Hotel Dusk
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 ::  :: Le repère de Cthulhu :: Vitrine des rps

 
Bob le bricoleur [PV Matth']
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Ruthel White

▌Date d'arrivée : 09/12/2009
▌Age du joueur : 36
▌Commérages : 1962


Ruthel White



Ting. Ting. Ting. Aie !

J’ai maaaaal. C’est sûr, j’ai la preuve que je ne suis pas du tout doué en bricolage. Les photocopieuses me l’avaient déjà fait comprendre – saletés de machines – mais là, c’est le marteau qui me le rappelle. Foutu matériel ! J’en ai marre. Pourquoi toute la poisse du monde tombe forcément sur moi hein ? Le Seigneur me déteste et le dieu des tuyauteries aussi tiens. Non mais vous vous rendez compte ? Ce type est barge et il a fallu que grâce à ce merveilleux frère *ironique* nous tombions dans l’hôtel de ce satané type cinglé. De quoi je parle ? Mais du propriétaire de l’immeuble tiens ! Bon, je redémarre depuis le début pour vos petits cerveaux perdus et en même temps je vais me faire une pause. Pff, je soupire et éponge mon front. Super, voilà maintenant que j’ai une belle tâche de graisse noire sur mon chemisier blanc. Je suis vraiment m.a.u.d.i.t. Toute mon histoire commença donc la vieille pendant la nuit. Cette satanée chasse d’eau avait réussi à me mettre hors de moi avec ses petits plocs plocs incessants. Non mais franchement comment Matth’ avait pu dormir dans pareilles conditions reste encore un mystère à cette heure… Enfin, soit, passons. Donc, je disais que nous avions hérité d’une merveilleuse chambre avec une chasse d’eau diabolique ! Les ennuis arrivant toujours en masse dans ma petite vie, il a fallu que je souhaite régler son compte au suppôt de Satan. Et forcément, ma malchance légendaire a encore opéré et m’a déversé l’eau des toilettes en plein nez.

Super énervé, Matth’ se payant ma tête de manière éhontée, je suis descendu histoire de réclamer auprès du propriétaire. Grand bien me fasse ! J’aurai mieux fait de rester ici car je suis tombé sur un échappé d’asile. Rien que d’y repenser j’en ai des frissons d’horreur. Zen, il n’est pas là, n’y pense pas. Ce type m’a vraiment effrayé, je n’ose même plus sortir sans mon garde du corps. A savoir Matth’. Bien entendu, j’ai trop de fierté que pour lui avouer la vérité. Moins il en sait et mieux se porte mon petit cœur et ma petite fierté. Na. Le traître serait capable de se servir de ce genre d’informations pour me faire chanter. Et je préfère éviter ça… Donc, faisons une petite ellipse temporelle, histoire de sauver mon petit cœur et le peu d’honneur qu’il me reste, et arrivons tout de suite à ce matin…. Il a quand même fallu prévenir le proprio. Quoique vu les circonstances… Je vous explique. Les pauvres essuies placés la veille n’étaient plus suffisants pour éponger la masse dégoulinante et puante qui suintait de ces maudits tuyaux et le proprio – force de l’ironie – avait besoin d’un balai. Or le placard à balais se situe à notre étage… Donc, bah, vous l’aurez compris, il est passé devant notre chambre et a remarqué l’eau qui suintait sous la porte… Et voilà comment monsieur a débarqué dans notre chambre et s’est plaint de notre manque de respect. Vous allez me nettoyer tout ça et me réparer la tuyauterie. Et patati et patata… Une minute là. Il n’est pas sérieux hein ? Il ne va pas nous demander de réparer la tuyauterie de nous-mêmes ? Si ? Ah… Bah… Si… Mince.

Non, non, non et non. Je ne soufflerai pas d'énervement et je ne vais pas m'arracher les cheveux. Je n'offrirais pas cette satisfaction à ce propriétaire à la noix. Je vais juste lui sourire aimablement, lui dire qu'on va s'occuper nous-mêmes de nos dégâts puisque tels sont ses désirs et le convier à quitter la chambre. Tout ça de façon diplomatique comme j'en ai l'habitude au boulot. Voilà, même si dans la pratique, je vais avoir du mal à mettre mon plan à exécution. Mes nerfs ont été malmenés la veille et j’ai bien envie de lui balancer ses quatre vérités à ce vieux proprio de mes deux. Mais on va rester zen, calme, tout va bien se passer. C’est juste une tuyauterie à réparer. Pas le bout du monde ni de quoi fouetter un chat. D’ailleurs, pauvre bête… Raaah mais pourquoi je pense à ça ? Et nous voici donc de retour au début de notre histoire. A savoir que je soupire en tentant vainement de réparer ces tuyaux de malheur et que Matth’, bah, tiens, il est où lui ?


♣ Ruthel: Maaaatth’. T’es où ? Un peu d’aide ne serait pas de trop si tu veux mon avis.

Et devinez quoi ? C’est pas Matth’ qui répond mais l’eau des toilettes. On me haît c’est sûr ! Voilà que le peu de travail que j’avais fait est réduit à néant et toute l’eau me retombe – une fois encore ! – sur la pomme.

♣ Ruthel: Raaaaaaah, j’en ai marre de ce foutu hôtel de mes deux ! J’en ai marre des toilettes. Je vais immoler le descendant de l’inventeur de ce truc de malheur !
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Chambre 1418 ou la révolte des W.C. La nuit passée, une attaque surprise avait eu lieu. Plus violent qu’Armageddon, plus meurtrier qu’Hiroshima et plus effrayant que la mère de Matthew, Ruthel contre la chasse d’eau, round one. Apparemment, elle faisait un bruit diabolique qui l’empêchait de dormir. Enfin, ça c’était ce qu’il avait raconté à Matthew, qui n’avait rien entendu. Pas étonnant, vu qu’il dormait comme une masse. Mais il voulait bien le croire. Tout comme il l’avait cru quand il s’était à nouveau retrouvé la tête plein d’eau de… euh… des toilettes lorsqu’il avait voulu boucher la fuite avec la première chose qui lui était passée sous la main – il avait été en effet dur de ne pas le croire vu qu’il y avait assisté en direct. Matt’ avait de la chance d’avoir un ami qui enchaînait les catastrophes sous son nez ; avec ça pas besoin de faire du sport. Il rigolait tellement qu’il avait des abdos en acier. Le round deux donc, fut gagné par la chasse d’eau. Encore. Et qu’en était-il du round trois ? Eh bien, il se déroulait à l’instant même, alors que Ruthel se démenait pour réparer les cabinets, sous les ordres du gérant de l’hôtel. Non mais franchement, on avait pas idée de faire bosser les clients ! Ce n’était pas de leur faute si l’un d’eux était un boulet de la vie, non ? Bien sûr que non. Matthew était tout à fait d’accord pour cela. D’ailleurs il avait pris la défense de Ruthel quand le gérant avait imposé cette corvée. Mais au fait… il était où, Matthew ?

Bonne question. En fait, lorsque le gérant était redescendu, parce que « j’ai des affaires plus importantes à régler, moi ! », Matt’ l’avait suivit dans l’espoir d’argumenter en sa faveur. Mais non, c’était raté. Il avait fait monter une boîte à outils dans la chambre 1418, mais rien de plus. Ensuite, pendant que Ruthel s’acharnait sur la réparation, le flemmard de service, euh je veux dire, son meilleur ami pour la vie promis-juré-craché avait tenté de trouver un moyen même minime d’échapper à la punition. Du genre appeler un réparateur – mais le gérant l’avait surpris – refiler le boulot à un subordonné – mais le gérant l’avait surpris – où prendre une « pause réglementaire » au salon – mais le gérant l’avait surpris. Comme Matthew ne tenait pas à se faire virer à coups de pied aux fesses (trois filles regardaient dans sa direction) il avait pris un air de héros courageux et avait tonné qu’il partait donc à la rescousse de son ami, son frère, aux prises avec une immonde chasse d’eau. Il était donc remonté au premier étage. Non sans avoir fait un petit détour par les cuisines pour soudoyer une employée avec un sourire charmeur, qui lui avait refilé de quoi survivre à la lourde tâche qui l’attendait, j’ai nommé : un pack de bières. Et des cookies. Même s’il savait que dans deux minutes il serait les pieds dans l’eau et la clef à molette dans la main, c’était nettement plus motivant d’aller au bûcher de cette façon (oui, parce que dans l’esprit de Matt’ : travail = torture = bûcher). De toute manière, se répétait-il, Ruthel était son frère, et on ne laisse pas son frère seul dans pareille situation, même si c’est un boulet, parce que boulet ou non il l’aimait. Oui, c’est beau l’amour fraternel. À la vie à la mort, voilà ce que cela signifiait, alors ce n’était pas une pauvre cuvette de rien du tout qui allait leur mettre des bâtons dans les roues ! D’ailleurs, Matt’ était presque sûr d’entendre l’appel de désespoir de son frère de cœur. Aussi remonta-t-il le couloir qui menait à la chambre sinistrée en sautillant et ouvrit-il le battant à la volée, son pack de bières dans une main et sa boîte de cookies sous l’autre bras :


J’arrive, mon amour ! s’exclama-t-il dans une pose tout à fait théâtrale, façon prince charmant au secours de sa belle.

Un hurlement de rage répondit au même moment :


Raaaaaaah, j’en ai marre de ce foutu hôtel de mes deux ! J’en ai marre des toilettes. Je vais immoler le descendant de l’inventeur de ce truc de malheur !

Ruthel dans toute sa splendeur. Matthew fit un effort, pris sur lui-même et se retint d’exploser de rire.

Pardon, je crois que je me suis trompé de chambre.

Il referma la porte derrière lui et posa le pack de bières et les cookies sur la commode près de l’entrée.

J’ai amené de quoi subsister. Même si le gérant vient se plaindre, on peut faire blocus et survivre pendant trois jours au moins. Il jeta un coup d’œil à la commode. Ou moins ; les cookies sortent du four. Alors, comment tu t’en sors ?

