Hotel Dusk
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• Touches partagées, morceau immortalisé • PV Todd Cutter
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James Leighton

▌Date d'arrivée : 03/08/2011
▌Commérages : 471


Dernière édition par James Leighton le Sam 6 Aoû - 12:30, édité 2 fois


James Leighton




      Je m’étais réveillé tôt, bien plus tôt que d’habitude et bien plus tôt que ce qu’il fallait.

Les étoiles étaient encore là quand j’ouvris les yeux, les mettant directement dans le magnifique spectacle des étincelles de vies dans un océan de couleur sombres, allant du noir le plus complet au bleu quelque peu azur mais assurément foncé. A vrai dire, j’étais réveillé bien avant que je ne découvre mes pupilles, n’ayant tout simplement pas envie de bouger. J’étais bien, allongé dans mon lit qui sentait bon le propre, le moindre muscle voulant rester dans son immobilité. Combien de temps étais-je resté étalé ainsi sur le matelas grinçant contre les lattes ? Quelques instants, peut-être des heures, peut-être des minutes … Le temps que je passe sans maux est si rapide que je ne m’en rends souvent pas compte.

Ayant une soudaine envie de voir la chaleur du soleil dans le ciel, j’ouvris les yeux, étonné de voir que la lune ne s’était pas encore excusée pour laisser place à son contraire et sa moitié. Cependant, je ne fus pas triste puisque les lueurs qui brillaient tant la nuit étaient devenues une nouvelle source d’inspiration. J’avais déjà lu quelques ouvrages dessus, mais rien de bien extraordinaire. Je voulais surtout savoir leurs noms et les placer correctement. Ou peut-être allai-je me faire une propre carte du ciel, puisant dans mon imagination les formes et appellations que j’allai leur donner ? Je n’en avais strictement aucune idée, mais les deux cas me tentaient. Je fixais les deux seuls constellations que je connaissais, la célèbre Grande Ourse, accompagnée de ce qui pourrait être son enfant, la Petite Ourse. C‘était étrange. Comme si la première veillait sur la deuxième telle une mère sur sa progéniture, ne la laissant jamais seule, restant à ses côtés jusqu’à la fin. Les deux se ressemblaient d’ailleurs étrangement, comme si c’était deux interprétations différentes d’une même chose par deux artistes diamétralement opposés mais tout de même en osmose. D’ailleurs, le terme « Ours » ne convenait pas vraiment pour ces deux alliances d’étoiles, à moins que je n’aie pas encore une ouverture d’esprit assez grande. Je me rappelais avoir lu que l’Etoile Polaire, au bout du manche de la Petite Ourse, indiquait toujours le Nord, brillante comme un phare qui guide les marins. Un phare …


Je décidais d’en chercher un, dans ce grand amas d’étincelles, grouillant d’idées quant aux différentes formes qu’il pouvait avoir. Plusieurs emplacements furent trouvés jusqu’à ce que je tombe sur celui qui me ravit. Prenant une feuille blanche trainante, je la collais contre la vitre pour dessiner les contours « du phare » au stylo, mettant un rond pour chaque étoile, plus ou moins grand selon la luminosité. J’étais assez satisfais de moi, il ne manquait plus qu’un nom à cette nouvelle création. Prenant un autre crayon, je commençais à dessiner l’ombre du phare lui-même par-dessus le sentier des étoiles, mettant le projecteur sur celle tout en haut, la plus grande et la plus brillante. E griffonnais plusieurs noms sur le dos de la feuilles, tous étant de possibles futures surnoms à ma première constellation personnelle. Après que j’eus fini, des timides rayons de soleil teintaient le ciel d’une couleur orangée et je décidais d’enfin me déplacer de mon lit. Quitte à devoir m’habiller, je décidais de prendre une douche pour continuer sur la bonne lancée de la journée.

L’eau tiède fit l’effet escompté, et ce fut totalement calme que je m’habillais d’un haut uni blanc assez grand et d’un pantalon gris perle régulier. Je choisis de laisser mes pieds nus, aimant le contact avec le sol, ainsi que mes cheveux lâchés. Ils sècheraient ainsi plus vite, même si je savais d’avance qu’ils allaient être en bataille quelques heures plus tard. Reprenant ma place sur le lit, je mis mon oreiller dans mon dos, à l’autre extrémité de la tête de lit pour mieux observer les nuances de violet et d’orange sur les tâches pâles qu’étaient les nuages normalement blancs qui s’annonçaient. Je repris une feuille – avec des lignes cette fois -, un stylo, et je commençais à écrire selon mes envies. J’étais très inspiré, ce matin-là, laissant la bille tracer les lettres au gré de mes envies. J’affinerai demain ou un autre jour, j’avais juste envie de me livrer au papier blanc pour aujourd’hui. J’écris les derniers vers d’un poème écrit seul, et j’en fus sur le moment assez fier, malgré sa petite taille et ses rimes inégales.


Citation :

« « Pas besoin de lumière
La lune nous éclaire »
Ainsi sont dit tes vers
D’un triste air.
Les larmes roulent bien vite
Sans qu’on puisse toujours les rattraper.
Partie, partie ; la vitalité
Nous a tous quittée
Pas besoin de lumière,
Les étoiles sont derrière »

Le ciel était maintenant presque totalement bleu, mis à part quelques traits de lumière orangée. J’avais passé assez de temps à ses activités pour ce matin-là et, rangeant mes feuilles à corriger dans un tiroir d’un meuble blanc, à côté de mes médicaments. Ils avaient les mêmes effets, souvent, voilà le pourquoi de leur proximité. Fouillant dans un autre placard extrêmement bien rangé, je sortais la javel et le produit pour nettoyer tout en cherchant mes gants en plastique –d’un vert éclatant- et des chiffons propres. Je n’aimais pas qu’on nettoie ma chambre à ma place, on était presque toujours sûr d’avoir de mauvaises surprises. Et puis ces moments me détendaient. Depuis ce matin, on peut vraiment dire que j’étais dans ma bulle, calme et serein comme je l’étais, aucune maladie n’avait réussi à la percer. Astiquant un meuble quelconque, je pensais toujours à cette matinée tranquille avant de chercher mon cher IPod, mettant un morceau au hasard. Quelques dizaines de minutes plus tard, je passais à la salle de bain, retroussant mes manches et débouchant la javel. L’odeur, qui pouvait déplaire à certain, me donnait directement l’impression de propre que je voulais avoir dans ma chambre. Peu de temps après, je décidais de laisser passer un courant d’air, ouvrant une de mes fenêtres et ma porte, la bloquant d’une chaise.


Prenant mon pinceau à poil dur de 40 millimètres, je le plongeais dans ma peinture bleue saphir en même temps que je replongeais dans mon univers. Me laissant submerger sans essayer de refuser, je réapparu bientôt dans mon esprit, entouré de nuages et de blanc d’une couleur éclatante. Ne voyant que le mur devant moi, je me mis à peindre différents motifs floraux plus ou moins réguliers. Fermant les yeux, je mis ma confiance entre mes doigts fins, passant de ceux de gauche comme de droite, les sentant tourner dans tous les sens, faisant de doux cercles et autres doux tracés. Une fois arrivé en bas, je sentis ma main se bloquer par le parquet. Changeant de couleur et de musique, je mis du vert plus ou moins nuancé par le bleu déjà apposé pour faire la terre. J’appuyais le pinceau contre le mur avant de le retirer rapidement et de refaire la même action, allant assez vite dans mes mouvements que ma main était trouble. Je voulais créer ainsi un effet de nuages, de flou, ou quelque chose s’y rapprochant. Une fois terminée, la partie peinte ce matin devait bien faire un mètre de largeur et s’arrêter au milieu de la hauteur. Je notai que j’aurai besoin de peinture rouge sombre pour faire l’autre moitié, ayant assez respiré de vapeur des différentes peintures pour aujourd’hui. Elle commençait déjà à me donner des vertiges, mes bras commencèrent à me piquer. Poussant la porte du pied pour la fermer, j’ouvris celle de la salle de bain pour me frotter vigoureusement les bras avant d’appliquer la crème soi-disant anti-allergie peinture. La douleur était cependant toujours présente, bougeant de mes mains vers mes épaules, avant de se loger juste plus haut que ma nuque, dans le bas de mon cerveau. J’attendais le commencement du cri strident habituel quand je me mis finalement à tousser, la gorge soudainement sèche comme si je n’avais pas bu depuis des lustres. Le bruit rauque se propagea dans ma tête, prenant finalement le choix de rebondir incessamment dans ma boîte crânienne, me donnant le tournis.

Cherchant une bouteille dans le mini-frigo, je fis une pause avant de m'asseoir sur une chaise trouvée sur mon chemin. Inspirer, expirer … Inspirer, expirer len-te-ment, au rythme des vagues que je me faisais entendre, produisant leurs bruits dans la tête, ou plutôt mon esprit. L’écho était toujours là, mais ma toux instantanée s’était quelque peu arrêtée, n'ayant que de petits soubresauts. Profitant de cet instant de répit, je fouillais dans un tiroir –celui en dessous de mes poèmes- pour y trouver différentes partitions. Je me décidais finalement pour la
« Cortège » de « La Petite Suite » de Claude Debussy, un morceau de piano sensé être jouer à quatre mains. Un air calme me changera les idées, pensais-je à ce moment-là, et c’est ainsi que je commençais à appuyer sur les premières touches, entendant le bruit mélodieux des notes se frayer un chemin jusqu’à l’écho, toujours présent dans le bas de ma tête, pour l’endormir ou du moins le tranquilliser.
Eren Donovan

▌Date d'arrivée : 22/07/2011
▌Age du joueur : 30
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Eren Donovan




Ce matin, j'ai une magnifique tête de cadavre qu'on vient de déterré. J'ai passé une nuit blanche bien sûr. Et tout ça parce qu'hier avait été un mauvais jour. Je vais vous raconter. Les mauvais jours généralement on les reconnait vite. Parfois c'est un simple avertissement, un toussotement au lever, rien de bien sérieux, comme quelqu'un qui après avoir dormi dix heures ou moins se réveille la gorge sèche et tousse un ou deux coups pour se dégager les bronches. Tout à fait normal. Seulement quand c'est à moi que ça arrive c'est comme un message subliminal de cette maladie qui me ronge de plus en plus et qui dirait "Fais attention, aujourd'hui je suis en forme alors si tu veux lutter tu vas souffrir". Je crois que tant qu'on ne voit pas de messages dans chaque petit symptôme qu'on peut développer c'est qu'on est pas encore totalement fou et ronger par la maladie. Pour moi c'est fichu. Parce que j'ai presque l'impression qu'elle me parle dans cette lutte de tous les instants.

