au moins la satisfaction de ne reconnaitre aucune des victimes. Ce qui ne me console que peu, c'est vrai, si quelqu'un ici a pu faire ça, il est clair qu'il peut s'en prendre à nous, à moi. Et ça; c'est pas bon du tout. Je sens la peur qui s'installe, et je n'aime pas ça non plus. Bien sur à mon habitude je ne le montrerais pas. Dans ces cas là, il vaut mieux ne pas montrer à son bourreau sa panique, ca ne peut que l'encourager dans sa folie. Et comme il a deja l'air d'être un macabre psychopathe et violent, je ne vais pas le pousser à être plus sadique. Tiens d'ailleurs; pourquoi il? Ca pourrait bien etre une femme...

Visiblement non, le coupable viens de se désigner, et surtout de faire apparaitre des cauchemars. Peut être que ce n'est qu'un rêve après tout, je peux encore y croire? Je n'en sais trop rien... J'aimerais. Ne serait-ce que pour convaincre mon palpitant de ralentir. Je vois bien que la plupart des gens de la salle semblent paralysés, j'ai cet avantage de ne pas l'être, du coup, j'aimerais bien regler son compte à ce fou. Mais une petite voix, que je nommerais instinct de survie, me dit de ne pas le faire. C'est plutôt contradictoire avec mes principes, normalement je l'aurais fait, mais vu ce qu'il a accompli, je me dit qu'il vaut mieux être dans son jeu pour survivre.

Mes pensées ont défilé très vite, ponctuées de cris et de larmes, si bien que lorsque j'arrive enfin à reprendre une respiration plus calme, je vois le responsable de tout ceci faire entrer le gosse qui m'a aidé à mon arrivée. Sans trop savoir comment, je sais qu'il devrait fuir; j'aimerais le lui crier, mais aucun son ne veux sortir, ma gorge est deja serrée, pourquoi? Je devrais l'aider, il doit courir, mais je n'arrive à rien; parce que je sais déjà, je pense que je ne suis pas le seul à sentir que ce petit va souffrir. Le sourire malveillant du grand blond le prouve assez. Lorsqu'il a commencé, et que les cris ont raisonné, j'ai tenté un pas vers eux; j'ai essayé d'attraper mon rev.. quel con.. je l'ai oublié. Je me rends à l’évidence, je ne peux rien faire. Et ses cris résonnent. Ca me tue, litteralement! Je le hais tout en sachant que je peux pas m'attaquer au fautif. Tout ce que je trouve à faire est de me boucher les oreilles et fermer l'oeil le mieux possible.

Vous avez deja eu cette impression d'avoir les images d'une personne à qui vous avez fait du mal qui vous poursuivent? C'est ce que je ressens, je l'entend encore malgré tout, et j'ai l'impression qu'il me hurle de le sauver. Mais je ne peux pas! Je ne peux vraiment pas, je suis desolé, je ne peux pas, je ne veux pas mourir maintenant. Je me sens tellement coupable, je sais aussi que c'est ce dingue qui devrait être puni, mais là encore, il tiens les rennes, et moi je n'ai rien contre lui. Quand le silence se fait, ma tête bourdonne encore, comme le glas de la culpabilité qui s'ancre dans mon cerveau. Et je relache enfin mes oreilles et regarde cette larme solitaire tomber au sol. Il faut faire quelque chose... Il le faut..

Je ne réagit pas quand les monstres nous escortent. je réfléchit, je ne sais pas ce que je peux faire pour le moment.. Mais une chose est sûre, je l'ai apprise il y a un moment, le meilleur moyen de détruire une organisation... c'est d'attaquer de l'interieur. Il ne peut décemment pas tout faire tout seul, il aura besoin de "sympathisants" non? Pourquoi ne pas s'y infiltrer... Pour un champ d'action plus large... et venger le pauvre gosse; et les deux autres, et tout ceux qui suivront. Oui... C'est surement la meilleure chose à faire. C'est ce que je vais faire... après avoir dormi... après.