Il savait parfaitement comment il s’en sortait, en fait (mal) mais il avait posé la question par principe. Et aussi parce que voir Ruthel péter un câble pour une chasse d’eau, c’était assez mémorable pour souhaiter en profiter le plus longtemps possible. Oui, c’était cruel. Qu’est-ce qu’il était méchant, quand même… Mais non, s’il était réellement méchant, il aurait laissé Ruthel se débrouiller tout seul et aurait passé le temps en sirotant un cocktail en bas – sauf si le gérant l’avait surpris. Alors que là, il reniait sa nature-même de flemmard champion toute catégorie pour remonter ses manches – enfin façon de parler... on ne savait jamais, si la chasse d’eau se réparait miraculeusement entre-temps – et se mettre au travail. J’ai dit : pour se mettre au travail. Bah alors, qu’est-ce que t’attends, Matthew ? Matthew attendait encore la réponse de Ruthel, appuyé contre l’embrasure de la porte de la salle de bains, et constatait les dégâts causés en son absence. En fait, au lieu de réparer la chasse d’eau, on aurait dit que… son état était encore plus lamentable que lorsqu’il l’avait laissée. Même une carotte armée d'un balai à brosse aurait fait mieux. Il examina le tout avec un air critique... et ce uniquement pour ne pas éclater de rire, en fait.
Ruthel White

▌Date d'arrivée : 09/12/2009
▌Age du joueur : 36
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Ruthel White



Je suis maudit, maudit, maudit ! Et en prime j’ai un imbécile de meilleur ami ! Raaah j’ai en marre de cette chienne de vie. Non content de m’avoir lâchement abandonné, monsieur me regarde l’air de rien comme si c’était normal que je travaille alors que lui il glande ! Ouais bon ok, c’est toujours comme ça… A croire qu’il me prend pour la femme dans le couple tiens… On est plus en 1950 Matth’ et je ne suis pas une f.e.m.m.e !!! Je grogne, je ne suis pas non plus son esclave, et même si je suis le responsable derrière cette fuite de malheur, je ne dois pas me coltiner le travail tout seul. Enfin, si, peut-être, c’est ma faute après tout… Raaah Matth’ help. J’en ai marre de cette eau qui m’asperge depuis tout à l’heure. Parce que figurez-vous que je suis inondé par une fontaine de monsieur canard wc. C’est beau comme image hein ? Il est beau le sous-directeur de la plus grosse boîte de marketing de N-Y… Tu parles ! Les gars du boulot se paieraient encore ma tête s’ils savaient. Va falloir jouer fin pour que Matth’ ne me dénonce pas. Le silence contre des cookies ? Plan démoniaque. Quoique monsieur se paie ma tête alors… Il les mérite pas ses cookies, na ! Non mais vas-y rigole, ne te gêne surtout pas, faux frère. J’en ai marre, pourquoi ce genre de tuiles ne tombe que sur moi ? C’est trop injuste. Et non je ne suis pas un poussin noir. Tandis que je marmonne dans ma barbe (inexistante !) monsieur dépose ses provisions pour un siège… Tu parles, la boîte de cookies, dans dix minutes, elle est h.s. Et le pack de bières… Parti comme il est là le Matthi à me regarder trimer bah elle fera pas non plus long feu.

♣ Ruthel: Matth’, c’était peut-être une gentille intention mais j’ai du mal à concevoir un siège de trois jours avec ce que tu as pris. Surtout avec toi comme compagnon de siège… Je nous donne dix minutes ? A tout casser ? Autant hisser le drapeau blanc l’ami.

Oui, je me paie sa tête mais c’est bien fait na. Il n’avait qu’à pas commencer d’abord. C’est vrai que j’agis parfois comme un gamin mais je me porte très bien merci de vous en soucier. Rooh je ne vous ai pas non plus demandé votre avis sur la question. La clef 32 m’échappe des mains. J’ai les nerfs et j’ai envie de cogner. Comment ose-t-il me demander comment je m’en sors ? Mal ça ne se voit pas ? Espèce de bigleux va ! Je vais t’acheter des lunettes. Non, correction. Je vais te faire acheter des lunettes. Je n’ai pas assez d’argent pour t’en offrir. Et puis tu as été un vilain garçon alors tu ne les mérites pas na ! Alors, cette chasse. Elle va arrêter de me baptiser ? Le Bon Dieu l’a déjà fait grâce aux actions de maman. Pas la peine d’en rajouter. Surtout qu’il n’y a aucune gloire à être baptiser par monsieur canard wc. Oh et puis zut j’abandonne. La pauvre clef que j’avais en main valsa. Hélas, au mauvais endroit. Un petit coup sur la faïence et devinez quoi ? Tadada, une nouvelle fuite vient de se démarquer de sa consœur. C’est définitif, je hais mon existence.

♣ Ruthel: J’en ai marre. Matth’, ça va mal. Très mal. J’en ai marre, marre, marre. Canard wc s’est ligué contre moi pour me faire subir les pires tourments. Je veux me sécher, un bol de chocolat chaud et lire un bon livre. Foutu chiotte de mes deux !!! Et arrête de rire !!

Non, il ne rit pas encore mais ça va arriver je le sais, je le sens. Je le connais l’oiseau rare ! Il va rigoler, il va être irrécupérable et il ne me sera d’aucune aide. Je prends la serviette que j’ai abandonnée à ma droite, je la bourre dans le trou de cette cuvette et je me relève. Au diable les réparations, là, il me faut ma pause. Maintenant et tout de suite. Et personne ne m’en empêcheraaaaaa…

Tong.

♣ Ruthel: Aieeeeuh. Mais c’est pas vrai ! On me déteste ou quoi ?

Bah oui, les malheurs n’arrivent jamais seuls dans ma vie alors il a bien fallu que je dérape sur le sol mouillé pour atterrir… Sur le sol, le postérieur bien amoché, la tête baignant dans la cuvette… Maudite chienne de vie…
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Matthew avait presque autant de self-control que Ruthel, c'est-à-dire pas beaucoup. Si son ami était proche de l'explosion, lui aussi, mais d'une toute autre sorte. Je parle de l'explosion de rire, bien sûr. Il croisait les bras pour se retenir de pointer bêtement du doigt son frère en pouffant, et gardait la bouche fermée pour ne pas éclater de rire. Bien sûr c'était visible à des kilomètres, parce qu'il pinçait les lèvres et tout, et que même sans une vision rayon-x on devinait qu'il se mordait la langue pour se retenir. Non parce que franchement, Ruru, il était trop drôle. C'était un peu comme avoir un clown à ses côtés, mais un clown qui s'ignore. Le clown en question paraissait vexé (sans blague ?) et se vengea avec une remarque vile et sournoise :

Matth’, c’était peut-être une gentille intention mais j’ai du mal à concevoir un siège de trois jours avec ce que tu as pris. Surtout avec toi comme compagnon de siège… Je nous donne dix minutes ? A tout casser ? Autant hisser le drapeau blanc l’ami.

Matth' se décolla légèrement de l'embrasure de la porte mais garda les bras croisés.

Dis tout de suite que je suis un goinfre, rétorqua-t-il avec un air faussement vexé.

Quoique... le blondinet faisait partie de ces gens capable de se prendre la tête en se regardant tous les matins dans le miroir pour une question de poids, alors que pour 1m92 il était tout à fait raisonnable et
normal de peser... ah non chut, ça ne se dit pas, c'est vrai. Sauf si vous voulez entendre le blond chouiner à coups de "je suis groooos c'est ça ?" et de "mais non, je te jure, c'est que du muscles, d'abord !" et de "méchant, j'te parle plus t'es plus mon ami". Ce qui est fortement déconseillé, évidemment, sauf si vous avez du temps à perdre (et des nerfs à lâcher). Matthew retint un petit sanglot. Ou ce qui ressemblait à un sanglot. En fait, c'était plutôt un spasme nerveux, mais qui aurait pu passer pour des pleurs refoulés... si et seulement si le grand blond ne fixait pas intensément et de façon-pas-naturelle-du-tout le plafond en se mordant la langue.

Je ne ris pas. Pas encore, rétorqua-t-il en se retournant soudain pour exploser de rire en se retenant au chambranle de la porte – et peut-être aussi pour se protéger contre une hypothétique ventouse pour toilettes, ou de tout autre accessoire qu’il était potentiellement capable de se recevoir en pleine poire à cet instant-là.

La - tronche - que - tu - te - payes, articula-t-il difficilement, les épaules secouées par son fou-rire et les larmes yeux.

TONG !

Évidemment Ruthel venait de se manger le sol (façon de parler puisque c'était son derrière qui avait souffert, en fait), créant une crise de fou-rire encore plus violente que la précédente chez Matthew. Si Ruru avait pour objectif de le tuer, il n'en était pas loin. Il allait s'étouffer, ou alors son cœur allait lâcher, c'était certain.


Pitié Ruru, sort de ces cabinets, pour ton bien et pour le mien. réussit-il à articuler après s'être légèrement calmé.

Par pour longtemps cependant, puisqu'un nouveau regard en direction du Ruthel mouillé et fâché qu'il avait là suffit à le replonger dans une crise d'hystérie. Matthew se traîna jusqu'à la commode sur laquelle il avait posé ses provisions et, sans regarder son ami, lui tandis le paquet de cookies et une bière, comme pour dire "vas-y, fais une pause". Et puis bon, puisqu'il fallait bien l'accompagner dans cette lourde tâche, il s'assit sur son lit et ouvrit une bière pour lui-même. C'est que ça fatigue, les efforts... Matt' avait tellement rit que ses côtes lui faisaient mal. Une fois son calme retrouvé (c'est-à-dire une fois qu'il fut capable de faire face à Ruthel en faisant abstraction de son état lamentable) il reprit :


Sérieusement, Ruru... Depuis le temps tu devrais être habitué à ce genre de trucs, non ?

Matthew culpabilisait un peu de se moquer de lui alors que ce n'était pas sa faute si sa bonne étoile l'avait oublié à sa naissance. C'était son meilleur ami, tout de même. Mais il était tellement drôle... Il se retint de rire. Non, c'était trop méchant. Et ces pauvres toilettes qui n'avaient rien demandé... Matt' n'avait pas envie de les réparer, mais le pire était sûrement que s'il s'en chargeait lui-même, tout se passerait comme sur des roulettes. Il y avait fort à parier là-dessus. Et ce serait d'autant plus frustrant pour Ruthel. Dès lors, Matt' devait-il le laisser s'acharner seul, pour le bien de son amour-propre ? Euh... pas sûr.

[HJ: C'est tout pourri u.u]
Ruthel White

▌Date d'arrivée : 09/12/2009
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Ruthel White



Ça fait mal, mal, mal!! Je me relève péniblement, massant mon postérieur meurtri, et soupire. Je déteste cet hôtel et ce dernier me le rend bien. Je vais devoir encore changer de vêtement, mon pantalon est inondé, sans parler de l'odeur... Les nerfs. A ce rythme, je vais avoir une facture exagérée en frais de laverie... Je pourrai peut-être laver mon linge moi-même, sans passer par la femme de ménage... Quoique faudrait déjà avoir de la poudre à lessiver... Sauf si je vais la voler. Ce n'est la meilleure idée que j'ai eu mais mon portefeuille est plus fort que tout. Son appel gagne toutes les causes. Raaah mais arrête stupide cerveau! Je secoue la tête en tous sens, mes cheveux mouillés me frappent à chaque mouvement – ô joie – et malheureusement ça ne me remet pas les idées en place. Non, en fait, c'est mon meilleur ami, le traître le goujat le sagouin, qui me ramène à la dure réalité qu'est mon existence. Non mais c'est qu'il se paie ma tête le sagouin? Il va souffrir, je vais me venger!! Razzia sur les cookies, ils seront tous pour moi et aucun pour lui tiens.

Et puis si qu'il est un goinfre d'abord! Avec ses cookies, c'est à se demander s'il ne les aime pas plus que Margaret. Il va les épouser un jour je parie... Quoique ce serait un cookicide volontaire vu qu'il les mangera très vite... La prison pour des cookies... C'est débile ce que je dis. Enfin, pense. Raaah, Matth' sors de ma tête bon sang de bon soir! Saperlipopette, j'en ai marre! Et vas-y que je rigole tiens. Vas y ne te gêne pas surtout. Traître! Je vais envoyer Margaret au Tibet tiens pour te punir, elle et sa fameuse recette de cookies de la mort comme tu dis. Et tu pourras toujours courir pour les récupérer. Tu vas souffrir! Un regard noir, le plus méchant et virulent que j'ai en stock tiens. Je sors de la pièce de malheur, après que monsieur m'est honteusement lâché pour squatter son lit. Son lit... Niark niark. Vengeance!! J'ai une idée. J'avance les mains dans les poches, un air dégoûté face à la moiteur de mon pantalon et je m'installe lentement, faisant semblant de rien... Un regard sournois collé au visage, j'ouvre les bras et me colle contre lui. Niark niark, vas-y, tu vas aussi être mouillé.

