♥ Qualités ; Les qualités sont belles et bien les choses les plus difficiles à lister chez un homme. Encore plus lorsque celui-ci est un Vice, et qu’il n’a pas été crée pour disposer de qualités. Pourtant, en chaque personne cohabite des défauts et des qualités, pour construire quelqu’un d’à peu près équilibré. James est bien le moindre des vices, mais cela ne veut pas pour autant dire qu’il a le plus de qualités. Il y a une chose que l’on ne peut absolument pas nier, et même Caïn ne pourra pas dire le contraire : la Maladie est d’un calme à toute épreuve, et même lorsque son grand frère l’énerve, il ne dit pas grand-chose. Ce qui pousse la Guerre a encore plus le blâmer. Vu qu’il n’arrête que lorsqu’un autre membre de la fratrie lui dit d’arrêter, il estime que James est un faible qui a besoin des autres. Et pourtant, le jeune homme est bel et bien indépendant et parfaitement autonome. Et même si il apprécie beaucoup la présence d’Abbel, de Nathaniel ou d’une autre de ses sœurs, il ressent énormément le besoin de s’isoler. James est également quelqu’un qui a un sens de l’écoute formidable. Il n’estime pas intéressant ce qu’il pourrait dire, mais apprécie particulièrement d’écouter les autres. Les conseils ne sont pas son fort, mais si on vient se confier à lui, il essaiera tout de même d’aider. Car au fond, le peintre n’a qu’une envie : aider et être utile aux autres. James demeure quelqu’un de très passionné par ce qu’il aime, et de ce fait est très attentionné envers les gens qu’il apprécie. Malgré sa froideur apparente, il est quelqu’un qui adore les câlins, mais uniquement avec les gens qu’il aime bien. Il s’entend très bien avec les enfants, sauf avec Shelley mais c’est un cas particulier. Il est quelqu’un de très doux et de réfléchi, qui ne s’énerve quasiment jamais et n’agit pas avant de penser aux conséquences. Il demeure donc quelqu’un de très responsable, qui sait s’arrêter lorsqu’il pense que ce qu’il souhaite faire fera du tort à quelqu’un. Il est profondément concerné par ce que les autres ressentent, plus que par ses sentiments à lui qu’il tait souvent. Ceci est une chose rare pour un vice que de s’attarder sur ceux qui l’entourent. Il a aussi une forte tendance à l’idéalisation et à l’utopie et on le qualifiera souvent de rêveur, toujours à imaginer un monde meilleur ou une vie plus à même de la contenter. James est également quelqu’un de très intelligent, et si il respectait son « devoir » de vice, il pourrait la mettre au profit des plus grandes machinations tant son esprit de logique et ses connaissances en psychologie humaine sont fournis. Mais il préfère le mettre au profit des autres, ce qui attire encore plus les foudres de certains de sa fratrie.

♠ Défauts ; James n’a pas de réel défaut gênant. Enfin, disons que pour la plupart ils ne gênent que lui. Ce sont plutôt des défauts qui découlent de qualité poussées trop à l’extrême, et il sera difficile de lui trouver un côté méchant, sadique ou manipulateur. Néanmoins, il a une forte tendance à la mélancolie et au retour sur soi et sur le passé. Ainsi, il peut agacer à toujours arborer une mine triste, comme si la vie qu’il vivait était la pire de toutes. Il possède donc un côté triste qui énerve profondément les gens qui ne se posent pas trente-six mille questions comme lui le fait. Certains le qualifieront aussi de faible, surtout Caïn, car il ne possède pas la volonté nécessaire pour s’opposer à ceux qui le briment. Ou plutôt, il n’en a cure, et son indifférence passe pour de la résignation. Il a une forte tendance au sacrifice personnel et à s’oublier, à se faire passer en dernier, après les autres. D’autres encore lui reprocheront son mutisme, alors que d’autres l’apprécieront pour cela. Néanmoins, il ne faut pas compter sur lui pour emplir une conversation, et il se complaît dans des relations silencieuses ou tout est sous-entendu, tout est su. Il peut paraître quelque fois lent à la détente, mais c’est une fois de plus uniquement parce qu’il est très calme, ou ne réagit pas face à des choses qui l’indiffèrent alors qu’elles ne le devraient pas. James a tendance à être extrêmement solitaire, et quelques-fois il ignorera complètement des gens qui lui parlent lorsqu’il a une profonde envie d’être seul et non dérangé. Cela pourra vexer, mais il ne le faudra pas car au fond ce n’est pas par méchanceté mais par lassitude qu’il arrive à ce genre de choses. Ainsi, James est une personne lunatique, qui peut changer très rapidement. Et même si il ne l’avouera pas, c’est uniquement parce qu’il garde pour lui ses émotions qu’il est sujet à des sautes d’humeur comme ceci. Il ne s’énervera jamais, ni ne criera ou ne cassera tout. Mais il pourra très bien fuir une discussion qu’il trouvait intéressante quelques secondes auparavant, ou bien réagir tout à coup à une situation qui l’indifférait, au plus grand dam de Caïn qui reste surpris par ses rares réactions à ses brimades. Le peintre peut aussi paraître pantouflard ou paresseux, à l’instar d’Abbel, mais c’est uniquement parce qu’il préfère les activités calmes et personnelles aux foules et aux discussions animées. Il lui arrive ainsi de passer des journées entières dans sa chambre, n’acceptant que de rares visites de personnes qu’il apprécie et qui surtout ne le brusqueront pas et iront au même rythme que lui.