Bref, hier était un mauvais jour, en me levant donc, j'avais eu une soudaine envie de vomir, oui je sais, c'est pas particulièrement classe mais bon, je suis allé faire mon affaire dans la salle de bain. Et sur le coup je me suis demandé ce que mon corps pouvait bien rejeter comme ça, puisque je n'avais rien avalé depuis deux jours, enfin hormis les injections de nutriment. Tout ça parce que mon corps refusait tout aliment solide, et même liquide. J'avais bien tenté mais, à par l'eau à très petite dose c'était un non définitif. Donc voilà mon corps rejetait un peu de je ne sais pas trop quoi. Évidemment le message était clair, aujourd'hui tu vas pas pouvoir lutter contre moi je vais te mener à la baguette. Et je lui avais répondu par la seule langue qu'elle connaisse, j'avais pris mes médicaments. Dix médicaments très précisément le matin, donc sept cachets un sirop et deux sachets de poudre avec je ne sais quel effet. Traitement à vie bien sûr. Si j'étais en France, je créerais le trou de la sécu' à moi tout seul.

Le matin j'ai dix médicaments, le midi sept et le soir douze. Donc une moyenne de dix quoi. Je les avais donc pris passant le message que je n'allais pas me laisser faire comme ça, et j'avais pris une douche puis je voulus sortir quand la réponse de la vicieuse créature se fit, je fus pris d'une quinte de toux, je voulus l'étouffée bien sûr. Et le liquide avait empli ma bouche, ne tenant plus j'avais bien dû le cracher au sol. Ce liquide rougeâtre, brillant et pourtant vicié. Oui une magnifique tâche d'un rouge pur et parfaitement humain. J'ai toujours été fasciné par ça. Même la première fois que ça m'était arrivé. Ça faisait d'ailleurs un peu pensé à un tuberculeux en phase terminale sauf que...j'ai été vacciné contre cette maladie là et que les tests prouve que je n'ai pas la tuberculose.

Bref fasciné j'ai ressenti les nouvelles douleurs d'abord le crane puis l'estomac et les muscles. Et j'avais passé un dernier message "d'accord t'as gagné cette fois je me rends" physiquement cela se traduisit par un évanouissement pur et simple. Réponse claire, rapide, limpide et efficace. On m'a forcé à me réveiller je suppose quelques heures plus tard, Frances bien sûr, pour me faire avaler mes sept cachets alors que je me sentais aussi fort qu'une mouche atrophiée. J'ai sombré de nouveau d'ailleurs, jusqu'au soir vers environ 18h, je pétais la forme. Enfin du moins dans mes capacités maximum, j'allais plutôt bien. Et puis vint le soir, je pensais encore dormir, sauf que, ce fut impossible.

Et donc ce matin je me retrouve là, allonger a même le sol parmi mes livres de cours et ceux de Frances, les écouteurs dans les oreilles, les yeux fermés. J'étais bercé par les playlist de mon iphone. Il faut dire qu'avant d'arriver à l'hôtel j'avais passé trois ans à télécharger des musiques, de manière...plus ou moins légale c'est vrai. Et donc bercer par le piano que j'écoutais depuis trois heures déjà, j'avais fait toutes les compositions d'un italien peu connu, Ludovico Einaudi, et là je retombais dans les compositeurs classiques. Oh, le prélude de Don Giovanni. Magnifique même si le piano est peu présent. Je sens d'ailleurs une main se poser sur mon bras. On m'enlève un écouteur, une main sur mon front, je me rends compte a présent que j'ai la peau glacée par rapport aux mains chaudes. Et on me murmure de me réveiller.

J'ouvre les yeux...et la matinée se passe vite. Nous sommes descendus mangé, victoire j'ai réussi à manger une pomme. Et c'est avec délice que je retrouve le plaisir de pouvoir croquer quelque chose pour me nourrir. Nous sommes remontés, je me suis re-douché, j'adore les douches tiède je dois dire. Puis ma chère Frances m'a mis à la porte. La menace est claire "Je vais nettoyer la chambre, alors si tu t'avises ne serait-ce que de poser le bout d'un orteil dans la chambre crois moi tu préférera dix fois que ta maladie soit la cause de tes souffrances." OK. Message reçu je vais faire un tour. Donc planté là devant notre porte 1444 avec une tête de zombie de lépreux qui ne le sais pas encore. Croisé avec les cernes digne d'un panda et la faiblesse d'un nourrisson j'ai arpenté le couloir, tranquillement.

Un son m'a tiré de mes pensées qui commençaient à noircir, éteignant l'étincelle de lutte de mes yeux pour celle de résignation. L'intérêt brilla de nouveau et j'ai suivi ce son étouffé, quelques pas et je reconnus les notes d'un piano. Un piano? Celui du salon? Impossible, je bossais depuis trois jours dessus pour réussir à le ré-accorder. Le piano du salon est une horreur d'harmonie. Et quelques fils semblent en mauvais état, les pédales ne s'articule plus très bien. Donc un piano dans une chambre? J'ai continué à avancer jusqu'à trouver la chambre d'où provenait le son. Je connaissais cet air. Pourtant, il me semblait qu'il était comme imparfait. J'ai toqué à la porte, je suis quand même civilisé. On ne répondit pas et la mélodie ne cessait pas. Je suis donc entré agresser par l'odeur de Javel, certes ça sentait le propre et le frais mais, trop. J'ai porté la main à mon nez.

J'ai continué d'écouter jusqu'à la fin de la mélodie. J'avais fini par reconnaitre. Debussy, et le pianiste de cette chambre interprétait le Cortège. Mais d'après l'écoute que j'en avais. Et ma professeure de piano qui m'avait suivi 11 ans, avait particulièrement insisté là-dessus. Le Cortège perdait de sa saveur jouer ainsi. C'était un morceau à quatre mains. La dernière note brûla enfin et le silence se fit. Gênant pour moi que la curiosité m'avait fait pénétrer la chambre d'un parfait inconnu. Et puis je devais parler, ça ne se faisait pas de repartir comme un voleur. Donc après un raclement de gorge que je regrettai instantanément avec la toux que ça déclencha mais que je maîtrisais vite je pris la parole.


Hem..excusez-moi d'être entré...mais j'ai entendu le piano et...je suis venu voir. C'était..agréable à entendre. Mais jouer un quatre mains seul fait perdre de sa saveur à l’œuvre. Bien que vous soyez doué.

Merde je m'enfonce là en fait. Ah et puis j'y ai pas penser mais du coup l'autre va se tourner vers moi et vu ma tête actuelle y a toutes les chances que ce jeune homme me prenne carrément pour un squelette ou je ne sais quelle créature ressemblait plus à un cadavre qu'un vivant qui serait venu pour le tuer qu'autre chose. Bon au pire...il peut m'assommer voir me tuer c'est pas plus mal...je devrais arrêter de penser ça, sinon je vais attirer Willow. Mes pensées étant confuses et s'écartant de la réalité j'ai secoué la tête, légèrement parce que ça me donna mal au crane et je lui avais servi un sourire.

Enfin, je veux dire, un morceau à quatre mains est bien plus beau lorsqu'on le joue de la manière dont il a été écrit...me laisseriez vous jouer avec vous?

Ça fait longtemps que je n'ai pas eu l'occasion de toucher un piano. Mais je suppose que l'on oublie pas. Et puis Selena ma professeure de piano, qui avait fait le conservatoire m'avait pratiquement poussé à y aller. J'avais passé le concours d'entrer peu avant de partir chercher Frances. Je suppose que je ne connaitrais les résultats qu'en sortant de cet hôtel. Bref nous verrons, en attendant j'espérais juste que de une, la personne face à moi ne chercherait pas à me tuer me prenant pour un zombie quelconque, et deux que je pourrais jouer du piano.
James Leighton

▌Date d'arrivée : 03/08/2011
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James Leighton



[pas encore relu complètement, possible changements]


    Prenant une grande inspiration, je fermais les yeux pour me lancer dans ce morceau.
Les premières notes furent hésitantes, je n'étais plus sûr de connaître cette partie par cœur. Autant la première, « En bateau » s'était inscrite directement dans ma tête, plus calme et reposante, ressemblant peut-être au roulement d'un navire sur les vagues plus ou moins mouvementées, au milieu d'une étendue de bleu. Mais peu à peu, les notes de la deuxième partie apparurent, dorées, devant mes yeux fermés, me laissant les jouer de plus en plus rapidement, allant finalement avec le rythme. C'était un quatre mains, au départ, mais comme j'aimais bien ce morceau, je me permettais de le jouer uniquement avec le deux miennes. La musique, assez joyeuse, me happa évidemment dans mon monde et les nuages vaporeux recommencèrent à apparaître, me soulageant directement de l'écho si présent auparavant. Je toussais plus doucement, une dernière fois, avant de plonger définitivement dans les recoins les plus secrets de mon esprit.

Malgré mes paupières fermées, je voyais se profiler devant moi une grande étendue verte, brumeuse et nébuleuse, je sentais presque son contact sur mes pieds nus, un contact plus doux encore que du coton ou que la douceur de la fourrure. Avançant au rythme de mon annulaire sur le piano, je me retrouvais bientôt au milieu de cette plaine. A part le gazon, il n'y avait rien. C'est donc au gré de mes envies que je fis apparaître une petite culture de marguerites géantes, touche de jaune dans tout le vert ambiant. Arriva en suite les coquelicots, s'alliant avec l'or et le blanc des autres fleurs présentes. Je décidais d'y placer aussi quelques pins de Monteray, grands conifères parfaits pour faire de l'ombre -bien qu'il n'y aie pas vraiment de soleil. Une fois les arbres placés en groupe, je me décidais pour une mare accompagnée de roseaux. De l'eau bien froide, de préférence.

M'y plongeant mentalement, je sentis les muscles de mes bras faire quelques soubresauts face à la soi-disante froideur de l'eau, mais c'était avec délice que je m'imaginais le liquide glissant le long de mon corps jusqu'à ce que je sois totalement immergé, du moins jusqu'au cou. L'eau. Une chose magnifique qui était source de vie pour les hommes, autant dire qu'elle l'était aussi pour moi. C'était à travers elle que je peignais, que j'étouffais ma toux, que je me calmais, que j'accédais facilement à mon univers, en résumé, j'en dépendais en quelque sorte. Décidant de mettre quelques pierres dans l'eau claire, j’immergeai ma tête avant de ressortir, les vêtements déjà sec. Après tout, je n'étais que dans un rêve et j'en étais parfaitement conscient. Pensant à mon activité de ce matin, je fis apparaître le cher phare d'étoiles éclatantes dans un ciel qui avait viré au bleu nuit. Et je l'observais, maintenant allongé contre l'herbe si douce, cherchant toujours un nom au seul amas d'étincelles dans le ciel. L'écho de ma toux s'était dissipé dès que les marguerites m'avaient fasciné, et j'étais de nouveau serein. Voulant garder ma paix, je me refusais de penser « Jusqu'à la prochaine fois ». C'est par le morale que gagne mon Vice. Si on tient bon, il ne peut qu'être incomplet.