Un gros câlin suivant les normes de l'art. Un câlin tout mouillé. Je m'aime, pour une fois. J'ai pas beaucoup de force et ne suis pas bien grand non plus par rapport à cette armoire à glace, donc, j'arrive même pas à le bousculer suffisamment pour que sa bière se renverse sur son propriétaire. La vie est injuste. Enfin, j'ai quand même un peu de ma vengeance. Je le regarde, croise les bras avant de me rappeler de l'objet que Matth' tient dans sa main. Je lui pique sa bière et boit un grand coup dedans. Aaah ça fait du bien. Je la lui retends, histoire de pas tout piquer, je ne suis pas un voleur. Même si je parlais de voler de la poudre à lessiver plus haut... Je pique quand même un cookie et le regarde sous toutes les coutures. Bon, ils sont chauds, c'est un bon point. Mais seront-ils aussi bon que ceux de Margaret? Une pause n'a jamais tué personne. Après, on s'y remet. Et je lui botte les fesses s'il ne m'aide pas le sagouin. Sans lui, j'arriverai à rien. Même si ça me tue de le penser...


♣ Ruthel: Dis, on fait une pause, histoire de savourer ces cookies puis on s'y met? Je voudrai bien pouvoir prendre une douche sans entendre l'eau fuir du côté des toilettes... Ou pire... Devoir aller aux dits toilettes et rester en équilibre sur les genoux parce que la faïence fuit de partout... Tout compte fait, il y a encore pire... Ce bruit infernal. Pire que les photocopieuses tu sais ces saletés de WC? Si un jour j'imaginais dire cela...

Un soupir et voilà que je mange le cookie. Hum... Pas mauvais, j'ai connu meilleur mais pire aussi. Ils ne vont pas faire long feu avec Matthi, ça c'est sûr. Je ne sais plus d'où vient cette folie des cookies... C'est tellement loin dans ma tête que j'en ai oublié les détails. Maman en faisait des très bons... Si bons, et maintenant, elle n'en fera plus jamais. Raaah pourquoi faut-il que je pense à cela? J'ai déjà suffisamment d'ennuis que pour déprimer en prime....

♣ Ruthel: Matth', raconte moi une blague s'il te plaît. Je déprime... Et sans Margaret pour me câliner, c'est même pas drôle de déprimer.

Et tap, enfonce le couteau dans la plaie. Niark Niark Niark. J'ai bien le droit de me venger pour tous ses rires, na.
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Matth' et les cookies, une grande histoire d'amour. Quand il était gosse, son père en faisait tous les mercredis après-midi. Car chez lui, ce n'était pas papa qui subvenait aux besoins de la famille mais maman, brillante avocate. Son père avait quitté son job avant la naissance de Matthew, pour devenir un artiste. Alors quand il ne peignait pas, il jouait les baby-sitters. Rien de tel qu'une belle fournée de cookies pour "calmer la marmaille", comme il le disait lui-même. Les cookies rappelaient à Matth' son enfance, bien sûr, mais depuis il avait goûté à ceux de la mère de Ruthel, délicieux aussi, et à ceux de Margaret ensuite. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait l'impression que depuis ce jour, il aimait deux fois plus les cookies. Le coup de foudre. D'ailleurs il pensait souvent à Margaret quand il mangeait un cookie. Très souvent, donc. Il goûta ceux qu'il avait ramenés (même qu'il s'était retenu jusque là pour les partager avec Ruru, un exploit !), les trouva bon, délicieux même, vu qu'ils sortaient tout juste du four. Mais ce n'étaient pas ceux de Margaret. Elle devait avoir un ingrédient secret, ou ce genre de chose. Vu qu'elle avait toujours refusé de lui apprendre à en faire... Probablement parce que Matth' était un naze en cuisine, mais ça il ne l'avait pas capté. Margaret faisait les meilleurs cookies du monde (avec ceux de papa), et elle devait avoir un secret, c'était certain, sinon il ne les aimerait pas tant. En fait, il les adorait peut-être simplement parce que c'était elle qui les faisait, mais ça non plus, ça ne lui avait pas traversé l'esprit.
Ruthel choisit le bon moment pour se coller contre lui afin de lui faire partager son calvaire, en fait : Matth' était en train d'imaginer Margaret qui faisait des cookies (pour lui cela va sans dire), quand Ruru mit un terme à son fantasme.


Aargh, c'est quoi cette manœuvre vile et sournoise ?

Il s'écarta et constata l'ampleur des dégâts. Pas grand-chose en fait, comparé aux vêtements de Ruthel. Mais il avait quand même réussi à rendre son pull tout humide et en plus il sentait bizarre. Matthew fusilla Ruthel du regard, parce qu'il était certain que sans ça, il aurait fini la journée en bon état, même s'il s'était collé à la réparation des W.C. Ruthel était tellement malchanceux, il fallait bien que quelqu'un contrebalance ; Matth' était donc persuadé qu'en contre-partie, lui serait assez chanceux pour réparer les dégâts sans se mouiller. Bien sûr il aurait quand même fallu qu'il mette la main à la pâte, comme on dit, et ça... c'était pas gagné. Matth' était le champion ultime de la paresse, il s'était tellement entraîné durant ces vingt-trois ans d'existence qu'il aurait presque pu faire de la compétition. En tout cas, il avait élevé la discipline au rang d'art. Papa aurait été fier de lui.
Après avoir pris ses distances pour sauver le reste de ses vêtements, Matth' écouta Ruthel parler de sa malchance légendaire et de la vie qui se liguait contre lui. Après la photocopieuse, les W.C. Bientôt tout l'électroménager se mettrait à le traumatiser. Matthew lâcha un petit rire mais, pour ne pas trop s'éloigner de son rôle de meilleur ami quand même, il tapota l'épaule de Ruru dans un geste compatissant. Il jeta un regard au fond de la canette que son ami lui avait rendu et bu un coup avant de répondre :


Tu sais, on aurait tout aussi bien pu menacer le proprio' de lui coller un procès s'il faisait pas réparer les toilettes lui-même. Vu l'état de délabrement avancé du lieu, je suis pas sûr qu'il puisse se payer un avocat. Il avait dit cela en regardant le plafond, l'air pensif. Il se tourna vers Ruthel et ajouta, sans pouvoir s'en empêcher : T'es trop gentil Ruru. Tu te fais marcher sur les pieds. Genre je dis ça alors que j'ai pas obtenu une réduction de peine quand j'ai aussi été parlé au gérant. Matt' sourit davantage pour bien lui montrer qu'il plaisantait, et haussa les épaules : On va les réparer, ces toilettes. 'Faudrait juste pas qu'il s'imagine ensuite pouvoir nous embaucher comme hommes à tout faire dans son taudis.

Mais bon, ce n'était pas le moment d'en rajouter sur les potentielles corvées qui les attendaient, Ruthel déprimait déjà bien assez :

Matth', raconte moi une blague s'il te plaît. Je déprime... Et sans Margaret pour me câliner, c'est même pas drôle de déprimer.

Sur ce point, c'est pas moi qui vais te contredire...

*Même si à moi, elle distribue plus des pains que des câlins* songea le blond, morose. C'était pas juste. Pourquoi c'était Ruru le doudou et pas lui ? Matth' aurait été prêt à se déguiser en nounours pour devenir le doudou de Margaret. Mais bon, ce n'était sûrement pas une bonne idée de débarquer chez elle déguisé comme ça, surtout que maintenant elle était casée, avec cet étudiant de médecine ou un truc du genre. Un mec bien plus intelligent que lui et arrrrgh qui avait osé mettre le grappin sur Maggy avant lui. Matth' se serait bien vengé, mais il n'était pas bête au point d'ignorer que n'importe quel acte à l'encontre du chéri de Margy signerait son arrêt de mort. Et aussi jaloux fut-il (même s'il se refusait à le montrer), il ne voulait pas perdre son amitié. Même s'il voulait plus que son amitié. Mais bon c'était toujours mieux que rien. Même si... argh. Monde cruel. Voilà que Matthew était aussi déprimé que son ami. Il enfourna un cookie pour se consoler.

Margaret me maaaaanque, articula-t-il la bouche pleine, ce qui lui donnait l'air encore plus pitoyable. Elle a même pas cherché à nous j'appeler (il ignorait bien sûr qu'elle était sur leurs traces depuis tout ce temps) tu parles d'une amie ! Ch'uis chûr qu'elle est déjà en voyage de noches avec chon cheeeeeer étudiant de médechine.

Une scène horrible apparut sous ses yeux, des images de Margaret et un bellâtre en blouse blanche bronzant sous le soleil des tropiques (la la la viens danseeer ♫ *baf*), d'ailleurs ne me demandez pas pourquoi le mec gardait sa blouse pour bronzer, ils avaient des cocktails à la main et arrrgh en plus Maggy était en bikini. Matth' se tourna soudain vers Ruru et l'agrippa par le col :

Mais pourquoi tu me parles de mariage, maintenant j'ai des images atroces dans la tête ! (c'était de sa faute mais bon) En plus les médecins sont tous des arnaqueurs véreux ou des psychopathes refoulés ! Il se rendit compte un peu tard qu'il n'était pas censé rabaisser le petit ami de sa meilleure amie, mais plutôt se réjouir de son bonheur. Aussi ajouta-t-il, pour sauver les apparences : Enfin, je dis ça pour elle évidemment. On ne s'engage pas à la légère, c'est tout.

Évidemment. Il savait de quoi il parlait, vu qu'il ne s'engageait jamais à la légère. Il ne s'engageait jamais tout court, en fait. C'était nettement moins risqué. Enfin bon pour le coup, la tentative de remontage de moral à Ruru était ratée.
Ruthel White

▌Date d'arrivée : 09/12/2009
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Ruthel White



Entre ses regards noirs pour ma superbe attaque puante et ses cris indignés digne d’une jeune vierge effarouchée, il arrive quand même à m’arracher un sourire. Maigre, mais il est quand même présent. Tandis que je pique un nouveau cookie (enfer et damnation, je deviens accro ! A ce train-là, il n’y en aura plus dans… cinq minutes), j’écoute monsieur faire l’intéressant. Oui, on aurait pu coller un procès à ce vieux grincheux mal léché mais bon, pour ça mon grand, il faut pouvoir sonner à un avocat. Or, le téléphone est H.S. Donc, plan nul. A la poubelle. Hop, au suivant. Comment ça je suis catégorique et sans réplique ? Vous savez, quand vous bossez dans une grosse boîte de commerce et que des appels pour « faire de la pub » vous en recevez par centaines au cours de la journée… Bah vous développez un certain savoir faire pour voir là où les plans sont fumeux et rembarrer les inventeurs vite fait bien fait. Sinon, c’est, je me retrouve avec une facture de plusieurs millions de dollar pour un truc qui est aussi efficace qu’une peluche sans moumoute à l’intérieur. Tiens, ça me rappelle le cas d’un vendeur qui soi-disant avait trouvé la recette pour faire fureur à la galette des rois. Un truc à la frangipane mais qui n’en était pas. Autant dire que c’est tellement complexe que même moi j’ai décroché alors allez faire comprendre ça aux gosses. Son truc ne se vendra jamais.