♣ Phobies ; James n’a que peu de phobies. Ce ne sont ni les araignées, ni les serpents, ni encore les orages qui le terrifient au plus haut point. En premier lieu, la foule le pousse dans ses derniers retranchements, et il sait pertinemment que si il habitait en ville, il ne sortirait qu’aux heures les plus creuses, pour croiser le moins de gens possibles. Sinon, la Maladie est kénophobe. Il souffre d’une peur panique du noir. Il ne peut ainsi pas dormir dans le noir le plus complet et doit toujours garder une petite lampe, ou bien les volets ouverts pour laisser de la luminosité passer. Si vous saviez combien de fois Caïn a utilisé cela pour torturer son petit frère qui restait prostré, les yeux fermés, recroquevillé sur lui-même, totalement tétanisé.

♦ Obsessions & Manies ; James n’a pas d’obsession réelle, si ce n’est qu’on pourrait le qualifier d’un peu maniaque. Il faut que tout soit rangé à sa place, et surtout d’une propreté éclatante. Mais comme il reste seul, cela ne l’embête absolument pas de passer son temps à nettoyer. Mais il a horreur que quelqu’un vienne détruire le fruit de son travail juste après, encore une chose dont Caïn a su profité pour le mettre en rogne, suivi très rapidement par Shelley qui faisait passer les salissures pour des bêtises d’enfant. Mais James n’est pas dupe. Il fait aussi une fixation sur l’orthographe et a une sainte horreur des gens qui ne savent pas écrire correctement. Il accorde aussi une attention toute particulière à la cérémonie japonaise du thé, et ne supporte pas qu’on ne respecte pas cette boisson qu’il affectionne énormément.

♪ Aime/N’aime pas ; James est avant tout un peintre à temps plein. L’art lui permet de quitter un peu sa condition de vice malgré lui, et il porte donc à la peinture un amour sans bornes. Lors de ses longues nuits d’insomnie, il lui faut bien s’occuper, et pinceaux et pigments sont très vite devenus ses amis de galère. A ses débuts, il n’était pas forcément très doué. Mais à force d’acharnement et de beaucoup d’entraînement, la Maladie s’améliora très vite. Cela fait tout de même déjà dix ans qu’il pratique la peinture, et même plus qu’à ses heures perdues. Il en a fait son métier tant il apprécie cela, et il a même déjà plusieurs fois pu livrer des commandes. Néanmoins, désormais à l’Hôtel Dusk, plus personne ne lui demande de quoi peindre. Ses dernières œuvres ne représentent plus donc que des choses qui lui tiennent à cœur : très souvent des motifs floraux. Il apporte une attention toute particulière aux pâquerettes et aux coquelicots, mais il apprécie aussi énormément les orchidées et les fleurs de cerisier. Il s’est notamment beaucoup attardé sur des œuvres d’origine asiatique, pour développer un coup de pinceau fin et raffiné. Ce qu’il a réussi. Il passe ainsi désormais de nombreuses heures à pratiquer la calligraphie en plus de la peinture. Il aime aussi écrire, surtout des nouvelles ou des pensées quotidiennes. Au fond, il apprécie tout particulièrement les activités solitaires.