Choisissant de changer de pensées, je fis apparaître un papillon dont les ailes étaient une véritable œuvre d'art. J'avais emprunter au lever de soleil ses couleurs pour les mettre sur le papillon. Il avait la taille d'un machaon et voletait maintenant tout autour de moi, faisant danser ses couleurs chatoyantes. Cependant, j'arrivais en fin de morceau. Déjà, déjà quatre petites minutes de passées, alors qu'elles paraissaient si longues et pourtant si peu. J'en voulais encore, ne jamais m'arrêter, mais toutes les bonnes choses ont une fin. Le papillon disparut en premier, suivit des arbres et des fleurs, puis de la mare juste avant que la plaine ne se volatilise. J'étais sur un rien, ayant pour seules compagnies les quelques étoiles qui constituaient le phare. Peu à peu, leurs éclats se firent moins forts, jusqu'à ce qu'elles s'évanouissent à leur tour. Reprenant doucement les sensations au bout de mes doigts, je sentis les touches telles qu'elles étaient : dures et froides, elle qui pourtant m'apportais tant de réconfort. Tout mon corps retourna là, sur cette chaise, devant le piano, comme si de rien n'était, et j'ouvris doucement les yeux, retournant à la dure réalité. La première chose que je vis furent les boutons déjà bien rouge sur mes mains, dû au contact de la peinture. Cependant, je ne m'arrêtais pas de jouer, attendant les dernières notes pour ralentir. Un son retentit enfin, marquant la fin de ce rêve-ci. Le silence m'accompagna alors, et bien que le piano fut un réel échappatoire, je trouvais également dans cet instant un réconfort. J'ôtais mes mains des différentes touches après avoir relevé la dernière. J'étais encore dans mon rêve, finalement, le silence que j'entendais faisait comme extension. Je n'avais pas envie de bouger, de parler, ni de penser, en réalité. Fixant le noir ébène de l'instrument, je restais ainsi, pataud, lorsqu'un bruit ce fit entendre.
D'abord lointain -j'étais en quelques sortes autre part-, le raclement de gorge n'était qu'un murmure, mais la toux qui suivit me réveilla. Je pensais alors à la mienne, croyant avoir de nouveau un écho, malgré tout le morceau que j'avais joué. Baissant le tête sur les pédales, j'étais déçu. Je pensais enfin avoir laissé mes maladies de côté pour la matinée, mais ça semblait bien être faux. Redressant le dos, je me rendis finalement compte que ce n'était pas ma toux qui avait résonné ici, mais celle d'un autre, qui pris la parole. Dès qu'il prononça le premier son, je tournais la tête pour le fixer et m'assurer qu'il était bien là, que ce n'était pas le fruit de mon imagination. Et en effet, quelqu'un était là, simplement debout, les cheveux d'une couleur assez inhabituelle. Que faisait-il là ? Alors que je me posais la question, une autre, beaucoup plus alarmante, arriva : m'avait-il entendu joué ? Je devais sûrement être en train de virer du blanc vers le rouge le plus vif et embêtant du monde, étant très timide et préférant être ignoré. Il parla, mais je ne l'écoutais pas, j'étais plutôt en train de le dévisager. En plus de ces cheveux, il avait la peau extrêmement pâle, tout comme moi, mais en plus de grands cernes. J'en supposais qu'il était une des nombreuses victimes de mon Vice et c'est avec un certain gêne que je continuais ma mini-inspection, finissant avant de pouvoir le mettre mal-à-l'aise.

Cependant, le fait qu'il m'aie dérangé me parut plus sympathique, tout d'un coup. Peut-être était-ce parce qu'il était malade, lui aussi ? Ou peut-être à cause de ses excuses ? Car oui, ses paroles avaient enfin atteint mon cerveau -mettant fin à l’atterrissage-, et il m'avait fait remarqué qu'un quatre mains n'était pas pratique à jouer seul. Je le savais bien, mais j'avais tellement l'habitude de n'être qu'avec mon piano dans ses moments que je ne faisais même plus attention. Il me sourit après, et je fus étonné de le voir. Triste mais résolu, confiant, un peu comme le mien. J'avais en face de moi ce qu'on pouvait appeler un double, ou du moins dans certaines catégories. Lui répondant de la même manière, le mien fut plus doux, je pense, du moins moins tiré vers le haut. Aurais-je trouvé quelqu'un qui me comprenne ?


- Enfin, je veux dire, un morceau à quatre mains est bien plus beau lorsqu'on le joue de la manière dont il a été écrit...me laisseriez vous jouer avec vous?

Acquiesçant silencieusement de la tête, je le fixais maintenant, me poussant de la chaise -qui ressemblait plutôt à un banc en taille- pour lui laisser assez d'espace. Remettant la partition à la première page, je mis mes mains en place, attendant que lui prenne la sienne. J'étais resté muet car nous n'avions pas besoin de parler, je savais -ou pensais savoir- ce dont il avait besoin. Et je comptais bien l'emmener avec moi, cette fois.
Eren Donovan

▌Date d'arrivée : 22/07/2011
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Eren Donovan



[relecture finie!]


Le silence, une denrée rare quand on y pense. Dans l'hôtel il y avait toujours du bruit, quoi que l'on fasse, sauf les jours ou la déprime se sens dans l'air. Ou tous semblent être frappés par une misère noire qui les poussent au mutisme. Enfin bref, c'était assez étrange d'être dans cette chambre pour moi. Réflexion que j'ai depuis tout à l'heure, depuis que j'ai fermé la porte il n'y a rien. Enfin si, ce client et tous les meubles de la chambre. Ce qui fait bien sûr quelque chose mais, ce n'est pas ce que je veux dire. Depuis le moment où j'ai refermé cette porte, c'est comme si j'avais été coupé du reste. Je n'avais plus conscience des bruits à l'extérieur qui ne semblaient pas vouloir filtrer dans la pièce pour casser le silence.

Et tandis que je prononçais mes excuses sentant son regard plus ou moins étonné je l'avais détaillé. Il avait des yeux bleus assez profond, comme une mer tourmentée et parfois calme qui vous invite à y plonger. La peau pâle. Qui pouvait rivaliser avec la mienne. Si ses yeux étaient bleus, les miens étaient bruns aux reflets carmins avec le soleil, étrangement tout chez moi semblait être marqué du rouge comme si dès la naissance on m'avait marqué comme propriété exclusive d'un démon quelconque qui m'avait empoissonné afin de me tuer à petit feu. A tout petit feu. Sa peau est pâle comme je l'ai dit, moins que la mienne, non en fait surement autant que la mienne, mais le fait est que ses cheveux blonds tirant parfois sur le soleil et parfois sur le platine atténuait cette impression. De beaux cheveux. Les miens rouges et en batailles bien que je tire une assez grande fierté de la particularité de pigmentation de ceux-ci.

Être roux c'est pas très impressionnant mais, un rouge comme le miens, soit c'est un fort coup de chance ou malchance, soit c'est une teinture. Le choix est vite fait, comme je supporte pas l'odeur des produits. Le jeune homme blond, du moins je suppose qu'il est jeune il n'a pas l'air bien plus vieux que moi, quelques années peut-être cinq. Je lis un peu de surprise dans ses yeux face à mon sourire. Quoi? Il n'a jamais vu le sourire de quelqu'un qui lutte contre la maladie jour après jour? Même si aujourd'hui je dois avouer que je suis lassé, je donnerais n'importe quoi pour m'échapper juste quelques minutes.

Alors que le silence se prolongeait j'osais enfin regarder autour de moi, de léger coups d’œils. Je remarquais des œuvres d'art sur les murs, surement fait par lui. Dont une qui captiva mon attention, les formes étaient totalement abstraites mais, me faisait penser à une âme qui se tordait de douleur et s'étirait en longueur, jusqu'à une certaine hauteur finir en fumée, une fumée sereine, une âme libre qui volerait à son bon vouloir, détachée du monde, de la douleur qui l'habitait, je ne le voyait pas mais, je souris à cette image, et le jeune homme viens de se pousser afin que je puisse m'assoir au piano à mon tour.

J'observe un moment sa position au piano, droit et résolu, comme mu par un but que je ne comprenais pas. Je n'ai d'ailleurs pas cherché à comprendre, je me suis dirigé vers le piano et j'ai pris place doucement. Je ne sais pas pourquoi mais, je me sentais intimidé par ce type, c'est ridicule, je veux dire, ce n'est pas parce que je ne me sens pas capable d'assurer au piano que je dois me sentir diminuer Après tout j'ai eu onze ans d'entrainement mince! J'ai regardé un instant la partition, même si je pouvais la reconnaitre à l'oreille je ne l'avais joué qu'une fois il y a longtemps. Mes yeux suivaient les notes et la mélodie se formait déjà dans ma tête. Je vis mes doigts trembler, mince, c'est pas le moment. J'ai jeté un regard à mon partenaire, de ma place j'étais celui qui lancerait la portée. J'ai donc pris une grande inspiration, enfin ça aurait dû en être une qui fut coupée en deux petites.

Et j'ai commencé à jouer. Le piano, quelle magnifique sensation. Les touches, froides, dures qui frappait, le son qui s'élevait. Qui emplissait votre tête à un point qu'il n'y a que cela. Bientôt je cessais même de penser que je n'aurais jamais u venir ici, l'odeur de javel disparue. Et je sens mon cœur battre tellement plus fort dans ma poitrine. Je me rendais compte à quel point j'aimais jouer du piano. Les notes dansaient, volaient à la manière de milliers d'oiseaux lumineux. Presque sur moi, je pouvais les toucher si je voulais, mais si j'essayais il y avait toujours cette vitre imperméable. Mon esprit conditionné pour me rappeler que quoi qu'il arrive quoi que je fasse je peux gagner un peu de temps mais je suis condamné à partir. Ayant déjà enregistré ma partie de jeu, j'avais secoué la tête doucement pour faire partir cette idée.

Et étrangement les yeux fermés alors que mes mains caressaient les touches avec un sens assez aigu de leur présence, celle de mon voisin du moment se fit aussi, je le sentais ailleurs, porté par la musique, l’œuvre qui réveillait son plein potentiel. J'ai ré-ouvert les yeux. Le cœur battant toujours à plein régime par l'excitation mon esprit était parti je ne sais où et mes muscles étaient comme lourds et paralysés mais, je me sentais étrangement bien. C'était étrange d'ailleurs, c'est ça, je viens de faire une nouvelle crise, je panique je le sens bien, je me sens trop bien c'est pas normal. Les douleurs s'estompent comme dans un rêve, c'est ça en vérité, je suis en train de mourir, bah j'aurais eu la satisfaction de jouer une dernière fois du piano. Et puis la dernière note a retenti à mes oreilles comme un gong, ou big ben dans mes oreilles.