♣ Ruthel: Je ne suis pas trop gentil. Je ne te permets pas, frère indigne va. Tu mériterais que je mange le dernier cookie tiens… Mais je t’aime trop pour ça. C’est juste que je n’aime pas mettre les gens dans l’embarras. Sauf s’ils le méritent. Là, pour le coup, ce pauvre gars n’en peut rien si ces chiottes de malheur avaient la haine contre moi. Si je n’avais pas shooté dedans, rien de tout ceci ne serait arrivé.

Je me lève pour reprendre à boire. Discuter, ça donne soif. J’aurai préféré un bon thé mais… Penser au mot thé me rappelle l’autre cinglé que j’ai rencontré la veille… Ouais, non, pas de thé. Je boycotte le thé pour les cinq générations à venir. Alors, un bon café. Oui, voilà, le café ça tient en forme et j’en abusais au boulot. J’aime le café, c’est bon, mieux que la bière. Mais on a que cette dernière sous la main alors… Je refuse d’aller dehors, avec ma veine extraordinaire, je tomberai sur l’autre folle… Brrr… Ce type est bizarre quand même. Il me fout les jetons. J’ai presque envie de me dire que cette rencontre est juste le fruit d’un horrible cauchemar. Tout à mes réflexions, je lance une canette en direction de Matth’ puis je reviens vers le lit après avoir bu une gorgée dans la mienne. Pourquoi Matthew n’est pas foutu d’écouter de temps en temps mes sages conseils hein ? Parce que voyez-vous, monsieur, quand je lui dis bosse sinon tu vas encore stresser le jour de la remise de ton travail, bah nan, pensez bien, monsieur joue au solitaire sur son ordi. Quand je lui dis, ne bois pas, demain on bosse à huit heures, est-ce que monsieur m’écoute ? Bah tiens ! Et qui c’est qui se tape un Matthi’ à la gueule de bois ? Bah c’est bibi ! Pourquoi je parle de ça moi hein ? Simple, parce qu’en ce moment même, j’ai demandé à mon faux frère de me remonter le moral.

J’avoue, je me déride difficilement donc la tâche n’est pas facile mais quand même, c’est un clown de service, ça devrait être du gâteau pour lui… Et bien non, monsieur déprime de concert avec moi et on ressemble à s’y méprendre à deux vieilles célibataires trentenaire en mal d’amour. Il ne manque plus que la glace au chocolat et le film pourri à l’eau de rose pour parfaire le tout tiens ! Raaaah j’ai envie de lui foutre une baffe mais je ne suis pas sûre qu’elle fasse effet, après les tonnes qu’il reçoit de Margy, ça ne doit plus être efficace. Quand même, ce n’est pas difficile de m’écouter, si ? Pourtant, à son ton, je devine facilement où se situe le problème. Margaret. Dès qu’on vient à parler de notre amie commune, Matth’ part en vrille et déprime. Et qui doit s’occuper de remonter le moral des troupes ? C’est bibi. Gagné. Sauf que je n’ai pas de don particulier pour ça moi… Je suis un boulet pas un gai-luron. Enfin… Et voilà, on y était, il venait de cracher le morceau. Elle lui manquait. Crétin congénital. Je t’avais bien dit de ne pas me suivre. Trop accro’, elle va te manquer après même pas 72h (oui, 24h pour comprendre qu’il est pas au boulot, 24 autres pour comprendre qu’il est libre youhou la belle vie, 24h pour comprendre que belle vie signifie, loin de Margy, et ooooh crise de larmes super puissante, tsss).

J’ai envie de lui foutre des claques, même si je l’aime bien et que je me doute que ça ne doit pas être facile à vivre. Surtout que monsieur se permet de parler en mangeant. Raaah je déteste quand il fait ça. Je n’ai pas spécialement besoin qu’on me rappelle le phénomène de mastication. Je ne peux pas m’empêcher, je lui mets une gentille (quand même !) claque à l’arrière du crâne histoire qu’il se ressaisisse. C’est de sa faute tout ça. S’il ne draguait pas autant et qu’il savait se montrer plus sérieux, je suis sûr que Margaret lui tomberait dans les bras. Soyez amis avec deux personnes qui s’aiment l’un l’autre tiens… Je vous jure, ça fait un paquet d’heures à dire « Mais si Matth’ elle t’aime je t’assure » et tout un tas d’autres « Mais Margy, il est bête, c’est un garçon, il ne sait pas comment te montrer qu’il t’aime alors il fait l’idiot ». Et entre ça, j’ai droit à des « Ruthel, toi aussi t’es un mec au passage… Ou bien tu m’aurais caché que tu étais une fille ? Hiii » (et bam un gros câlin avec en promesse une séance « pyjama, manucure », autant dire, je ne veux pas en parler). Si Margaret est avec ce gars de médecine, c’est de sa faute à l’autre. Au lieu de la charmer, il la drague avec peu de style et va tomber dans les bras des autres… Pfff… Il a de la chance que je l’aime bien mon Matthou’.

♣ Ruthel: Matthew, on en a déjà parlé. Tu sais très bien que si tu étais moins frivole, Margaret ne serait avec lui. Elle a besoin de quelqu’un de stable. Pour l’instant, tu agis en super ami mais… Sincèrement, je serai à sa place, je me poserai des questions sur ta santé mentale. Après tout, tu lui dis je t’aime et puis tu vas coucher partout. On a de quoi se poser des questions… Margaret n’a pas envie d’attendre après quelqu’un qui lui donne l’impression que l’attente est inutile. Deviens sérieux, grandis idiot, et elle sera à toi. Je la connais, je suis sûr qu’elle abandonnerait son « médecin » pour venir jouer au docteur avec toi.

Etre l’aîné, ça a parfois ces avantages… On peut faire la morale. Sauf qu’avec un énergumène comme Matthew, forcément, on ne sait pas le faire correctement. Sans que je ne comprenne comment, me voilà agrippé par le col (et oh t’arrête de me menacer tête de macaque). Gne ? Mariage ? Quoi ? Où ça ? Mais une minute, je n’ai jamais parlé de mariage. Bon sang, mais qu’est-ce qui lui passe par la tête à celui-là hein ? Sa logique est… effrayante… Bon, allez, ça suffit là. Je le regarde droit dans les yeux, avec mon air « sérieux de la mort le Ruru » et…

♣ Ruthel: Matthew, m’agripper et me secouer comme un prunier ne changera rien. Margaret ne va pas se marier. De un, elle attend d’avoir fini ses études, ce n’est pas demain la veille. De deux, elle ne pourrait jamais le faire si nous ne sommes pas là, on a toujours tout fait à trois. De trois, si elle se marie avec lui, c’est en désespoir de cause car tu auras continué à jouer aux imbéciles. Te connaissant, tu l’a vu en bikini en train de faire la vahiné devant son médecin de mari en blouse blanche qui se sirote un cocktail. Haaa, je ne sais pas comment je fais pour te supporter toi et ton imagination affolante. Si au moins les téléphones fonctionnaient, on l’aurait appelé, histoire de te rassurer… Mais tu sais… Tu dis qu’elle nous a abandonné. Aux dernières nouvelles, nous l’avons abandonné et surtout sans téléphone, elle aura beau faire ce qu’elle veut, elle ne sera jamais nous contacter mon gros.

Une petite pique, blessant là où ça fait mal. Histoire de lui secouer les puces. Et je couronne le tout en mangeant (et en narguant !) le dernier cookie. Héhé, redescends sur terre Matth’. Ne prends plus peur ou tu vas la perdre… Une chose est sûre, si j’arrive à les caser ces deux-là… Bah, quand j’aurai trouvé le paternel et mon frangin (le biologique), je pourrai me lancer dans une agence matrimoniale. Je vais faire un tabac. Ou pas… Ces trucs et moi, on n’est pas copain… Moi je dis, rien de mieux que le célibat ermite.
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Matth' détestait qu'on lui fasse la morale. C'était plus fort que lui ; appelez ça un manque de maturité ou de responsabilité, toujours était-il que son côté gamin ressortait toujours quand on lui faisait des remontrances. En général, il parvenait à esquiver avec une blague ou un changement de sujet quelconque, mais avec Ruthel, il avait du mal. Son ami le connaissait trop bien et Matthew ne pouvait nier qu’il avait parfaitement raison, de A à Z. C’était un peu frustrant, légèrement agaçant... Il croisa les bras et prit son air boudeur, façon comme une autre de ne pas acquiescer à ses propos. La meilleure chose à faire aurait sûrement été de reconnaître qu’il avait raison, mais ça, c’était hors de question. Non que Matthew soit assez borné pour reconnaître ses torts (quoique…), simplement il n’aurait pas su quoi ajouter. Il était tout à fait incapable de remédier à la situation, par manque de volonté ou juste par stupidité, peut-être… Aussi jugeait-il peu utile de réagir au sermon de Ruthel, même s’il était évident qu’il l’avait écouté et qu’il l’approuvait… en silence cependant. De toute manière, Ruru savait parfaitement qu’il avait raison. Quand il lui parla de la scène qu’il avait vu en imagination cependant, Matthew tressaillit et, un instant, son expression trahit clairement son angoisse. *La vahiné ? La VAHINÉ ?* Soyons clairs, il ne l’avait JAMAIS imaginée en train de faire la vahiné. Ni en bikini. Enfin si, mais pas dans cette vision-là. La frustration fit à nouveau place au désespoir et il s’apprêtait à continuer sa pathétique litanie lorsque Ruthel le ramena à la réalité :

Aux dernières nouvelles, nous l’avons abandonné et surtout sans téléphone, elle aura beau faire ce qu’elle veut, elle ne saura jamais nous contacter mon gros.

Là tout de suite, Matthew avait deux solutions. Petit un : péter son câble en affirmant que NON monsieur il n’était PAS gros. Petit deux : se précipiter sur sa valise et faire ses bagages pour encourager Ruru à quitter cet hôtel une bonne fois pour toutes, histoire de trouver ENFIN un endroit avec du RÉSEAU pour contacter Margy. Il fixa un moment Ruthel dans les yeux, avec une lueur de défi dans le regard. « C’était MON cookie » semblait-il dire en fixant l’endroit où se tenait le dernier cookie la dernière fois qu’il l’avait vu, c’est-à-dire la main de son ami. Mais il n’alla pas plus loin, décroisa les bras et, sur un ton un qui se voulait détaché, opta pour une troisième solution en affirmant qu’il allait réparer la chasse d’eau. Peut-être était-ce une tentative de gagner du temps avant de quitter les lieux, ou simplement de cacher son embarras… toujours était-il qu’il n’aimait pas les confrontations, encore moins avec Ruthel, aussi son soudain entrain à réparer les toilettes était-il largement feint.

Viens m’aider si tu veux mais ne reste pas dans mes pattes, marmonna-t-il en poussant la porte de la pièce sinistrée.