La compagnie n’est pas une chose à laquelle il apporte une grande importance, et il n’y en a que peu qui lui soient agréables. Il aime âtre avec Nathanael, son frère, car avec lui étonnement et amusement sont toujours de mises. Être avec Karl Malovitch lui plait aussi car il lui semble qu’ils sont tout deux sur la même longueur d’onde. Sinon, James apprécie tout ce qui est froid, comme la glace, la neige et l’eau, et n’apprécie guère la chaleur qui le rend encore plus fiévreux qu’il ne l’est et qui l’empêche de dormir. La pluie et les orages lui plaisent énormément et il est fasciné par la foudre. Il prend des douches ou des bains très souvent, plus qu’il ne le faudrait, et aime passer de longues heures, notamment la nuit lorsqu’il n’arrive pas à dormir, à s’étaler lascivement au fond de sa baignoire en s’occupant intérieurement.

Il adore aussi écouter de la musique, douce ou non, grâce à un petit lecteur mp3 qui contient ses musiques préférées. Ce qui est étonnant c’est qu’il peut y avoir un grand décalage entre la lenteur et la douceur de ce qu’il fait et la violence de ce qu’il peut écouter parfois. Il joue d’ailleurs du violoncelle, son instrument favori. Il s’est entrainé durant longtemps, et a protégé un tant soit peu les musiciens et les compositeurs pour évoluer lui aussi dans son jeu. Son animal favori est le poulpe. Ne lui demandez pas pourquoi, il ne saurait vous dire. Peut-être est-ce dû à leur caractère « mou » à tous deux ? Il aime au fond la quasi-totalité des animaux et apprécie bien plus leur compagnie que celle des humains. Ni les araignées, ni les serpents n’arrivent à l’effrayer. Mais peut-être est-il trop lent à la détente pour comprendre qu’il est censé avoir peur, là, maintenant, tout de suite. Comme vous pouvez le constater, ce ne sont pas les activités sportives et énergiques qui lui plaisent particulièrement, et ce, parce qu’il se sent rapidement essoufflé. En plus du sport de la chaleur, que son état constant l’oblige à fuir, il y a aussi d’autres petites choses qu’il ne supporte pas.

Même si James demeure le moins difficile à vivre des vices, il demeure certaines choses qu’il ne peut pas supporter. Ses réactions ne seront jamais extrêmement vindicatives, mais il met tout en place pour éviter d’être confronté à ce qu’il n’apprécie pas. En tête de liste : Caïn. C’est véritablement une haine folle qui s’est créée entre eux deux. En effet, comment un homme tombé malade peut-il aller à la guerre ? James est également fautif, il a mis plusieurs fois des bâtons dans les roues de son frère, et certaines de ses guerres ont tourné au vinaigre et ont cessé net lorsqu’un général ou un empereur est décédé brusquement de maladie. James n’a jamais réellement supporté de torturer les humains, néanmoins, il sait aussi parfaitement reconnaître un état d’urgence où la mort d’un seul homme empêche la mort de toute une multitude. Il a alors avorté de nombreuses guerres, ne faisant qu’accroître la sienne avec son propre frère. Le Vice de la Maladie ne supporte pas la foule. Et cela tombe bien qu’ils soient tous allés se perdre dans un hôtel moisi au fin fond du désert. James peut ainsi éviter le peuple qui se promène dans les rues, et empêcher sa peur utérine de voir tout le monde tomber malade autour de lui de voir le jour. Il peut ainsi éviter à loisir les gens tant qu’il le veut, et lorsqu’il en côtoie une de temps en temps, il espère ne pas lui apporter trop de problèmes. Sinon, James n’aime pas du tout faire la vaisselle, et d’ailleurs il ne la fait jamais. Il n’apporte pas une très grande importance à la nourriture, même si il peut se goinfrer de crèmes glacées et de sorbets. Sinon, ce n’est pas un jeune homme très difficile, et il sait s’accommoder sans broncher de la plupart des situations, même les plus loufoques.

♫ Rêves ; James ne dispose que d’un seul rêve : quitter sa condition de Vice de la Maladie. Même si il a ainsi acquis une certaine immortalité, cela demeure un fardeau plus qu’autre chose. Il fait souffrir les autres de sa présence, et ça, il ne le supporte pas. Son rêve serait de rendre heureux les gens auxquels il tient le plus, et il sait pertinemment que ce n’est qu’en disparaissant que cela pourra arriver. Ou plutôt, il s’est persuadé du bien fondé de cette certitude.