Je suis très vite revenu à la réalité, avec mon souffle qui était trop faible, le cœur qui battait trop vite et mes douleurs continues. Je n'étais pas mort, mais j'avais gouté quelques secondes au calme, et surtout à un endroit sans douleur. Bon sang si c'était ça la mort, je veux y retourner. Depuis ma naissance je suis malade, de je ne sais quoi d'ailleurs, depuis tout petit je crois que je n'ai jamais vraiment connu cet état de normalité ou je n'ai pas à souffrir à chaque inspiration, et là je me sentais trop bien. Je ne le remarque pas tout de suite d'ailleurs, mais j'en ai pleuré, peut être que j'en pleure encore, et je reste sans bouger, mes doigts sans forces sur les touches qui sont levées. Quand une goutte de cette pluie est tombée sur ma main j'ai pris conscience de la chose, et je me suis précipitamment relevé, mauvaise idée, j'ai senti mes jambes chanceler et je me suis rattrapé au mur rapidement.


P..pardon..je..je

Je suis incapable de parler, j'essuie rageusement mes larmes mais aucun mot ne veux être prononcé correctement alors que je continue à paniquer, parce que je ne comprends rien. Cette chambre est trop étrange. On s'y sens bien, comme si..comme si c'était la chambre qui me liait moi et le poison qui me rongeait et que cette chambre était coupée du reste du monde, un endroit où je pouvait me sentir presque bien suivant les objets que j'utilisais, ridicule totalement.
James Leighton

▌Date d'arrivée : 03/08/2011
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James Leighton




    Les mains sur les premières touches, j'attendais, le souffle court, ce qu'il allait faire.

J'étais prêt. Les notes n'avaient plus besoin d'être regardées, même pas revue. C'était comme si le morceau d'avant avait joué le rôle d'entraînement, me faisant faire un voyage là où seul moi savait comment aller. Chez moi, en fait, encore plus que cette chambre. En quelques sortes, j'étais vraiment coupé du monde extérieur. Mais à quoi cela servirait-il ? A ce que je vois ce que faisait subir ma patrie à ses pauvres clients ? Sans façons. Et le voilà qui débarquait, malade jusqu'au bout de ongles, représentant le plus possible ce que j'étais. Un Vice, il ne fallait pas le cacher, mais je n'arrivais toujours pas à voir la vérité en face. Désolé, voilà ce que j'étais sur le moment. Désolé de lui avoir enlever sa vie, de l'avoir contaminé, de l'avoir empêché à faire des choses, de tellement de choses, en réalité. Je me sentais misérable. Non, en fait, je ne savais pas. Misérable, désolé, gêné de ses maladies ? Heureux, souriant et enfin en paix car quelqu'un me comprenait ? Mal dans ma peau, coupable d'être un Vice ? Confus, voilà ce qui me correspondait.

J'avais réfléchi tellement rapidement qu'il n'avait pas bougé. Peut-être m'observait-il ? Le silence était là, cependant, et je ne me gênais pas pour le garder. Les paroles n'avaient jamais été mon fort. Après tout, n'étais-je pas un pauvre malade de la vie, espérant mourir chaque jour ? Je parle bien sûr d'un point de vue extérieur. Ceux qui savaient que j'étais un Vice savaient également que je traînerai mes maladies jusqu'à la fin du monde, accompagné de la leur. C'était donc ce qui devait apparaître chez le nouveau venu. Un pauvre garçon presque albinos de peau, aussi fragile que c'était possible, sûrement incapable de se défendre et qu'un gros coup de vent aurait fait voler. Ça me ressemblait assez, oui. Il était resté sur le palier, mais pour une observation, ç'avait duré longtemps, jusqu'à ce qu'il s'approche et s'assoie à côté de moi. Nous avions largement la place pour nos deux corps menus, et c'est en pendant que je redressais le dos qu'il commença, enfin.

Ces notes-là, personne ne les avait joué avec moi. Jamais. Seul, tout le temps, incompris par ses pairs, refoulé par les autres, voilà ce que j'étais. Mais lui, il semblait me comprendre. A moins que ce soit moi qui le comprenne ? Peu importais, j'avais comme confiance en lui. Je devais l'emmener avec moi, et réussir du premier coup. Mes doigts se mirent machinalement à jouer, même si j'y mettais tout mon être dans ce morceau. C'était d'ailleurs ce qu'il fallait pour entrer chez son véritable chez-soi. J'allais lui montrer combien on pouvait se sentir bien, loin de toutes maladies, loin des autres et si proche de tout, déconnecté de la réalité et conscient de notre rêve, incompris mais content en ce moment-là, rentrer dans notre propre cerveau pour détruire notre ennemi commun. Mes yeux restaient fermés. Les ouvrir n'aurait servit à rien. Et c'est là qu'il réapparut, je ne pus m'empêcher de sourire. Mais joyeusement. La terre -ou plutôt l'herbe- duveteuse était de nouveau là, remplis par toutes les choses de ce matin. L'air était un peu plus froid, plus pur, comme l'air de la montagne au plus haut possible. Il vous donnait l'impression de voler, d'être aussi léger qu'un oiseau, l'impression de vivre. La paix était revenue. Soupir de soulagement. Je devais maintenant le faire venir, l'aider. Je me l'étais promis. Je devais au moins essayer de l'aider, de lui donner quelques instants de paix, de bonheur, de ce qu'était la vie des autres. Ils avaient tellement de chance... Mais ce n'était pas la question. Nous avancions dans le morceau en parfait accord, comme si nous avions toujours joué du piano ensemble, ne faisant aucune -ou presque- fausses notes. Cependant, les notes s'enfilaient si rapidement que j'avais peur de ne pas avoir le temps de l'emmener.
Debout dans la plaine, j'attendais qu'il se manifeste. Et s'il ne venait pas ? Tout ça n'aurait servit à rien. Je commençais vraiment à m'inquiéter. Que devrais-je faire s'il ne se montrait pas ? J'aurais échoué dans ma mission, ne pouvant aider quelqu'un qui en avait besoin. Je me pris mentalement la tête entre mes mains, bougeant mes cheveux en bataille. S'il y avait eu un mur, je me la serais tapé contre. Je ne savais pas pourquoi, mais la santé de cet homme me tenait vraiment à cœur. Nous étions presque à la fin, dans la moitié de la dernière page. Déjà. Et aucuns signes de lui. Je gémis. Relevant les yeux, je vis apparaître comme un silhouette, fantomatique et imprécise. D'abord totalement floue, je commençais à distinguer ses traits flous. C'était lui, sûr et certain. L'approchant, je vis ses yeux fermés, il ne me voyait pas.
« Viens. » Je l’encourageais. La première fois, j'avais eu extrêmement peur, croyant que c'était une nouvelle maladie, j'avais d'abord refuser d'y retourner jusqu'à ce que je cède. Que pouvait-il m'arriver ? J'étais immortel, du moins mon corps l'était. Et qui me disais que ce n'était pas justement une autre maladie ? Une dépendance, de la folie ? Peu importe, ça faisait du bien. Mais la dernière note retentit, et la silhouette disparue aussi vite qu'elle était venue. Je rouvris les yeux. Avais-je échoué ? J'espérais que non, sincèrement.

Une goutte arriva sur une touche. Il se leva. Et tomba. Se rattrapa même au mur. Celui que j'avais peint ce matin. Des aller-retours se font. De sa joue vers le mur. De l'eau et de la peinture. Aquarelle. Je replonge. Il a dessiné un motif sans faire exprès, avec ses doigts tremblants, quelque chose qui ressemble à une étoile. Une simple étoile à six branches, le plus normal possible. Mais pour moi, ça signifiait tellement. Un signe ? Allez donc savoir.

Des excuses, de nouveau. Je l'observe, toujours assis sur la chaise, d'un regard sans émotions. Le temps de faire de l'ordre dans ma tête. Et l'odeur de javel me fit enfin revenir complètement. Plusieurs clignements d'yeux plus tard, j'enlevais ma main du piano et me tournais vers lui. Voulait-il recommencer ? Voulait-il m'accompagner ? Je me devais de lui demander, et ce fus ce que je fis. Simplement une phrase, dite d'un ton doux.


    « Je peux t'apprendre, si tu veux. »


Je ne pensais pas avoir besoin d'en dire plus, il me comprendrait. Sauf si je m'étais trompé dès le début, et là, tout ça n'aurait rimé à rien. Je me lève, m'approche du mur -ainsi que de lui- pour toucher son étoile que je relie à mes motifs. Maintenant, il fait partit de moi. Il acceptera, je le sentais. Le silence était à nouveau là, accompagnant l'attente à ma question non formulée. Me donneras-tu ta confiance ? Pourrais-je te montrer mon univers, t'emmener, toi, au lieu de tous les autres ?

En fait, je le suppliais plutôt.
Eren Donovan

▌Date d'arrivée : 22/07/2011
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Eren Donovan




Je ne comprends rien de ce qui m'est arrivé, rien du tout, je me suis senti si bien, et même trop. Je n'avais plus mal en respirant, ni mes muscles presque inexistants qui semblaient vouloir me faire une révolution, rien, même les touches avaient disparues un moment de mes doigts, comme si j'étais autre part, oui voilà, j'étais tombé dans la dimension des âmes qui meurent. Celles ou les âmes attendent de pouvoir enfin passer dans le tunnel pour se retrouver dans le prochain endroit jusqu'à revenir. Non je ne crois pas foncièrement à la réincarnation, ou alors si, mais j'ai dû sacrément faire des conneries dans mon ancienne vie pour être puni ainsi. C'est vrai, je ne crois pas à Dieu, ou alors si on me prouve son existence, j'aurais bien deux ou trois claques à lui mettre. Dieu bon? Mon œil oui, si il état bon on ne souffrirais pas comme je souffre continuellement depuis vingt deux trop longues années. Vraiment trop longues.

Et moi qui parfois perd le goût de me battre, qui disait ne pas avoir peur de la mort, voilà que je la touche des doigts, et que j'en pleurs. Je n'avais plus pleurer depuis la grande crise. Cette crise que j'ai fais il y a un ans. La pire de toutes je crois. Durant trois longues journées tous mon univers à changer, passant de la douleur sourde et présente mais acceptable et vivable à une douleur qui vous brûle les entrailles, vous glace le sang, vous vrille la tête et diffuse le silence dans vos muscles. Contradictoire et si violente que j'en ai supplier après moins d'une heure de mourir. Je l'ai hurler plusieurs fois, comme si je parlais directement à la faucheuse. Je la considère presque comme une amie maintenant. Mais ce que je viens de vivre révolutionne ce que je pensais. La mort n'est pas si terrible. Même mieux, je ne ressentirais plus la douleur, je ne serais plus malade.