Dieu savait ce qui aurait
encore pu se produire si Ruthel faisait un geste maladroit. À peine entré, Matthew sentit l’abattement l’envahir. On aurait dit les restes d’une scène catastrophe dans un film, sauf qu’ici il n’y avait pas eu d’effets spéciaux, tout était réel. Le grand blond soupira et se pencha pour ramasser les outils que Ruthel avait sortis. Puis, avec les linges et les serpillières dont il s’était servi pour éponger le sol, il tenta de colmater un minimum la fuite. Les linges étaient trempés mais il s’en fichait, tant qu’il pouvait travailler tout en recevant un minimum d’eau dans la figure…

RURUUU OÙ EST-CE QUE TU AS MIS LA CLEF À MOLETTE ? hurla-t-il sans se préoccuper de savoir si l’intéressé était plus loin ou juste dans son dos – auquel cas nous respecterons une minute de silence pour ses tympans.

Matthew se pencha en avant et trouva le robinet d’arrivée d’eau. Ne manquait plus qu’à le tourner afin d’éviter les fuites à venir. Enfin, on ne savait jamais, sur ce vieux modèle… mais théoriquement ils devraient être au sec ensuite. La deuxième chose importante à faire était d’identifier le problème. Ça paraissait bête dit comme ça, mais Matth’ avait toujours tout réparé en procédant par étapes, et il était certain qu’ils (enfin « il », puisqu’il s’agissait principalement de Ruru, mais on ne va pas l’accabler plus que ça) en avaient raté une.


Rappelle-moi quel était le problème, à la base ? demanda-t-il en se retournant vers son ami.

C’est-à-dire « avant que tu ne donnes ce coup de pied qui a précipité le cataclysme. » Que les choses soient claires : Matthew n’était pas plombier de formation. Les seules choses qu’il connaissait lui avaient été enseignées par son père, qui avait l’habitude de se coltiner toutes les tâches ménagères et tous les ennuis qui en résultaient. Peut-être que la fierté du père Carter était en cause, toujours était-il qu’il n’avait jamais fait appel à un réparateur… dans la mesure du possible. Un banal accident ménager prenait parfois des tournures inattendues – ne citons personne – et il était alors nécessaire de faire appel à un professionnel. Dans le cas présent, ils n’avaient pas les moyens de le faire, mais Matthew était passablement motivé à prendre en charge les réparations – avec Ruru comme assistant bien sûr, 'faut pas pousser mémé dans les orties ! – premièrement parce que laisser Ruthel le faire seul… eh bien, on avait déjà vu ce que ça pouvait donner, et deuxièmement parce que ça lui changeait les idées et lui donnait une bonne raison d’éviter d’aborder encore le sujet « Margaret » dans une de leurs discussions. Ruthel avait raison, Ruthel avait
toujours raison, Matthew était simplement trop borné ou trop stupide pour l’accepter, et encore moins le reconnaître devant quelqu’un… à fortiori son meilleur ami. Imaginez alors Margaret ! Pour cela, il aurait fallu qu’il soit plus responsable, plus sûr de lui, moins immature et pourvu d’un équipement de footballeur américain afin de parer les coups qui s’en suivrait probablement. Et bien sûr, d'un moyen de la contacter. Comme l'avait précisé Ruthel, ils ne pouvaient pas utiliser le téléphone de l'hôtel. Et comme il l'avait également fait remarquer, ils avaient abandonné Margaret. Elle serait sûrement furieuse à leur retour. Matthew fronça les sourcils. Voyons les choses en face : c'était le plan de Ruthel. Matth' l'avait suivi parce qu'il lui semblait inconcevable de rester sur place à se tourner les pouces en attendant des nouvelles. Et s'il n'avait pas demandé à Margaret de les suivre, c'était sûrement pour les mêmes raisons que celles qui avait tout d'abord poussé Ruthel à refuser qu'il vienne avec lui : parce qu'il avait sa vie, son job, et que même s'ils étaient les meilleurs amis du monde il ne pouvait lui demander d'y renoncer pour le suivre dans une quête qui ne regardait que lui. C'est ce qui était bien, avec les amis. Pas besoin de faire la demande, ils se proposeront par eux-même pour vous aider. Bon, le désavantage, c'est qu'ils ne vous lâchent plus ensuite. Mais ça...
Ruthel White

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Ruthel White



Soyez ami avec un handicapé des relations amoureuses, je vous garantis de belles péripéties. Matthew est un dragueur accompli (je sais reconnaître la vérité quand même) mais il ne sait hélas pas utiliser ce talent correctement. Il pourrait pourtant facilement sortir avec Margaret, son talent combiné à l'amour fou qu'elle éprouve pour lui ferait l'affaire... Mais non, ils se cherchent, se chamaillent et finissent chacun de leur côté. Je suis vraiment maudit d'avoir des copains aussi idiots côté cœur. Pourtant, je les aime bien vous savez? Oui, je le précise car ça n'en avait pas l'air vu ce que je viens de penser. Du coup, j'essaie de les aider à enfin se mettre ensemble. Seulement voilà, c'est pas gagné, gagné. Petit un, Margaret ne me croit pas quand je lui dis que Matth' l'aime comme un fou. « Non mais tu vas me faire croire ça alors que Christine l'a vu aux bras de trois filles hier soir dans un bar? » Effectivement, ça rend caduque ce que j'ai pu dire auparavant. Je vous assure, cette Christine, je l'ai maudite sur cent générations ainsi que ses chiens, chats, lapins et poissons rouges. Petit deux, quand je dis à Matth' d'arrêter de draguer il me répond « Mais je ne peux pas laisser ces jolies blondes toutes seules dans un bar? Elles sont en manque de compagnie ». Là, généralement, c'est la phase où je m'auto persuade de ne pas l'assommer. Oui, des fois, il dit vraiment n'importe quoi. Alors, souvent, dans ces cas-là, je lui fais la remontrance et devinez quoi ? Bah il me boude comme un gosse. Comme en ce moment-même. Pfff, autant parler à un mur je vous assure ce dernier serait plus coopératif. Raaaah Matth’ t’exagères…

Pourtant, quand il agit ainsi comme un gamin, je le soupçonne de le faire par fierté. Avouez que de se prendre ses vérités en pleine tronche, ça ne doit pas être très agréable. Je le comprends parfaitement mais je ne peux pas m’en empêcher. Non pas que ça m’amuse de lui faire la morale, je ne suis pas de ce genre mais je le fais pour son bien. La voir dans les bras d’un autre le déprime et ça me retourne le cœur. Je n’aime pas les voir ainsi souffrir parce qu’ils n’arrivent pas à accorder leurs violons. Je soupire tandis que monsieur boude. Voilà qu’il se lève pour réparer la chasse d’eau. Je ne suis pas dupe, le sujet est clos de façon muette. Arrête avec ton sermon Ruru, je le sais, je n’arrive pas à changer alors lâche-moi la grappe. Oui, c’est fou ce qu’un regard chez Matthew peut dire…
« Viens m’aider si tu veux mais ne reste pas dans mes pattes ». Je soupire de dépit. La séance sermon a été écourtée. Je renterai une prochaine fois. Là, le frangin a raison, il faut qu’on répare ce démon. Je me lève silencieusement et le suit discrètement. Je sais bien que Matthew n’est pas être dérangé quand il rumine ses pensées. Je l’ai encore mis au pied du mur, il va réfléchir et tenter d’oublier en faisant tout ce qui lui vient sous la main. Comment je le sais ? On se connaît depuis le bac à sable. Là, par exemple, il a beau être de dos, je suis sûr qu’il soupire face aux dégâts présents dans la salle de bains. C’est vrai que je ne l’ai pas épargnée cette saleté de toilettes. Mais c’est pas ma faute d’abord, c’est elle qui a commencé ! Je pense que c’est pour ça qu’on s’entend si bien lui et moi, à être puéril chacun à sa manière. Je le regarde éponger le sol et je me sens soudain mal à l’aise.

Il est bien beau l’aîné. Il fout le bordel, attend qu’on l’aide et il se permet en prime de faire la remontrance. Je me mords la lèvre inférieure de gêne. J’ai honte. Hélas, je n’ai pas vraiment le temps de m’apitoyer sur mon cas car je me retrouve sourd suite à une agression sonore. Non mais il n’est pas bien dans sa tête ou quoi ? Je ne me trouve pas à l’autre bout du monde non plus. Pas besoin de gueuler ainsi dans mes oreilles. Super, j’ai à coup sûr perdu de ma superbe acuité. Je dépose les mains sur mes oreilles tout en me pliant en deux. Bon sang, je n’entends plus rien Carter. C’est malin. J’ouvre et referme ma bouche, tentant de retrouver une ouïe à peu près potable. Du coup, impossible de lui répondre sur la clef à molettes. Pour être honnête, de toute façon, je ne sais même pas où je l’ai foutu. Le bricolage et moi, on n’est pas copains. J’arrive bien à confondre les différents outils… Enfin, ça, je le garderai pour moi. Je suis déjà assez ridicule comme ça à ses yeux. Je retrouve enfin un semblant de normalité du côté de mon audition et en profite ainsi pour lui signaler l’origine du problème.
« La chasse d’eau n’arrêtait pas de faire tip tip ». Alors là, White, superbe réplique. Comment se discréditer en deux secondes ? Suivez mon exemple. Plus con que moi tu meurs. Pff, j’me fais pitié. Je m’avance finalement pour éponger un peu l’eau présente autour de Matth’. Plutôt que de rester debout à ne rien faire, autant l’aider comme je peux. De toute façon, il n’y a qu’une seule toilette alors je lui passerai les outils dont il a besoin et lui va s’occuper de réparer. Si on s’y met tous les deux, on n’aura pas assez de place et on va s’énerver plus qu’autre chose à cogner des coudes.

♣ Ruthel: La chasse d’eau faisait du bruit. On aurait que l’eau n’arrivait pas à s’arrêter. Tu sais ? Comment si le bac avec l’eau se remplissait continuellement.

Mes explications m’ont l’air tellement nébuleuses que j’hésite à me demander s’il faut que je recommence. Si Matth’ parvient à capter mon langage, chapeau bas. En même temps, on arrive bien à se comprendre en un seul regard alors… Tout en nettoyant, je jette un regard en biais et observe sa mine. Il réfléchit et je pourrai presque voir le cheminement que prennent ses pensées. Oui, il panique. Il m’a suivi. Ca lui semblait être le plan parfait sur le coup. Seulement, il n’avait pas prévu l’élément Margaret dans le tas. Du coup, je le sens paniquer, se demandant sa réaction quand on reviendra près d’elle. En admettant qu’on revienne… Et voilà, c’est sûrement ça qui le déprime le plus. Je me sens vraiment mal de l’avoir embarqué là-dedans. Je peux être con parfois. Je soupire et abandonne mes essuies. L’opération nettoyage est importante. Tout autant que l’opération réparation du cataclysme. Mais elles le sont moins que remonter le moral de mon frangin. Je l’ai foutu dans cette merde alors c’est à moi à assumer. Je devrai arrêter de lui faire la morale et plutôt tenter de lui calmer son esprit imaginatif. « Je suis désolé. Je… » C’est un bon début, bien qu’un peu … court. Je ne sais pas trop par quoi commencer en fait. J’aimerai pouvoir lui dire les choses simplement comme j’y arrive avec Margaret mais justement c’est là le problème, ce n’est pas Margaret. Discuter avec un mec ne revient pas au même qu’avec une fille. Ne me regardez pas ainsi, je sais ce que je dis. Je lève ma main gauche et finit par ébouriffer sa tignasse blonde. Il n’appréciera sûrement pas mais il comprendra le message. C’est ma façon de m’excuser, de lui faire comprendre que je regrette. Les mots, c’est pas toujours notre truc à nous, les mecs.