• Avant rien n’était blanc ; On dit qu’à l’origine, lorsqu’il n’y avait rien, tout n’était que nébulosité bouillonnante, attendant dans l’Immaculé d’exister. Pourtant, pour James, rien n’a jamais été blanc. Il ne se souvient pas de cette période lointaine de plusieurs millénaires, mais à cette époque, il avait des rêves. Des rêves d’existence et de bonheur, une volonté pure de vivre, d’être libre comme l’air, de ne plus être enfermé dans cette bulle, à cohabiter avec d’autres idées qui éructaient leur envie d’être. Très vite, le vouloir des uns eut le pouvoir de les créer. Puis, un vouloir extérieur, celui provenant d’un Chaos ambiant qui leur paraissait inexistant mais qui au fond était celui qui régissait leur non-existence, força un être à exister et le rejeta de la masse. Exclusion.

James n’avait aucunement conscience de tout cela. Il restait simplement dans son état d’expectation, à rêver, à espérer, à ne demeurer que dans le monde de l’idée et non du concret. Et puis un jour, On décida d’accéder à son rêve, de faire exister le plus profond de son essence propre. Et c’est à ce moment précis que le long cauchemar de son existence commença. C’est ainsi que son rêve s’altéra, fut corrompu par la volonté de l’Être supérieur. Il allait vivre. Mas pas la vie qu’il avait souhaité. Il allait connaître une vie que personne n’aurait voulu avoir : celle qui ne donne qu’une seule envie à celui qui la connait. De disparaître et de retourner dans son monde nébuleux, là où il pouvait s’imaginer dans n’importe quelle existence. Mais cela n’aurait pas été drôle si en plus d’être maudit, James n’avait pas écopé d’une certaine immortalité. Car, il n’avait pas été crée par Dieu pour représenter l’être humain. Chaos était son père. Et il était le pire des pères, celui qui n’avait attendu de lui qu’une seule chose : la destruction lente et suave de l’espèce humaine. Il était la Maladie. Jusqu’à son existence, l’homme n’avait pu mourir uniquement de deux mains : celle de la Vieillesse et celle de la Guerre. Son existence amenait une nouvelle donne, un nouveau jeu. La Maladie fait fi de l’âge ou du sexe, ou encore de la catégorie sociale. Elle concerne tout le monde, est la malédiction de tous. Et surtout de celui qui la représente.

Nul ne sait ce qui a poussé James à se rebeller. Tout le monde vous dira qu’il n’a pas le profil de celui qui refuse l’autorité. Mais si ce n’est pas sa personnalité, qu’est-ce qui l’a poussé à renier l’autorité de Chaos et à ne pas l’écouter ? Lui qui est désormais la brebis galeuse des Vices, le seul qui a refusé de servir son père. Personne, pas même lui ne peut l’expliquer. C’est ainsi, et cela le sera toujours. Bien sûr, il a bien dû, que cela soit contre son gré ou en cas de moindre mal, remplir sa fonction de Vice. Il n’a pas participé à la corruption d’Eve et Adam dans le jardin d’Eden, ses deux plus jeunes sœurs, arrivées juste après lui, la Famine et la Tromperie s’en chargèrent ainsi que ses deux grands frères. Au fond, ils eurent tous leur rôle à jouer, même la Misère et la Passion. Seul Nathaniel, la Folie, celui qui avait été exclu juste avant que James ne vienne au fond, ne participa pas à la destruction du Paradis. Néanmoins, il y a des choses que l’on ne peut pas ôter à la Maladie. James n’aime pas du tout en parler, mais les épidémies de Tuberculose et de Peste, le Sida ou bien les pandémies plus récentes de grippe aviaire ou porcine, c’est bien lui le responsable. Il a tout de même compris que de telles maladies étaient malheureusement nécessaires pour ne pas que la population mondiale devienne trop grande. Néanmoins, même si il a compris l’utilité de la maladie, il ne supporte toujours pas que cela soit lui qui ait cette responsabilité. Disons que James n’a pas totalement renié son statut de Vice, mais il refuse de suivre bêtement les ordres de Chaos, et agit selon ses propres idées, en essayant de minimiser les dégâts. Durant les millénaires qui ont passé, il a ainsi réussi à conserver un statut à part entière tout en demeurant un tant soit peu intégré à sa famille de Vices. Ce n’est pas le grand amour avec tout le monde, mais il demeure un peu plus apprécié que Nathaniel, même si on les associe souvent de par leur non-respect des ordres de leur père. Il a ainsi pu tout de même vivre à peu près convenablement, même si il est toujours en mauvaise entente avec lui-même et ses propres rêves qu’il a dû bafouer et oublier. Il s’était presque finalement habitué à sa condition de Vice de la Maladie. Jusqu’à ce que ses frères et sœurs, pris d’un ennui profond, prirent une décision particulière. Ils allaient uniquement se concentrer sur une petite partie du monde, et y exister eux aussi, en tant qu’êtres humains. Se mêler à la masse pour mieux leur faire du mal. Autant dire que cela ne semblait pas sonner comme une bonne idée aux oreilles de James. Néanmoins, cela lui donnait aussi la possibilité de ne plus jamais causer de mal à quelqu’un, et de s’isoler à tout jamais, égoïstement certes, mais peut-être également pour vivre des choses sur lesquelles il avait tiré un trait depuis longtemps. Et c’est ainsi dans un plaisir mitigé qu’il prit le chemin du départ avec ses frères et sœurs, restant surtout auprès de Nathaniel, que beaucoup aurait volontiers oublié avant de partir.