Et voilà qu'à y penser de nouveau des larmes continue a me venir aux yeux, une telle délivrance, j'en rêvais, je sentais monté en moi cette vague de découragement, qui me viens de plus en plus souvent, je ne le supporte plus, je n'en peux plus, je ne peux plus continuer à lutter seul. Même si devant ma chère, ma belle, ma bien aimée Frances je m'acharne à prouver que tout va bien. Je sais que ça ne va pas, je sais que quoi que je fasse je n'arriverais à rien. Je ne veux plus, je veux retrouver ce pays. Cette lande de la mort. Laissez moi y aller, par pitié. Laissez-moi y aller maintenant que Frances est occupée. Elle ne verra rien, elle pleurera mais s'en remettra, elle est forte. Et tandis que mon esprit abandonne, mon corps pourtant, peut être par habitude, tente de se retenir au mur. Je ne l'ai pas remarquer, mais ma main est pleine de peinture. Alors que je suppliais silencieusement une nouvelle fois les esprits de me ramené là-bas à tout jamais j'ai senti cette matière visqueuse.

Mes pensées ont été stoppées, je me suis concentré là-dessus et j'ai vu ma main, pleine d'un peinture jaune bien que mélangée à d'autres couleurs. Je fini par regarder le mur, apparemment peint peu avant, des fleurs, des fleurs flous, des nuages? Je ne sais pas, a travers le reste de mes yeux mouillés, à qui je refuse le droit de cracher d'autre larmes je ne vois pas, je ne comprends pas cette peinture, d'où le motif accidentellement créer tranche avec une disharmonie parfaite, et pourtant, elle s'y inscrit comme une enfant en marge qui ne demanderais qu'à être guider. Je détache mon regard de cette peinture, j'ai peur, je n'ai pas honte de le dire, cette chambre me fait peur, je me sens trembler, je me détache du mur, tenant debout juste grâce à la peur, mes jambes flagelle, mes bras n'ont aucune force, si je n'avais pas peur je serais déjà tomber à genou, mais je refuse.

Pourquoi est-ce si compliqué, pourquoi je continue de lutter? Je n'ai qu'une envie, retrouver cet état de bien être. Pourtant, je sais que c'est la mort qui m'attend, alors pourquoi je lutte, pourquoi je refuse de me laisser tomber? Je ne comprends plus rien, même moi, je ne me comprends plus moi même. J'ai tellement envie d'un peu de calme, mais j'ai si peur de voir Frances pleurer, de montrer mes faiblesses. L'autre s'est tourner vers moi, rien que de sentir mon regard, j'ai de nouveau une bouffée de peur, mon souffle est saccadé, comme si on me demandais de faire un choix très vite. Il me regarde mais je n'ose pas le faire, j'ai envie de reculer dans un coin, le coin derrière moi, de m'y recroqueviller et ne plus en bouger. Je me sens comme un enfant, comme cette petite étoile perdues qui tranche envers tout et qui n'est liées à rien d'autre qu'à la mort qui s'étend sous ses pieds mais que les fleurs l'empêche d'atteindre. C'est trop compliqué, j'ai mal à la tête.

Il s'est levé et est allé jusqu'au mur, je sais, il va surement m'engueuler d'avoir gâcher son œuvre, je comprends ça, c'est normal, elle était si belle, et ma faiblesse l'a dénaturée, cassé, salie. Pourtant il relie l'étoile a ses motifs floraux, flous et incertains, à chaque trait je recule un peu. Non, je ne comprends vraiment plus rien. Mais j'ai l'impression que lui comprends ce que je traverse. Mais ce n'est pas possible, s'il comprenait, ça voudrait dire qu'il est mort lui aussi. Qu'il à traverser cette lande de non douleur. Oui...c'est ça! Je comprends maintenant, cette chambre, si propre, si belle, elle n'est pas dans l'hôtel, j'ai du tomber dans les pommes dans le couloir et le piano c'était pour m'attirer ici. En fait c'est un ange, qui va me conduire jusqu'à la lande. C'est pour ça que j'ai eu si peur. Parce que c'est là que je dois aller, parce que ça signifie me détaché de la terre. Et c'est lui qui dois m'y emmener.


Je peux t'apprendre, si tu veux.

J'arrête de reculer, sa voix est douce, apaisante en quelque sorte. Je ne me suis pas tromper, c'est un ange, qui dois me guider vers la prochaine étape. Je le regarde, puis le mur, et le piano. Ma main aussi, je dois faire un choix maintenant c'est ça? Il à l'air de vouloir m'y emmené, comme si c'était la meilleure chose pour moi. Je regarde aussi en direction de la porte, que se passerait-il si je sortait d'ici? Réussirais-je à revenir dans mon corps? La vie reviendrais-t-elle? Je ne sais pas ce que je dois faire. Mais je sens que lui le sais, qu'il connais ça, qu'il peux me répondre, j'ai du mal à déglutir, j'ouvre lentement la bouche pour parler puis je la referme, des dizaines de questions me bouscule le crâne, je dois choisir la bonne. Celle qui m'aidera à faire un choix. Celle que je veux vraiment poser. Je veux savoir ce que c'était, cette lande que j'ai entraperçue.

Je...

Comment dois-je m'adresser à lui? Je ne le sais pas plus, je suis peut être aussi en plein délire dû à la peur qui me tord les entrailles, peut être que je me fais des films, mais je n'ai pas d'autres explications que ça, c'est trop étrange pour être terrestre. Il n'y a pas d'autre explications, j'essaye de masquer la détresse qui doit se lire dans mes yeux. J'essaye aussi de stopper mes tremblements. Et j'inspire de nouveau pour lui poser ma question. Ne sachant pas quelle réponse je voudrais entendre.

Ce..cette lande...j'étais..je me sentais bien...qu'est ce que c'était? C'est ça la mort? Qui êtes vous? Un ange qui dois me guider là bas pour je puisse mourir vraiment?

Bon d'accord, plusieurs questions, je n'ai pas réussi a m'organiser, si c'est faux, je vraiment avoir l'air d'un paranoïaque, et peut être même un fou, mais j'ai vraiment peur de ce qui viens de se passer, il n'y a rien de logique à tout ça, on ne peut pas atteindre un autre endroit en jouant du piano, on peut penser librement oui, mais pas atteindre un état où les maladies n'existerait pas, a moins de mourir. J'ai une idée assez fixe là-dessus, je sais que le jour ou je ne souffrirais plus du tout, c'est quand je serais mort, c'est bien ce qui se passait, ce que j'avais aperçu et ressenti. Finalement, je dois avoir raison, je suis désolé Frances, mais je ne veux plus souffrir. J'abandonne, je ne veux plus lutter seul pour rien.
James Leighton

▌Date d'arrivée : 03/08/2011
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James Leighton




    Le calme avant le tempête, dit-on. Je n'y crois jamais.

Pourquoi ? Bonne question. Avec tellement de réponses différentes. Parce qu'on ne contrôle pas les éléments, que le calme peut rester des années ? Ou justement car le calme n'existe pas ? Parmi ces deux réponses, la deuxième me semblait plus plausible. Peut-être les autres connaissent le calme, mais pour moi, que cela veut-il dire ? C'est un simple synonyme de mon univers, de mon intérieur serein. Et après, il n'y a pas de tempête -je sais bien que c'est au sens figuré-, mais non. Simplement mon quotidien. La douleur. La résignation. L'attente. La mort pour certains, mais pas pour moi. Non, jamais je ne sentirai mon destin échapper de mes doigts et se faufiler jusqu'entre les ciseaux des Moires grecques ou ceux des Parques romaines, jamais je ne sentirai la libération de mon âme et de mon esprit, s'enfuyant de mon enveloppe charnelle, si longtemps enfermées ... Jamais. Et son contraire, toujours. Deux mots qui résonnent comme une sentence à mes oreilles, sachant que ma vie se limitera à ça. Toujours vivre, toujours accompagné de mes maladies, jamais de paix, jamais de mort. Sauf si celle du monde s'annonce, et ce n'était pas pour tout de suite, mais je divaguais.

Je pensais à cette expression terrestre car le silence qui régnait après ma proposition me faisait penser à ça. Qu'allait-il dire ? Et réagir ? J'avais peur, en fait. Peur qu'il refuse et que je ne puisse l'aider. Pourtant, je l'avais vu si détendu lors de sa timide apparition, si heureux, si calme et doux que j'avais déjà placé sa réponse comme acquise. Je devais me douter que cela allait être plus compliqué qu'un simple oui. Après tout, je me devais de le comprendre, j'étais aussi passé par là. La peur, l'angoisse de l'inconnu. Mais comme j'avais l'éternité devant moi, je finis bien évidemment par céder, m'adonnant à ma curiosité, et y retourner. Ça avait été le plus beau voyage dont je me rappelais. En même temps, c'était le premier. Celui où j'avais tout découvert, où tant de choses me paraissaient merveilleuses alors que c'était la simplicité même. Mais ça m'avait plu et m'avait permis d'échapper à ses douleurs incessantes. Je remerciais encore le hasard pour m'avoir montré cette magnifique chose. Oui, merci, tout simplement.

L'étoile qu'avait fait inconsciemment ses doigts faisait maintenant partie de mon œuvre matinale par quelques simples traits. Son dessin à lui était différent, mais c'était tout ce qu'il y avait de plus normal. Nous nous exprimons à travers la peinture, consciemment ou non, et les résultats en disent bien plus sur nous que nous pourrions en dire en quelques instants. Sa petite peinture à lui était très simple. Tremblante, il avait peur, mais n'importe qui aurait pu le deviner. Mes le motif en étoile à six branches nous chuchotait autre chose. Quel mouvement faisions-nous pour qu'une telle chose apparaisse ? Prenez donc votre main et étendez les cinq doigts, mettez-les contre une surface et rapprochez-les, comme si vous saisissiez du sel pour une pincée. Voilà pour vos cinq branches. Et la sixième ? Simplement l'affaissement de pouce après que les doigts ce soit touchés. Cela m'indiquait deux choses, aussi essentielle l'une que l'autre.

Premièrement, le geste de la pincée signifiait qu'il s'accrochait à quelque chose de fort. Vu son cas, j'aurais pensé à la vie, ou du moins à l'envie de vivre. Vient ensuite le reste. Le pouce qui s'affaisse. Signe de défaite. Il voulait se laisser aller, ne plus combattre. Et ça pouvait se comprendre, après le soudain calme qu'il venait de vivre. Il devait avoir la vingtaine, et passer la plupart de sa vie à souffrir sans raison -je m'y connaissais- n'était pas ce qu'on attendait d'une vie. Et j'étais responsable de son état. Il fallait que je l'aide, j'en avais besoin. Pour peut-être oser le regarder dans le blanc des yeux, pour pouvoir me présenter à lui, ou simplement pour avoir le courage de lui adresser la parole. C'était de ma faute. Simplement.