♣ Ruthel: Ne te prends pas la tête. Margaret t’attendra. Je la connais. Ce médecin est peut-être un type bien, j’en sais rien, je ne l’ai jamais vu. Mais une chose est sûre, il ne t’arrive pas à la cheville. Je ne dis pas ça pour me racheter. On a toujours été trois et on le restera. Pour toujours. Et puis, tu m’as promis que je serai le parrain d’une jolie tête blonde aux yeux bleus alors t’as intérêt à épouser Margaret. Suivant les logiques de la génétique, si je veux un filleul blond aux yeux bleus, tu as plutôt intérêt à te trouver une épouse ayant elle aussi les yeux bleus et les cheveux blonds. Margy rentre dans les critères. Cqfd, tu dois l’épouser. Tu vas voir, je finirai bien par te faire rentrer ça dans la tête et un jour, tu me réveilleras à deux heures du mat’ en me gueulant que vous allez vous marier.

Je conclue par un sourire avant de reprendre mes chiffons. J’ai l’air con ainsi. Autant pour moi, Matth’ n’est pas mieux loti. C’est ce qu’il y a de bien avec ces deux là. C’est que quelque soit la situation, on se serra toujours les coudes pour avoir, s’il le faut, l’air cons tous les trois. Rien que pour ça, parce qu’ils ont toujours été là, je ferai tout pour les aider. Ce sera mon petit cadeau à moi. Je jouerai les Cupidon. Mais y a pas intérêt à me demander de me balader à poil avec un arc. Jamais !
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Matthew n'était pas vraiment fâché qu'on lui fasse la morale. Ou plutôt : il n'était pas vraiment fâché que Ruthel lui fasse la morale. Il n'était jamais vraiment fâché contre Ruthel, en fait, et il savait parfaitement qu'il avait raison. C'était juste... juste qu'il avait un don pour se comporter comme un gosse irresponsable, et les gosses irresponsables n'aimaient pas, en général, qu'on leur fasse la morale. C'était facile de bouder, de froncer les sourcils et de croiser les bras comme un gamin de cinq ans, mais ça ne règlerait pas la situation. À part cacher - très maladroitement, vous en conviendrez - que Ruthel avait visé juste, ça n'apporterait pas grand-chose. Ça ne faisait que prouver, au contraire, combien il avait raison. Parce que quoi qu'il fasse, il fallait toujours que Matth' se rabatte sur une attitude de gamin. C'était plus facile d'être bête et irresponsable, plutôt que mature et intelligent. D'ailleurs il avouait que parfois, il faisait semblant de ne pas comprendre un truc, pour mieux éviter les discussions gênantes.

Dès lors, il n'était pas difficile d'imaginer pourquoi Margaret passait son temps à le frapper.

Ruthel au moins ne le cognait pas, mais il avait une autre façon de lui faire des reproches, et c'était tout aussi efficaces que les coups de Margaret. D'ailleurs, ça faisait plus mal. Matthew pouvait pleurnicher auprès de Ruthel parce que "Margaret m'a ENCORE frappé, elle me déteste !" mais quand Ruthel lui renvoyait la vérité en pleine poire, c'était doublement douloureux. Tout ça pour dire que Matthew savait parfaitement qu'il avait tort de se comporter comme un gosse, et qu'il ne réussit pas à bouder bien longtemps. Surtout quand il revit l'état de la salle de bains qui était... euh. Apocalyptique ? quelque chose d'approchant, en tout cas. L'abattement saisit Matthew et il trouva soudain stupide de faire la tête à cause de Ruthel (si on veut être exact, c'était à cause de lui et de son attitude envers Margaret, puisqu'il refusait d'avouer qu'il se comportait comme un crétin avec elle... mais ça prend trop de place dans la phrase) quand il y avait de meilleurs raisons pour ça, à savoir CETTE FICHUE CHASSE D'EAU DE MALHEUR. C'était plus simple de crier sur elle, et au moins il aurait quelque chose sur quoi frapper s'il pétait les plombs, alors autant se liguer contre elle et ne plus penser au reste.

C'était sans compter sur Ruthel qui, apparemment, culpabilisait autant que Matthew - sinon plus - d'avoir eu à aborder ce sujet délicat.

Matthew s'était concentré sur la réparation de la chasse d'eau. Il était pratiquement certain, à présent que Ruthel avait éclairé sa lanterne, de savoir d'où venait le problème. C'était juste bête et méchant, et pas sorcier à résoudre. Le problème aurait été plus grave s'il venait du joint d'étanchéité - il aurait fallu démonter tout le truc, placer de nouvelles pièces, enfin bref, impossible à régler pour eux. Matthew était encore agacé que le propriétaire n'ait pas appelé de plombier, c'était franchement révoltant. Heureusement que Margaret n'était pas là, parce qu'il l'entendait déjà dire qu'ils allaient contacter les services d'hygiènes, Bison Futé et tous les guides touristiques du Nevada et des cinq états voisins pour s'assurer que l'
Hotel Dusk n'y figurerait jamais. Non mais. Matthew sourit brièvement, avant de se rappeler qu'il n'était pas censé penser à Margaret mais se concentrer sur la chasse d'eau, pardon, L'ENNEMI NUMBER ONE, au risque de transformer leur chambre en l'un des plateaux de tournage du film Titanic. La clef à molette retrouvée, Matthew ferma correctement le robinet d'arrivée d'eau - celui qui se trouvait à l'intérieur de réservoir, on le rappelle pour les non-adeptes de Brico Magazine (comme moi, merci google).

- Bon alors, je ne voudrais pas trop m'avancer, te faire de faux espoirs ou quoi que ce soit, mais je pense que le problème vient du flotteur - le machin, là, tu vois ? - qui est mal réglé. À priori c'est facile à réparer, mais dans le cas où je me trompe tu ferais mieux de, euh... te mettre à l'abri ?

Il sourit. Une violente fuite était si vite arrivée, comme ils avaient pu l'expérimenter à de nombreuses reprises. Matthew plongea la main dans le réservoir, tordit le bras du flotteur en espérant qu'il retrouverait sa position initiale et... voilà. Il n'y avait plus qu'à espérer que le problème vienne vraiment de là. Non parce qu'on vous l'a dit, Matthew n'est pas plombier, il n'a que quelques souvenirs de ce que son père lui a appris. Et il lui semblait étrange que tous ces problèmes n'aient été perpétrés que par un pauvre flotteur mal réglé. Mais bon. Savait-on jamais ? On avait encore le droit d'espérer, quand même. Dans le doute il continua de fixer le réservoir avec un air méfiant, comme pour le dissuader de faire un truc louche. Il entendit vaguement Ruthel parler, mais comme il était occupé à faire le tour de la cuvette, il n'y prêta pas attention. Jusqu'à ce qu'il lui ébouriffe gentiment les cheveux. Matthew était un peu pris au dépourvu (avouez que les pieds dans l'eau, agenouillés au dessus d'une cuvette, c'est pas le meilleur endroit pour les démonstrations d'affection), mais ! C'était sans compter sur Ruthel qui, rappelons-le, culpabilisait autant que Matthew - sinon plus - d'avoir eu à aborder ce sujet délicat.

Matthew était très doué pour faire abstractions des choses embarrassantes. Par exemple, une gueule de bois après une soirée arrosée. Ou un commentaire agacé du patron, ou un coup de Margaret, ou encore la déprogrammation inopinée d'un match à la télé. Que des choses existentielles, bien sûr. Ahem. Enfin, tout ça pour dire que s'absorber dans une tâche était plus facile qu'il n'y paraissait, quand on avait d'autres choses à penser auxquelles on ne voulait pas penser. Euh. Je me comprends. Matthew aussi, et c'était pour ça qu'il avait eu un temps d'arrêt quand Ruthel s'était excusé. Oui parce que, lui ébouriffer les cheveux, c'était l'équivalent d'un "je suis désolé pardonne-moi tu sais bien que je ne voulais pas dire ça" et tout un tas d'autres trucs qui signifiaient qu'ils étaient amis pour la vie. C'était ça aussi, l'amitié entre Ruthel et Matthew. Pas besoin de mots, on se comprenait avec un geste ou un regard. (Notez que ça marchait aussi entre Margaret et Matthew : il savait exactement quand elle allait le frapper, rien qu'à voir son regard.) Et puis 'faut pas rêver, les déclarations à voix haute, c'était pas le genre de la maison. Rien que Matthew, il avait cinq frères, et ils avaient été élevés par leur père. Vous pensez franchement qu'on se faisait des petits câlins à tout-va, chez les Carter ? ... hum, bon oui. D'accord. Mais ce n'était pas pour autant qu'on avait de longues discussions sur le sens profond de la vie et tout le tra la la. Les Carter excellaient plus dans le domaine du câlin que de la parole profonde et bien placée. Matthew en tout cas n'était pas doué pour réconforter les autres, contrairement à Margaret ou Ruthel :


- Ne te prends pas la tête. Margaret t’attendra. Je la connais. Ce médecin est peut-être un type bien, j’en sais rien, je ne l’ai jamais vu. Mais une chose est sûre, il ne t’arrive pas à la cheville. Je ne dis pas ça pour me racheter. On a toujours été trois et on le restera. Pour toujours. Et puis, tu m’as promis que je serai le parrain d’une jolie tête blonde aux yeux bleus alors t’as intérêt à épouser Margaret. Suivant les logiques de la génétique, si je veux un filleul blond aux yeux bleus, tu as plutôt intérêt à te trouver une épouse ayant elle aussi les yeux bleus et les cheveux blonds. Margy rentre dans les critères. Cqfd, tu dois l’épouser. Tu vas voir, je finirai bien par te faire rentrer ça dans la tête et un jour, tu me réveilleras à deux heures du mat’ en me gueulant que vous allez vous marier.

S'il fallait désigner l'instant émotion de la journée, c'était celui-là. S'il avait du pleurer, ça aurait été là, entre quatre murs craquelés et une cuvette détrempée - même si cette fichue chasse d'eau était capable de vous arracher des larmes de désespoir. Mais bon, Matthew ne pleurait pas, hein. Il était juste touché par le discours de son ami, même s'il préférait ne pas le montrer, au risque de passer pour un grand crétin sentimental. (C'était peut-être le cas tout au fond de lui, mais là n'était pas la question.) N'empêche, Ruthel savait comment lui remonter le moral. C'est vrai qu'il avait dit - un jour où il avait peut-être un petit peu trop bu - que s'il avait un gosse, il serait blond aux yeux bleus, comme lui (et comme Margaret. Coïncidence ? Je ne pense pas.) et que Ruthel en serait bien évidemment le parrain. Il ne pouvait pas en être autrement. Pour ce qui était de la pratique bien sûr, c'était plus difficile, mais... bon. "T'as intérêt à épouser Margaret" c'était un ordre direct. Il n'allait pas désobéir à un ordre venant de son frangin, hé ? Cette pensée le fit sourire, mais il transforma le sourire en grimace quand il réalisa que ce qui lui faisait le plus peur, dans cette histoire, ce n'était pas de trouver le moyen de supplanter monsieur-je-suis-médecin, ni de réveiller Ruthel à deux heures du matin (quoique les conséquences d'un tel acte pouvaient parfois être lourdes), encore moins de convaincre Margaret, étudiante en biologie, que blond + blond = blond, mais tout simplement d'admettre le fait qu'il lui faudrait se marier, SE MARIER, ce qui entraînait tout un tas de choses qu'il était encore incapable de faire (comme être fidèle à une seule femme jusqu'à la fin de ses jours. Perspective difficilement envisageable pour quelqu'un qui en changeait toutes les semaines - mais passons). Tandis que le médecin, lui... il était sûrement plus mûr que Matthew, et vous me direz que ce n'était pas bien difficile.