• Maintenant, rien ne l’est plus non plus ; Ce n’est pas parce que les Vices ont pris leur « retraite » que le Cauchemar de James s’est transformé en Paradis. Certes, il va pouvoir vivre tout un tas de nouvelles choses, mais avant l’excitation de la nouveauté, c’est bien la mélancolie du passé qui l’anime, et devant la peur de la déception, il aurait préféré ne rien changer en ses habitudes casanières. C’est donc silencieux comme toujours qu’il est arrivé avec sa petite famille dans l’hôtel perdu au fin fond du désert, sous une chaleur accablante. La température élevée augmenta son envie de prostration et il n’espérait qu’une chose : vite la climatisation. Lorsqu’ils pénétrèrent tous les neuf dans le hall, expliquant leur venue par un vague accident de van dans le désert, ils firent la queue pour demander chacun à leur tour une clé pour leur chambre. James avait juste une envie profonde d’aller se rafraichir, de se doucher pour ôter cette sensation qui collait à son corps. Et une fois passé les « grands » qui risquaient de s’énerver sur lui si il leur passait devant le nez, c'est-à-dire Caïn, Shelley et Abbel, ce fut à son tour. Il n’adressa pas un mot au gérant et à sa fille, et jetant un dernier regard sur ses sœurs et sur Nathaniel, totalement dans son monde, il s’éclipsa avec son petit sac et son violoncelle dans son étui. Lorsqu’il rentra dans sa chambre, la première chose qu’il fit c’est d’ouvrir son sac. Il en sortit un petit lecteur mp3 ainsi qu’une paire d’enceintes. Et le branchant rapidement sur une prise électrique dans la salle de bain, il attrapa sa serviette et entreprit de se doucher. Premier contact avec l’extérieur. Cette chaleur l’empêchait de réfléchir, de se concentrer, de savoir à quoi s’attendre ici avec ces nouvelles personnes et avec ses frères et sœurs. Et ce fut un solo pour violoncelle issu d’une symphonie de Wagner qui se fit allègrement entendre dans toute la pièce. En fermant les yeux, il imagina ses doigts habiles parcourir son cher violoncelle qui reposait dans son étui dans la pièce d’à côté. Finalement, en voyant la baignoire s’étaler lascivement dans la pièce, il s’offrit un petit moment de détente après tant de complications et de difficultés. Ce n’était pas facile de toujours cohabiter à neuf. Lorsqu’il plongea dans l’eau brûlante de la baignoire, il ferma les yeux et se laissa porter par le courant de la musique. On tambourina à la porte, mais il était déjà bien loin dans son antre intérieur pour s’en préoccuper. Il était évident en plus que cela devait être Caïn excédé par la musique, jugée trop forte. Mais il pouvait aller se faire voir. Cet hôtel allait mener James vers un nouveau départ, et il ne comptait plus se laisser faire par ses ainés. Il avait la chance de pouvoir recommencer une nouvelle vie, oublier son passé, effacer et réécrire par-dessus. Et ici, il allait essayer de ne plus être la personne faible, celui que tout le monde considère mal. Il voulait avant tout être tranquille, mais si quelqu’un entamait les hostilités, il n’allait pas se laisser faire. Frères et Sœurs Vices, vous êtes prévenus. La notion de vengeance est désormais apparue chez votre chère Maladie. A vos risques et périls, désormais, de le déranger. Bien sûr, il ne vous confrontera pas directement. Mais fera tout pour empêcher vos plans. Loi du Talion, Œil pour œil, Dent pour dent .

PS : Désolé, le récit de l'arrivée a été plutôt laborieux et cela en résulte quelque chose d'assez médiocre. Pardonnez-moi... ~~