Il s'était reculé quand je m'étais approché. La peur, encore. Mais compréhensible. Je l'avais emmené quelque part que moi seul connaissait ici et il l'avait pris comme tout humain l'aurait fait : il s'est méfier. Rien de plus naturel. Il fallait juste du temps, et tout s’arrangerait. Tout ; du moins l'espérais-je. Ma voix l'avait stoppé dans sa lente fugue et je déviais mon regard. Je ne pouvais pas affronter ce qui était de ma faute, du moins je n'en avais pas la force à ce moment-là. Alors j'observe son corps. Grand, fin, mais quand même fort, plus que le mien. Pâle, blanc même, comme moi. Et du rouge. Blanc et rouge, deux couleurs qui le caractérisaient, apparemment. Il tremblait. Moi aussi, d'ailleurs, mais je calmais mon stress pour ne pas encore plus l'effrayer. Sa devais déjà être assez dur comme ça.

Il se décida à parler. Qu'allait-il dire ? J'étais suspendu à ses lèvres, comme si un fil fin me reliait à elle et qu'il se rompe si jamais la réponse négative le secouait. Je dépendais de sa réponse, oui, j'en avais besoin, maintenant. En fait, il ne parla pas vraiment, mais c'était prévisible. Il bégaya avant de se reprendre et de laisser enfin libre cour à ses questions.


    Ce..cette lande...j'étais..je me sentais bien...qu'est ce que c'était? C'est ça la mort? Qui êtes vous? Un ange qui dois me guider là bas pour je puisse mourir vraiment?

J'étais prêt à entendre ce qu'il pensait, mais là, j'avoue avoir été stupéfait. Moi, un ange qui menait aux portes de la mort ? La deuxième partie n'était pas totalement fausse, mais j'étais tout de même tout le contraire d'un ange, même si mon physique pouvais peut-être y faire penser. Je devais répondre à ses questions. Simplement et rapidement, tout en lui faisant croire que je n'avais pas réfléchis à quoi lui dire. La peinture sur mes doigts commença à me brûler, l’allergie se déclarait, incendiant le bout de mes doigts déjà assez rempli de petits boutons rouges. Je mettais rapidement dans ma tête ce qui allait constituer ma réponse, restant honnête, en espérant ne pas le voir s'enfuir en courant.

    Cette plaine était ce que j'appelle mon univers. C'est un endroit que seul moi connaisse, où je me sens en paix et où aucune maladie ne m'atteint. Ce n'est pas la Mort et je ne suis pas un ange, au contraire, même. Et tu n'as pas à mourir, tu es trop jeune, bien trop jeune.


Mon ton calme, restant toujours constant, tranchait véritablement par rapport à ma situation intérieure. Mon cœur battait la chamade -j'espérai ne pas faire de malaise- et je me rongeais mentalement les ongles, attendant une quelconque réaction. Quand une idée fusa, tout simplement.

    Veux-tu que je t'y emmène encore une fois ?


Me ferait-il seulement assez confiance pour ça ? En tout cas, je ne voulais pas voir tout simplement sa réponse sur son visage. Je me contentais alors détourner le visage, retournant près de ma fresque florale. L'étoile sur la gauche attirait le regard, traits droits dans cet univers de ronds. Et je me fis une deuxième promesse, plus surprenante. J'allais arrondir son étoile.
Eren Donovan

▌Date d'arrivée : 22/07/2011
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Eren Donovan




Vous savez parmi les sentiments mauvais pour un malade, il y a notamment la colère, la peur et le stress. Pourtant, malgré le fait que je sache cela, je me mets souvent en colère, il faut dire qu'il y en a certains qui le cherche. Et de manière magistrale. Comme les jeunes d'aujourd'hui qui...hem..volent plus haut que leur derrière pour être poli. Ou les pervers qui osent tourner autour de Frances, même si elle se défend très bien toute seule je dois l'avouer, moi ça me met les nerfs c'est tout. Et ces sentiments déclenchent une réaction chimique et hormonale tout à fait normale du corps humain. Le fait est que cette réponse est très mauvaise pour les personnes malades. Comme moi quoi. Alors la panique que je ressens en ce moment, même si je commence à me laisser aller à mes conclusions et accepter mon départ proche. Je sens mon cœur qui danse le hip-hop avec un yoyo en haut de montagnes russe montées sur un carrousel.

Je ne vais pas dire que c'est un bon signe de ressentir l'envie de tomber dans les pommes et ce sans aucun préavis mais ce n'est pas un bon signe. D'autant que le niveau oxygène apporté à mes organes en ce moment je suis un peu raide en fait. Oui quand je ne respire plus très bien généralement ça se dégrade assez vite. Alors forcément avec ma panique actuelle je me vois bien tourner de l’œil dans la minute. Je ne sais même pas ce qui me fait encore tenir debout, peut être simplement l'envie de savoir la vérité sur tout ça ou bien une envie de vivre encore tenace malgré ce que j'en pense, parce que moi, actuellement je trouve que 22 ans me suffisent amplement hein.

Je vis sa main trembler, celle avec de la peinture, étrange, en y regardant de plus près je remarque qu'il a des boutons rouges sur la peau, peut être une allergie. En tout les cas, sans trop réfléchir j'ai sorti un mouchoir de ma poche pour lui donner, essuyer ses doigts ça peut aider, peut être. J'ai fait de même avec un autre mouchoir pour ma main encore tachée de jaune. Ce jaune qui brillait comme un espoir. Encore une fois je fus fasciné par cette couleur, jaune comme le soleil comme la vie en vérité. Je sais, c'est peut être terrible d'être aussi fasciné par la vie, tout autant que je suis fasciné par mon propre sang. Comme si c'était normal, ou bien logique de voir parfois ce sang je me devais de l'observer. Je ne comprends pas grand chose à ma maladie en fin de compte. Mais ses conséquences constituent pour moi un objet d'observation.


Cette plaine était ce que j'appelle mon univers. C'est un endroit que seul moi connaisse, où je me sens en paix et où aucune maladie ne m'atteint. Ce n'est pas la Mort et je ne suis pas un ange, au contraire, même. Et tu n'as pas à mourir, tu es trop jeune, bien trop jeune.

Je reporte mon regard sur lui. Mes yeux qui semblaient se perdre dans des réflexions que je ne comprenais pas moi même accrochèrent ses yeux bleus. Bleu contre brun-carmin. Blanc contre rouge. C'était un peu ça en vérité. Son univers? D'accord mais alors pourquoi je l'avais entrevu? Pourquoi diable....pourquoi avais-je goûté à cette paix si ce n'est pas à moi? Ou aucune maladie ne l'atteint il a dit, je ne veux pas le croire. Ce n'est pas possible. Un tel endroit ne peux pas exister, c'est dans ma tête c'est tout. Je délire de nouveau, c'est juste un délire psychotique dû aux médicaments, je ferais mieux d'aller me recoucher. C'est tout.

Et puis, le contraire d'un ange, c'est un démon non? Même si je ne peux croire qu'il soit un démon. Mais au moins, je ne risque pas de mourir tout de suite. Enfin d'après ce qu'il dit, ça me calme suffisamment pour que mes jambes acceptent de nouveau de me maintenir debout et non pas me laisser tomber dans les vapes dès que je ne serais plus autant craintif. Parce que comme un animal blessé je suis craintif dès qu'on esquisse un mouvement inhabituel. Et comme l'animal blessé généralement je ne fais plus attention à ce que je fais et je me mets dans des situations encore pire que celle de départ, surtout quand la situation de départ n'était pas mauvaise pour moi. Donc forcément.

Bref, je n'allais présentement pas mourir, et j'en ressens un soulagement. C'est vrai, je m'accroche à la vie comme une sangsue à un réservoir de sang justement, ou une moule à son rocher durant une tempête. Pourtant d'un autre côté j'en suis également frustré. Parce que je sais qu'une partie de moi même ne veux plus lutter. Parce que j'en suis fatigué de toujours me battre. Parfois j'ai l'impression que ça ne sert à rien. Parfois j'ai des envies d'en finir aussi. Durant ces moments j'essaye de penser à Frances, la peine que ça lui ferait. Même si j'ai clarifié les choses, elle est consciente, du moins je l'espère qu'elle peut me perdre à tout moment et pas à cause d'infidélité de ma part.

Alors, trop jeune pour mourir? Ça me faisait doucement rire. D'ailleurs un sourire amer, moqueur et résigné a fleuri sur mes lèvres pâles. Je pense exactement le contraire, je suis trop vieux. Cela fait bien trop longtemps que je lutte, j'aurais dû laisser tomber il y a longtemps. Je n'arrive même pas à me mettre d'accord. Je ne sais pas si je veux continuer ou si je veux laisser tomber, les deux en vérité. Le compromis actuel est que je continue mais que si un jour la lutte est trop difficile ou face au fait accompli, je laisserai tomber. Je sais que si je tombe dans une sorte de coma ou dans les pommes ou autre, je sais qu'on a plus de chance en luttant, mais je ne veux plus lutter dans ce cas là.


V-vous n'en savez rien!

Oui, c'est assez méchant je trouve. Mais je me devais de parler, et il ne sait pas, il ne doit pas savoir le tourbillon en conflit perpétuel que j'abrite. Il ne doit pas comprendre que je veux vivre mais aussi partir. Il ne peut pas savoir que vingt-deux ans c'est déjà très long pour quelqu'un qui d'après les médecins à ses quinze ans ne devait pas avoir plus d'une petite année à vivre. Je les ai bien eu ceux-là, n'empêche. En tous les cas, je fus surpris de l'entendre reprendre la parole. Enfin, pas encore mais ouvrir de nouveau la bouche pour parler. Je continue à le regarder, le fixer dans les yeux. Je n'ai pas l'impression qu'il me veuille du mal.

Veux-tu que je t'y emmène encore une fois ?

La question qu'il posa de sa voix douce me prit parfaitement au dépourvu et me fit faire un demi pas en arrière alors que je sens mon cœur s'emballer une nouvelle fois. Je ne sais pas du tout quoi répondre. Je ne sais pas si j'en ai envie. Je suis de nouveau perdu. Il m'a affirmé que ce n'était pas la mort, que je ne risquais rien. Mais puis-je lui faire confiance? Il détournait la tête. Peut-être gêné de sa proposition, peut-être à cause de mes réactions. J'ai l'impression d'être une biche coincée entre un chasseur qui se révèle être zoologue et qui veut quand même partir tout en étant intriguée. C'est perturbant.

Je m'efforce de calmer mon rythme cardiaque, mon souffle se fit plus fort mais aussi plus profond, histoire de calmer mon angoisse malsaine. Et je réfléchissais, cette lande, ce champ est tout à fait intriguant. Et puis, le calme que j'y ai ressenti me faisait envie, j'ai envie de le ressentir encore, plus longtemps. Je sens la toux venir, mes mains sont gelées. J'ai mal rien qu'avec ça. Je le regarde encore une fois et fais finalement un léger pas en avant. Il n'a pas bougé et je sais qu'il attend une réponse. Je sais aussi qu'il attend une réponse précise et qu'il a peur que je donne l'autre. J'inspire profondément, pour finir par répondre d'une voix un peu chevrotante c'est vrai mais plus affirmée.


Si il n'y a pas de risque...je..je veux bien y retourner.