Par contre, il devait avouer une chose, c'était que s'il devait un jour se marier, la seule personne pour qui il accepterait de faire ce sacrifice, c'était Margaret, et juste Margaret.

En théorie.

Bon, là tout de suite il n'était pas près, mais il supposait que lorsqu'il aurait passé le cap du "aaah non une seule femme c'est pas possible" et du "j'ai peur", tout se passerait bien. Le problème, c'était bien sûr la peur. La peur de. euh. il ne savait pas trop de quoi, mais il allait le découvrir. Il se leva dans une gerbe d'éclaboussure et pointa le doigt sur Ruthel :


- Tu as raison, Ruru ! Je dois me marier avec Margaret !

On aurait dit une grande révélation inattendue. Comme s'il n'y avait jamais pensé, tss. Non, le plus juste aurait été de dire qu'il n'avait jamais osé y penser sérieusement. Il croisa les bras :


- Et puis, on ne peut pas aller contre les lois de la génétique, Margaret devrait savoir ça.

Il sourit en s'imaginant répéter la démonstration devant l'intéressée. Avec des graphiques et tout. Non mais, franchement. "... et c'est pour ça que nous devons nous marier et avoir des enfants, cqfd !" Si elle ne le baffait pas, il promettait de ne plus toucher à l'alcool en soirée.


- Le seul problème, c'est que je suis mort de trouille.

D'accord, on a dit que les Carter n'étaient pas doués pour les discussions profondes et sentimentales, mais venait un moment où il ne servait plus à rien de se planquer derrière une confiance qu'on avait pas.

- Enfin tu me connais, le mariage c'est... c'est pas pour moi. Ça voudrait dire euh. Une seule personne jusqu'à la fin de mes jours, et jusqu'à la fin de mes jours, ça me paraît un peu long... si on considère que mon record, c'est trois semaines. Non franchement, c'est impossible.

Il se rassit, un peu dépité. Il voulait bien que Ruthel croit en lui, après tout c'était son frangin, croire en lui et le réconforter faisait partie de son rôle - comme du sien - mais Matthew lui-même avait de la peine à se faire confiance sur ce coup-là. Il se retourna vers Ruthel, l'air à nouveau désespéré. Franchement Carter, c'est pathétique.

- AAAH MAIS COMMENT JE VAIS FAIRE ?
Ruthel White

▌Date d'arrivée : 09/12/2009
▌Age du joueur : 36
▌Commérages : 1962


Ruthel White



Spoiler:

Le premier qui m’appelle fée du logis, je lui explose la tête ! Non parce que sérieux, j’ai vraiment l’air d’un parfait imbécile avec mes torchons en train d’éponger l’eau des chiottes alors que Matt’ répare tant bien que mal mes… dégâts. Non pas qu’il a l’air mieux inondé comme il est mais bon… Réparer des chiottes, ça fait plus viril que d’essuyer l’eau des w.-c., quoi… Dieu, quelle misère, vraiment. Enfin, voyons le côté positif de la chose, dans vingt ans, nous en rigolerons quand on en reparlera Matt’ et moi. Mais n’empêche… On a vraiment l’air con pour l’instant. Enfin, à choisir entre l’air con et le profond moment de gêne suite à ma petite tirade, j’opte pour la seconde. Même si je viens de dire que je détestais cette situation il y a à peine quelques secondes. Je pense ce que je veux et si ça ne vous plaît, bah, j’m’en fous et puis c’est tout, na ! Non mais sérieux, je pensais chaque mot que j’ai prononcé mais avec le recul… Je me dis que ça faisait vrai discours de gonzesse. M*rd*. Une boulette de plus à mon palmarès – déjà largement bien fourni – quelle magnifique journée… Dans le genre cucul, j’ai cartonné avec un record qui m’aurait fait gagner une médaille d’or si nous avions été aux jeux olympiques. Je secoue la tête rapidement de gauche à droite, histoire de remettre mes idées en place. Sérieux je divague grave moi… Pourtant, ma petite tirade a eu le mérite de faire souffrir le frangin. C’est déjà ça de pris. A avoir l’air d’un con, autant que ce soit pour une noble cause… Dans le cas contraire, ça aurait vraiment été démoralisant…

Je suis peut-être l.e professionnel des boulettes mais Mattie est le professionnel des idées qui lui pourrissent l’humeur. Ne me demandez pas comment un gars toujours aussi enjoué, positif et tutti quanti peut trouver des idées déprimantes avec une rapidité incomparable. C’est un mystère que je tente d’élucider depuis notre enfance. Sans succès. En même temps, je n’ai jamais été doué en devinettes alors… Non parce que sérieux, il me souriait – de quoi rendre jalouse les bananes Chiquita – il y a à peine dix secondes et là, il me sort la grimace des mauvais jours. Celle des lendemains de beuverie quand un troupeau d’éléphants secoue sa tête dans tous les sens. Je fus soudain éclaboussé par une nouvelle gerbe d’eau que mon adorable – sentez l’ironie de mes dires – frère de cœur avait envoyé au sol en se relevant. Bougre d’idiot ! J’viens de passer la serpillère pour rien à cause de toi. Déjà que je déteste le nettoyage, voilà qu’il me faut tout refaire. L’est pas marqué « cendrillon » sur mon front. Tout ça pour me balancer un petit « Tu as raison, Ruru ! Je dois me marier avec Margaret ! ». Je ne peux m’empêcher de lever les yeux au ciel tout en soupirant. C’est seulement maintenant que tu t’en rends compte que j’ai raison ? Espèce d’idiot ! Pire qu’un escargot pour comprendre les choses… J’vous jure. Ayez deux boulets sentimentaux tels que Mattie et Margy et on en reparlera. Je suis sûr que vous comprendrez enfin ma douleur… En tous les cas, les côtoyer m’a permis de savoir que je ne serai pas bon du tout pour enseigner en maternelle. Répéter sans cesse la même chose… J’éclaterai la tête des gosses au sol…

« Et puis, on ne peut pas aller contre les lois de la génétique, Margaret devrait savoir ça ». A cette réplique, je ne peux m’empêcher de sourire ironiquement. Ah, la connaissant, bouchée comme elle l’est à ce sujet, elle arriverait encore à nous pondre un truc super rare comme quoi il est possible d’avoir un brun avec deux parents blonds. J’imagine déjà la scène. Un Mattie tout fier de son petit plan, je le vois même en train de sortir des graphiques qu’il aurait fait la veille (faut pas exagérer, le faire bien à l’avance, et puis quoi encore ?), et une Margy de l’autre côté qui lui sortirait tout un tas de noms barbares (parce que oui, j’suis plus intéressé par la culture au sens large que Mattie mais ces termes scientifiques restent barbares tout de même) pour démolir sa théorie. En somme, on en reviendrait au même. Une Margaret en colère qui lui fout une bonne baffe et s’éloigne en furie et un Matt’ déprimé qui irait picoler et accessoirement se trouver une copine pour la soirée. Et après, on voudrait que je reste zen ? Tsss. Mission impossible… Tout occupé avec mon petit trip, j’en ai presque loupé THE révélation super importante. Genre, le pourquoi du comment Matt’ ne se montre pas plus sérieux dans tout ce bazar. « Le seul problème, c’est que je suis mort de trouille ». Minute ? Stop ! Pause ! On rembobine, il vient de… de… Il v.i.e.n.t d.e m’a.v.o.u.e.r q.u’i.l a.v.a.i.t l.a t.r.o.u.i.l.l.e !!!! Bon, ok, ce n’est pas une nouvelle. Je le connais suffisamment bien que pour savoir qu’il panique comme un fou à l’idée de se marier, même si cette idée est associée à Margaret. Mais bon, voilà, il ne me l’avait jamais clairement dit ! Bon sang, m*rd* quoi, je m’attendais à tout sauf à ça !

Alors, là, pour le coup, je ne peux pas m’empêcher de le regarder avec les yeux ronds et la bouche ouverte. Oui, superbe image très glamour mais je suis tellement choqué que je n’arrive même pas à réfléchir au ridicule de la situation. J’fais quoi moi là ? On est des mecs, quoi, on ne cause pas ouvertement de ce genre de trucs. Ça, c’est la spécialité des nanas, pas la nôtre. Enfin, je veux dire… Sérieux, vous nous voyez l’un en face de l’autre en train de causer mariage et nanas avec un tel sérieux ? C’est presque flippant comme image mentale en fait… Je réprime un frisson d’horreur rien qu’à cette idée… Pourtant, il faut que je me reprenne, je veux dire, Matt a besoin de moi là. Il a besoin que je l’écoute, que je lui remonte le moral (même si pour une rare fois je ne sais pas du tout quoi lui dire). Je l’écoute me confier ses peurs et à mesure qu’il continue son explication, j’ai envie de rire. Non, parce que voyez-vous, quand il m’a avoué avoir peur, je m’attendais à un truc du genre « si ça ne marche pas, on ne pourra pas revenir en arrière et tous les trois, ce sera fini » ou encore un truc du genre « si je ne suis pas à la hauteur ? Si je ne sais pas la rendre heureuse ? » Mais non, monsieur débile profond numéro incompétent en relations sentimentales me lâche la fameuse « Rester fidèle toute ma vie ? Impossible ! » J’ai envie de le frapper. Idiot ! I.d.i.o.t ! Si tu l’aimes, où est le problème ? J’veux dire, enfin, j’sais pas moi… S’il l’aime tellement, en quoi ce serait un problème de… enfin… Raaah, je n’ai pas envie de penser à « ça » en pensant à « eux ». Traumatisant.

Je me retiens péniblement de rire ouvertement de sa stupidité. Il se rassit avec une mine de chien battu et j’aurai presque pitié de lui, presque, si je ne savais pas la raison derrière ce visage atterré. Sérieux, il devrait se prendre la tête sur des choses bien plus profondes que ça, non ? Enfin, si je lui en parle, il ne se mariera jamais, à coup sûr. Moins j’en dirai et plus je lui rendrai service pour le coup… Je pince les lèvres pour éviter de rire… Il a eu le courage de me confier ses craintes alors ça ne se ferait pas mais… Quand il se met à hurler avec cet air pathétique « Aaah mais comment je vais faire ? », c’est plus fort que moi, j’éclate de rire. Et tant pis si nous sommes dans des chiottes. Tant pis si je rigole à m’en fêler une côte assis dans de l’eau des w.-c. Tant pis si on a l’air de parfaits cons ainsi, je rigole et ça me fait du bien. Ma vie serait bien plus monotone sans ces deux-là pour l’éclairer chaque jour qui passe. Je ris pendant près d’une minute et à chaque fois que j’ose le regarder, ma crise de fou rire recommence de plus belle. Matthew, tu l’aimes, elle t’aime. Vous serez heureux, pourquoi t’interroger sur ce genre de choses ? Franchement… Je veux dire, si on aime vraiment quelqu’un, on ne peut pas penser à ça, si ? Je finis par lui lancer l’un des torchons que j’utilisais il y a quelques minutes en pleine poire. Allez Mattie, déride-toi. Tu verras, tu finiras bien un jour par comprendre comment faire. Je serai là et je t’y aiderai. Et dans trente ans, on en rigolera et on se trouvera cons d’avoir été ainsi. Je me relève tant bien que mal et finis par lui ébouriffer à nouveau les cheveux avant de lui parler.