Je ne sais pas comment y aller, ni ce que j'y trouverais. Mais après tout, s'il n'est pas un ange qui me guidera à la mort, il peut très bien être simplement un malade qui me guidera vers son monde de normalité éphémère. Et puis, entre grands malades que nous étions parce qu'il n'y a pas à chercher, nous sommes tous les deux malades comme des chiens. Nous devrions partager et nous soutenir.
James Leighton

▌Date d'arrivée : 03/08/2011
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James Leighton




    L'éternité.
C'est long. Logique, allez-vous me dire, mais je dirais même que c'est trop long. On se lasse bien trop rapidement, ne découvrant plus rien de nouveau, s'ennuyant de toujours voir les mêmes choses. Tout de même, réfléchissez, vous autres qui avez le bonheur de la mort : aimeriez-vous vivre jusqu'à la fin des temps ? Tout en voyant vos amis, vos ennemis et tous les autres mourir à vos pieds ? Peut-être répondriez-vous oui, mais sérieusement, c'est un mauvais choix. Quel est l'enjeu de la vie s'il n'y avait pas la mort ? Aucun, dîtes-le tout simplement. Pas d'adrénaline devant les risques, pas de questions comme "Que deviendrai-je demain ?", ni aventure ni rien, une vie ennuyante et prévisible, somme toute. Et voilà la mienne, de vie. Une existence dénuée d'intérêt dont la principale occupation prévue était de faire souffrir les gens. Mais je ne voulais pas, justement, puisque je me rendais compte plus que tout autre Vice ce que mes pauvres victimes ressentaient. Monde injuste, en effet. Mais d'un côté, je suis assez content d'être ce Vice-là et de ne pas faire souffrir inutilement des personnes avec, contrairement à ce qu'aurait pu faire un autre.

Mais là, je me sentais vraiment mal, gêné. Il était l'exemple type de ce que je pouvais faire et c'est comme si toutes les maladies que j'avais essayé de stoppée en gagnant s'étaient trouvées un abri chez lui. Sommes toutes un peu comme moi, sauf que je savais pourquoi et je m'étais mis en paix avec moi-même. Je me demande même si ça ne m'avais pas aidé pour trouver mon endroit calme intérieur, qui sait. Je serrais son mouchoir entre mes doigts dont la peinture avait été essuyée quelques minutes plus tôt. Étrange, tout de même : je lui faisais peur et il m'offrais ce mouchoir pour me soulager. Peut-être commençait-il à me faire confiance ? Ce serai tellement bien ... Après ma première prise de parole, il ne fit que réagir à ma dernière phrase. Compréhensible, bien entendu, le concept du monde intérieur est tout de même assez dur à croire. Il me signala par sa réplique que ça faisait bien longtemps qu'il souffrait. J'avais tout simplement envie de me baffer, mais je ne pouvais pas et puis, a quoi cela aurait-il rimé ? J'aurais juste usé de violence comme mes pairs, même si c'était contre moi. Je n'en savais rien, de la longue et sinueuse souffrance ? En effet, c'est ce qu'il avait dit. Extérieurement, rien n'aurait pu en effet le montrer -une fois de plus grâce à mon univers- mais j'étais dans le même cas que lui, voire même pire, ou moins, ça dépend des points de vue. Et il ne devais pas deviner que j'étais un Vice. Enfin, mes frères et sœurs n'avaient jamais évoqué le sujet. Et si un humain l'apprenait ? Je ne savait pas comment ils allaient exactement réagir si tel était le cas, mais sûrement négativement. Très, même, et ma vie au sein de ma famille n'était déjà pas super, je ne devais donc pas faire un seul faux pas.

Ma question avait donc fusé. Viens, aller, viens avec moi ! C'était ce que j'aurais voulu lui crier, sourire au lèvre, plutôt que cette question dénuée d'intonation comme si je demandais s'il voulait aller prendre un verre. Mais crier lui aurait fait peur et je n'avais vraiment pas besoin de ça. Pas maintenant, surtout maintenant qu'il me faisait un semblant de confiance. Enfin, que je pensais qu'il me faisait un semblant de confiance. Ce qui fait vraiment peu, quand on y pense. Et j'attendais sa réponse, suspendu à ses lèvres. Trouver sa paix intérieur, arrondir son étoile. J'avais promis, je le ferai.


    Si il n'y a pas de risque... je.. je veux bien y retourner.

Je redressais vite ma tête comme si un coup de jus m'avait traversé, ne pouvant m'en empêcher au risque de le faire fuir. Me reprenant bien vite -au point où on en était arrivé, je ne voulais pas le voir partir-, je retournais d'un pas lent au piano. C'est ce qui semblait être le mieux pour commencer, puisqu'il avait déjà quelques affinités avec l'instrument, ce qui aide fortement pour trouver la paix. Je fouille quelques instants dans mes partitions avant de trouver celle que je voulais. La danse macabre de Camille Saint-Saëns. Une de mes préférées. La posant devant l'autre partition, je me mettais déjà à ma place, assis sur la gauche, attendant qu'il ne vienne. Huit minutes pour l'emmener. Était-ce suffisant ?

    Ne cherche pas à fuir. Ne fait plus qu'un avec la musique et il apparaîtra. Je t'invite chez moi encore pour ce morceau. Peut-être ne tarderas-tu pas à trouver le tien.

Et je jouais les premières notes, attendant qu'il s'y mette à son tour, veillant tout en fermant les yeux. Je connaissais la partition par cœur et quelques brins d'herbes se faisait déjà sentir sous mes pieds, pourtant bien posés sur les lattes de bois. Viens.

[Bwarf, pas contente de mon post, désolée >w<]
Eren Donovan

▌Date d'arrivée : 22/07/2011
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Eren Donovan




La confiance est une chose difficile à donner pour moi. En effet, je suis du genre assez renfermé normalement, et faire confiance à quelqu'un peut se révéler difficile. Parce du fait de mes maladies j'ai toujours tendance à me demander si ce n'est pas par pitié qu'on m'approche ou autre chose. C'est vrai que cette notion de pitié me pourrit la vie et ce dans tous les sens du terme, alors forcément, quand on en arrive à se demander sans arrêt si on suscite l'intérêt pour soi ou simplement parce qu'on ressemble plus à un cadavre sur le point de rendre l'âme que du bon vivant. D'ailleurs en pensant à ça je viens de me rendre compte de la froideur de mes mains, c'est vrai, un froid intérieur, j'aime pas ce genre de chose, ça ne fait pas mal à proprement parler mais c'est surtout gênant, quand quelqu'un en vient à vous toucher et que vous êtes glacé ça fait peur, et suscite encore plus de pitié et c'est bien le problème parce que je ne veux pas de pitié. Alors en regardant mon interlocuteur qui semblait vouloir m'aider, me faire découvrir des choses qui pouvaient me faire du bien je me demandais encore s'il le faisait par pitié. Même si il semble lui aussi malade et doit connaitre cette interrogation sourde qui vous retourne l'âme tous les jours dans toutes vos rencontres, surtout quand ce n'est pas vous qui les provoquer.

Mais il me semble sincère, et surtout il semble se poser des questions quant à ma motivation de lui avoir donné ce mouchoir, je ne me suis pas trop posé la question, il semblait mal, ses mains étaient pleines de plaques rouges disgracieuses et qui devaient surement le faire souffrir, alors je lui avais donné ça pour le soulager un minimum, il n'y a pas à chercher plus loin, je l'ai fait sans aucun intérêt parce que mine de rien je sais que souffrir d'allergie n'est pas agréable, moi je suis allergique au pollen comme la plupart ou du moins une bonne partie de la population, ce qui dans un sens me conforte par ce que sur ce coup-là je ne suis pas un cas unique comme pour le reste, parce qu'on ne connait définitivement pas la nature de ma maladie, son origine ou ses caractéristiques profondes. C'est surtout ça qui m'ennuie en vérité. Mais il n'y a pas lieu de penser à cela maintenant. Je regarde donc mon interlocuteur encore un moment.

Et je lui avais dit, que je voulais bien revoir cette prairie de non-douleur encore une fois. Après tout s'il n'y a pas de risque, il n'y a aucune raison que je me prive d'une telle chose non? C'est vrai jusque là j'ai vécu sans, et ça ne m'a pas spécialement manqué. Sauf dans les moments ou je me faisais mes baisses de moral. Ce qui arrive de plus en plus souvent, c'est pas de ma faute si je vis mal d'être enfermé, j'ai besoin d'un minimum d'espace, même juste pouvoir sortir et marcher dans le jardin, s'il y a une sorte de jardin dans le coin, ça me ferait tellement de bien. Juste rester allongé dans l'herbe quitte à me cramer au soleil, parce qu'étrangement ma peau pâle semble mal aimer le soleil. Je ne compte même plus les problèmes de peau que je peux avoir à cause du soleil, c'est quand même un comble pour moi qui adore être dehors, vraiment. Heureusement je ne suis pas né "enfant de la lune" je crois que j'aurais très vite pété un câble en fait.

Apparemment ma réponse l'a surpris puisqu'il a rapidement relevé la tête pour me regarder comme si il n'y croyait pas et qu'il pensait que j'allais vouloir partir d'ici très vite. C'est vrai que j'y ai pensé parce que mine de rien j'ai peur et je ne me sens pas tranquille ici, mais si c'est la vérité et que cette plaine, dont je doute de l'existence propre, c'est juste un effet de mon imagination, une sorte de rêve éveillé collectif, c'est ce que je me dis, mais quitte à tenter l'expérience, autant le faire jusqu'au bout, oui je suis curieux et ça va surement me porter préjudice un jour mais que voulez vous, on a toujours des qualités qui se révèlent être de gros défauts. Il s'est donc réinstallé au piano sortant une nouvelle partition. Je mets un moment à y aller moi aussi, mais je reprends la place a ses côtés. Je regarde la partition, ah, je la connais celle-là. Une des préférées de ma professeur qui me l'avait fait jouer un nombre incalculable de fois. Mais je n'aurais même pas à chercher mes notes.


Ne cherche pas à fuir. Ne fais plus qu'un avec la musique et il apparaîtra. Je t'invite chez moi encore pour ce morceau. Peut-être ne tarderas-tu pas à trouver le tien.

Je le regarde, je ne suis pas sûr d'avoir compris ce qu'il voulait dire, mais soit, se laisser porter par la musique et ça ira. Il a commencé à jouer, et j'ai bien évidemment suivi, mécaniquement sur les 10 premières secondes avant de m'impliquer dans la musique. On m'avait répété des milliards de fois que jouer sans y mettre du cœur dénaturait la musique et la rendait inaudible. Donc, je m'impliquais dans la musique. Les touches du piano étaient l'une après l'autre touchées à un rythme clair et suivant la partition sans aucune fausse note pour le moment. Il avait fermé les yeux, je l'avais senti dans le demi hésitation de ses doigts sur le clavier. Je ne me sentais pas encore tout à fait à l'aise mais après une petite minute de jeu. J'étais plus en accord et je me permis moi aussi de fermer les yeux, ce n'est pas tant la partition qui me faisait défaut, mais peut-être un reste de peur. Mine de rien les yeux fermés je jouais autant que lui avant de lâcher un soupir, la musique emplissant mes oreilles.