    ♣ Ruthel : Idiot. Ne pense pas à ce genre de choses, va ! Tu devrais plutôt réfléchir à la manière de le lui demander au lieu de te questionner sur ça. Sérieusement Matthew, tu l’aimes comme un fou. Pourquoi serais-tu assez idiot pour briser ça en étant infidèle, hein ? De toute façon, tu sais bien qu’elle te massacrerait si tu le faisais et je ne te ferai pas de cadeau non plus alors avec deux menaces pareilles, pourquoi risquer un truc aussi débile, hein ?

Ok, bon… Pas terrible… Raaaah, on n’est vraiment pas doués pour causer de trucs aussi sérieux nous deux. Pathétiques… Je lui souris avant de lui tendre la main pour l’aider à se relever. Sérieux, Matt’, j’serai là pour t’écouter, t’épauler, garde confiance, tu finiras par comprendre que les autres n’ont pas de valeur comparée à Margaret. Et ce jour-là, je serai le plus heureux des hommes sur terre car je vous verrai enfin heureux. Adieu les migraines ! Erm… Ouais, non, n’allez pas imaginer qu’il n’y a que cela qui motive mes actions… Tsss…

    ♣ Ruthel : Tu es un vrai boulet sentimental, tu le sais, n’est-ce pas ? On n’est pas les meilleurs amis du monde pour rien, j’suppose. Sérieux, j’suis là. Parle-en si… tu en as besoin. Je t’écouterai. Et puis… Crois-moi, vous êtes faits l’un pour l’autre. Tu es quelqu’un de bien Matt’, tu ne la feras pas pleurer. Alors ne t’inquiètes pas pour « ça », je suis sûr qu’un jour tu me diras que t’étais vraiment débile de t’inquiéter pour ça alors que tu es parfaitement comblé… Enfin, soit… Erm… On s’comprend. Ce que je veux dire… C’est… Par pitié, aie confiance en toi. Tu la rendras heureuse, tu as ce qu’il faut pour ça. Tu es trop stressé à l’idée de la rendre malheureuse que tu n’entends pas ses rires quand tu racontes des blagues. Tu ne vois jamais ses sourires lorsqu’elle te regarde faire le pitre. Tu as ce petit truc qu’elle recherche, cette petite étincelle qui la comble alors même que vous n’êtes pas ensemble. Pourquoi ça changerait plus tard ? Allez, arrête de te prendre la tête avec ça. J’veux vous voir marier et être parrain avant d’atteindre ma retraite, Matt’.

Je ponctue le tout par un rire, histoire de détendre l’atmosphère. C’est bien la première fois que nous avons une conversation si sérieuse. C’est bien parce qu’il le faut, parce que c’est important, sinon j’éviterai ce genre de discussions aussi souvent que faire se peut. Je vais rapidement chercher des serviettes et lui en lance une avant de me sécher rapidement. Il nous faut une douche maintenant que cette chasse d’eau est réparée. Je cours en direction de la douche et rentre dedans tout habiller, rien à faire, de toute façon, mes fringues sont déjà dégueulasses alors… un peu d’eau ne les arrangera pas plus qu’ils ne le sont déjà.

« Preum’s. Tu attendras avant de te doucher ! Mwhahahahaha »

On a l’air con. On est inondé par une chasse d’eau. On a eu notre mini tsunami qui a tout foutu en l’air dans la salle de bain. On se bataille pour une douche. On est jeune, on en profite. On ne vit qu’une fois, n’est-ce pas ?
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Spoiler:

Ruthel a raison, Ruthel a parfaitement raison, et Matthew comprenait tout à fait sa réaction. N'empêche, s'il pouvait avoir l'air un peu moins surpris, ce serait bien aussi. Matthew avait pris sur lui pour enfin oser révéler la vérité, l'horrible vérité, enfin... sa peur du mariage. Et il avait droit à une expression digne du meilleur poisson rouge. Euh, oui. Merci Ruru. À croire qu'il avait avoué un terrible méfait. Bon, l'air ébahi de son meilleur ami ne dura pas évidemment, puisque Matthew avait le chic pour casser l'ambiance, même sans s'en rendre compte. Et Ruthel passait de la surprise à l'expression blasée. Limite désespérée. Parce que c'est vrai, Matthew, que t'es un peu désespérant.
    "Idiot. Ne pense pas à ce genre de choses, va ! Tu devrais plutôt réfléchir à la manière de le lui demander au lieu de te questionner sur ça. Sérieusement Matthew, tu l’aimes comme un fou. Pourquoi serais-tu assez idiot pour briser ça en étant infidèle, hein ? De toute façon, tu sais bien qu’elle te massacrerait si tu le faisais et je ne te ferai pas de cadeau non plus alors avec deux menaces pareilles, pourquoi risquer un truc aussi débile, hein ?"
Euh, oui. C'est vrai que vu sous cet angle... Matthew grimaça. Il ne tenait pas à mourir dans d'atroces souffrances. Connaissant ses amis en plus, le crime serait habilement dissimulé, les preuves falsifiées, l'affaire étouffée. On retrouverait son corps des années plus tard, enterré dans le jardin, entre deux souris mortes et un os pour chien. Nouvelle grimace de Matthew. Bon sois franc mon grand, tu réagirais de la même façon à leur place. (Sauf que tu étais moins intelligent qu'eux, alors tu finirais en taule. Mais quand même.) D'ailleurs, tu aurais eu le même air désespéré que Ruthel si tu avais dû t'adresser à toi-même, parce qu'au fond, tu savais parfaitement tout ça. Même si, eum. Très honnêtement, tu n'aurais pas été jusqu'à te dire toutes ces choses comme le faisait Ruthel. Soyons honnêtes, discuter de choses sérieuses et profondes comme celles-là, ce n'était pas votre genre, n'est-ce pas ? Vous préfériez communiquer de manière brève, futile, et parfois un seul regard ou un seul geste valait cent mots. (Par exemple, quand Ruthel avait en main la dernière boîte de cookies contenant le dernier biscuit, tu savais parfaitement lui faire comprendre qu'il n'était pas question pour lui de le manger.)

Mine de rien, Ruthel avait raison. Ses mots étaient peut-être maladroits, mais on lui pardonne parce que Matthew n'aurait pas fait mieux. (Il aurait fait pire.) Il avait raison sur toute la ligne et Matthew le savait. Mieux même, ça le touchait. Pas seulement parce que Ruthel faisait remarquer des choses que lui-même préférait ignorer, comme ce don pour faire le mariole devant tout le monde mais se ratatiner dès qu'il s'agissait de Margaret, pour avoir l'air sûr de lui en toutes circonstances, pour donner des conseils aux autres, et se sentir stupide et inutile quand il pensait à sa meilleure amie. C'était bête hein, d'assurer auprès de toutes les filles, sauf celle qu'on aimait vraiment. Ruthel faisait aussi remarquer des choses que Matthew lui-même ignorait, ou qu'il interprétait mal. Margaret souriait à ses blagues ? ah oui mais tout le monde souriait à ses blagues, la seule différence, c'était que Margy ne se gênait pas pour le frapper quand son humour lui portait sur les nerfs. Peut-être que Matthew ne retenait que ça, peut-être qu'il ne voyait que le mauvais côté des choses, et peut-être qu'il aurait dû se dire que c'était déjà bon signe qu'elle sourit à ses pitreries. Mais ce n'était pas seulement ça. Ruthel avait le don - en plus de celui d'avoir toujours raison - de lui rappeler qu'avant de le faire culpabiliser, il était surtout là pour l'aider et... et ça touchait Matthew, voilà. C'était tout bête hein, mais à cet instant, assis dans ces toilettes qui semblaient avoir essuyé un tsunami, et ben ça faisait plaisir à entendre.
...
Matthew devient sentimental, bravo Ruthel.

    "C'est..."
    Il se racla la gorge et lâcha un rire nerveux. "C'est peut-être bête de te dire ça comme ça, mais... merci."
Sachant que Matthew est nul en déclarations sentimentales (mais ça, on l'avait compris), on va dire que c'est plutôt pas mal, comme début. Peut-être qu'un jour, il réussirait à exprimer correctement sa reconnaissance envers Ruthel. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, il a réparé une chasse d'eau, alors on ne va pas lui en demander plus. Il s'apprêtait peut-être à ajouter quelque chose, mais il reçut une serviette dans la tronche, serviette qui lui rappela qu'il était trempé de la tête aux pieds et qu'il baignait encore dans l'eau. Il s'essuya avec un petit rire nerveux. C'était stupide, quand même. Toute cette histoire avait démarré à cause d'une chasse d'eau qui gouttait, et... on finissait par parler de ses problèmes sentimentaux. Où était le lien, ça on se le demandait ! N'empêche, la discussion avait au moins eu le mérite de faire réfléchir Carter, même si à l'instant même, il était plus occupé à réfléchir au menu du jour. Mais c'est toujours ça. Comme on dit, un petit pas pour l'homme un grand pas pour... Ruthel, qui s'était déjà jeté sous la douche. Sous l'œil ébahi voir révolté de son frère. mais. Mais. *MAIS C'EST MOI QUI AI RÉPARÉ LES TOILETTES, QUAND MÊME !* Cette trahison méritait vengeance.
    "Preum’s. Tu attendras avant de te doucher ! Mwhahahahaha !"
    "Quand je pense que je nous ai sauvés de cette infâme chasse d'eau, et c'est comme ça que tu me remercies ? Tu devrais me vénérer !"
Mais oui, c'est ça... Il aurait pu tirer Ruthel hors de sa cabine de douche, mais il ne tenait pas à déclencher un deuxième Armageddon, pour se retrouver trempé, enfin plus qu'il ne l'était déjà. Alors il ouvrit la porte dans un geste théâtral et, pointant le doigt sur Ruthel en le regardant d'un air menaçant, il ajouta :
    "Je reviendrai." Il referma la porte derrière lui et puis, comme pour contredire tout le sérieux de la situation, éclata d'un rire machiavélique dont les voisins des étages supérieurs auraient sûrement à se plaindre : "TREMBLE WHITE, MA VENGEANCE SERA TERRIIIIIIIBLE AHAHAHAHAHA !"
Oui, c'est ça. Tremble, pauvre mortel. En attendant, c'était lui qui tremblait, et de froid. Il s'empressa de fermer la fenêtre, se jeta sur son lit sans se soucier d'être trempé, et se plongea dans la préparation d'un raid "alerte enlèvement cookie" sur les cuisines.

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Bob le bricoleur [PV Matth']