Une nouvelle fois mes sens furent bouleversés. De nouveau mes doigts glissaient sur des nuages symphoniques qui écrivaient leur mélodie avec un charme et une patience inégalée. La musique s'étalait dessinant des couleurs chatoyantes. Je me sentis tomber, ou peut-être tirer je ne sais pas trop. Et l'air semblait secouer mes cheveux, mes yeux étaient toujours fermés. Je n'avais plus mal, le froid, la douleur du dos, les poumons et le cœur affolé, plus rien, je pense que j'y suis cette fois, mais j'ai peur qu'en ouvrant les yeux, tout ça disparaisse. Je ne sais pas combien de temps j'ai attendu avant de me décider à ouvrir l’œil, mais je sentais sa présence. Comme s'il m'invite à ouvrir les yeux et observer ce que je vois.

J'ouvre donc les yeux, et la plaine s'étend à perte de vue. Les fleurs se balancent au rythme de la musique qui résonne dans l'endroit. Comme si les fleurs elles-même chantaient. Le soleil brille sans me faire mal, je peux le regarder sans qu'il me brûle les rétines. Je suis pied nu je crois, je sens l'herbe a mes pieds, je regarde partout, je veux tout voir. Et je le remarque enfin, il est là non loin. Mon attention est sollicitée par chaque brin d'herbe. Des dizaines de parfum se mêlent et je prend une grande inspiration qui ne me cause aucun mal. Comme une transe, une transe magnifique. Je reporte enfin mes yeux sur lui et je souris. Je sais que je souris, et ce n'est pas un sourire de façade pour dire que tout va bien non, c'est un vrai sourire, qui plus est heureux. Parce que oui, je suis terriblement heureux, comme si on m'accordait un miracle. C'est un miracle il n'y a pas d'autre mot en plus.


Merci. Merci beaucoup. Merci énormément. Je m'appelle Todd.

Oui, je lui livre mon nom, sans aucune crainte maintenant, je sais que je peux lui faire confiance, du moins je crois, cet endroit parle pour lui, il ne peut pas être mauvais. Merci encore, merci à jamais voulais-je dire, crier en le serrant dans mes bras comme un vieil ami.
James Leighton

▌Date d'arrivée : 03/08/2011
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James Leighton



    Voyager ...
Une chose que je voulais tant faire. Il y a tellement de choses merveilleuses à voir en ce monde, de Paris et sa tour Eiffel à l'Australie et son désert ... En réalité, il y a même trop de choses. Mais si je devais n'en choisir qu'une, je pense bien que ça serait la barrière de Corail, en Australie. Une eau bleu profond qui change de couleur en fonction de la vie présente, ça doit tout simplement être magique. Turquoise, azur, saphir, bleus plus ou moins clairs, les noms de pierres précieuses lui conviennent si bien ! Le soleil se reflétant à la surface doit être lui aussi magnifique, brillant de milles feux tout en faisant scintiller les vagues, constantes dans leurs mouvements .. Sans parler des merveilles qu'elles cachent. Des milliards de vies grouillantes dans un mélange de couleurs chatoyantes ... Seul le fait d'y songer me soulage quelque peu. Et c'est en y pensant que j'avais aménagé là où le piano nous emmenait, moi et mon passager.

J'avais déjà commencé à jouer
La Danse Macabre lorsque je sentis ses doigts appuyer sur le piano, ses notes se mêlés aux miennes, fermant comme d'habitude les yeux. S'il suivait mon conseil, il devrait faire de même, mais la question n'était que peu importante. Y arriverait-il, voilà la véritable question. Est-ce qu'il me suivrait, mené par la musique déjà commencé de Saint-Saëns ? Sentait-il déjà l'herbe moelleuse de la plaine qui s'étendait sous mes yeux ? Oui, j'y étais déjà, ayant passé l'étape intermédiaire. Et l'endroit n'avait pas changer de ce matin si ce n'était que le ciel s'était ensoleillé, effaçant le phare inexistant. L'herbe se mouvait en fonction de se que ma main jouait, là-bas, bien loin de ce monde parallèle, et les ondes sur l'eau marquaient le rythme. Calme, tel était ce lieu pour moi sacré, que j'essayais chaque jour d'améliorer.

Mais
lui, où était-il ? Viendrait-il seulement ? Décidant d'attendre dans un coin d'herbes hautes, je les sentais bouger dans mon dos, ressemblant à des milliers d'effleurements. Je me sentais bien, ayant déjà oublié toutes les souffrances auparavant endurées. J'aurais voulu les enfuir au plus profond de l'infini, dessiner une croix dessus ou encore les mettre à la poubelle, mais les maladies n'étaient pas si simple à supprimer. Si seulement ... Mais je ne devais pas penser à ça, pas maintenant. Il fallait juste qu'il vienne, qu'il apparaisse comme la dernière fois. Le morceau n'était pas encore bien avancé, mais le temps passait tellement vite ! La Danse avançait, imperturbablement, sous nos doigts passant de touches en touches.
Et il apparu, sans silhouette préventive ni souffle d'air autre que le vent déjà présent. Simplement, calmement, juste présent. C'était ce qu'il fallait, ni plus ni moins que sa présence et un esprit en paix. Mais ses yeux étaient toujours fermés. Avait-il peur ? Encore une fois, je ne pouvais que le comprendre, ayant déjà vécu cette scène bien des millénaires avant.
Ouvre-les ~ ! J'avais glissé ces paroles dans le vent, ne voulant pas le brusquer ni l'effrayer. Simplement l'aider. Je lui devais bien ça, pour tout ce que je lui fais subir. Je m'en voulais, terriblement, plus que pour n'importe quel autre homme en voie de mourir. A vrai dire, c'était à peine si j'osais le regarder, poser mes deux yeux sur le spectacle que les autres Vices auraient trouvés si amusant. En quoi la mort était-elle amusante ? C'était sûrement car ils ne la connaissent pas. Et je parle d'eux comme si j'étais différent, mais non, je suis et resterai une de ces ignobles choses qui déciment les peuples, semant tant de haine, de pleurs, de sang et de morts ... Baissant la tête, je ne peux m'empêcher de détourner le regard. Je ne suis même pas digne de le regarder, en réalité. Je n'en ai pas le droit.
    Merci. Merci beaucoup. Merci énormément. Je m'appelle Todd.
Merci pour quoi ? Pour te faire souffrir ? Si tu savais, tu ne m'aurais jamais suivi, jamais parlé ni même regardé. Peut-être m'aurais-tu cracher au visage, mais je ne le mérite même pas. Et tes remerciements ... ce n'est pas la peine de dire que je ne suis pas à la hauteur. Et j'ai relevé la tête, comme s'il y avait de l'espoir qu'il me pardonne, mais pourquoi ? Il ne savait rien, alors pourquoi espérais-je ? Le sourire que je trouvais sur son visage me fis cependant chaud au cœur -si j'en avais bien un- et c'est en faisant la même mimique que je lui donnais mon nom.
    James. *Vice de la Maladie, celui responsable de ton état, en fait !*
J'aurais voulu lui dire, mais tout restait bloqué. Qu'aurais-je récolté à dire cela ? Juste une rage encore plus présente du côté de ma famille, une haine de sa part et la joie complète de Caïn pour ce dernier point. Alors je me taisais, comme d'habitude. Néanmoins, j'aurais pu dire au moins une phrase pour accompagner ce qui me servait misérablement de nom. James. Le prénom d'un super espion dans certains films américains, non ? Quelqu'un de confiant, sûr de lui, gagnant toujours ? A ce demander pourquoi avoir choisi ce prénom. Je ne me souvenais même plus si je l'avais choisi ou non. Mais peu importait.

M'avançant vers lui, je fis apparaître un morceau de nuage avant de le faire prendre la forme de la fresque qu'il avait complétée. Il l'avait embellit, certes, mais ce n'était pas ce que je voulais lui montrer là. Ici, ce qui est important, c'est qu'on peut faire ce que l'on veut, sans limite. Du moins, je ne les ai pas encore trouvées. Je ne savais pas s'il m'avait compris mais ma gorge était toujours enserrée. C'est donc en prenant sa main que je détachais un morceau du duvet blanc avant de lui mettre dans la paume, le posant délicatement. A lui de jouer, maintenant. Les notes filent ...
Eren Donovan

▌Date d'arrivée : 22/07/2011
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Eren Donovan




Voltaire avait déjà décrit un endroit semblable, un endroit parfait, un endroit ou il fait bon vivre, un endroit paradisiaque aussi. L'eldorado l'avait-il appelé il me semble, pourtant, toutes les merveilles scientifiques, d'or et de pierre précieuse qu'il note me semble dérisoire, ils avaient l'or, il avaient le bonheur, ils avaient aussi la science et tout ce qu'un homme aurait put souhaiter en fait. Mais ils finissaient quand même part mourir, sans trop souffrir certes. Ici ce n'est pas la même chose, l'écho lointain de la mélodie que je joue, je sais que je joue, je me sens jouer cet air. Pourtant mon esprit est ici, oui c'est ça, ce n'est pas mon corps c'est une manifestation de mon esprit, et ce lieu n'existe pas vraiment. C'est le lieu de cet étrange jeune homme, pas le miens.

L'herbe est verte, légèrement jaunie par le soleil que l'on voit, que l'on sens également mais qui ne fait aucun mal, qui n'agresse ni la peau ni les yeux. Un soleil doux, presque rêveur, oui, après tout, le soleil est littéralement dans les nuages, pourquoi ne pourrait-il pas être tête en l'air. Et puis je sais que cette question, cette pensée est absurde, mais je ne peux pas m'empêcher d'en avoir. Je marche, en fait je pense que je marche et ce que mes yeux fermés voient c'est que je marche et avance. Et je ne sens rien, rien d'autre que la caresse du vent.

Le murmure doucereux de la mélodie aussi, les chatouilles de l'herbe, je viens de remarquer que je suis pied nu. Chaque parcelle de mon esprit est dans cet univers et je souris, je pense que je souris. Oui en fait, pour cette fois je fais les deux, mais mes gestes dans cet univers n'est que pensées. Une pensée qui s'incarne, c'est étrange, si étrange. Mais en même temps c'était si beau comme un miracle. Et je sens toute cette mélancolie, les pensées noires qui m'habitaient depuis quelques temps s'envoler, j'imagine une fumée noire qui sort de ma poitrine et s'évapore dans le ciel si bleu de cet endroit, c'est étrange nan? C'est faux également, ça ne peut existé une telle chose.

Et pourtant je me sens tellement bien, j'ai envie de rire, j'ai envie de courir aussi, de tomber dans l'herbe et ne me relever que tardivement. Mais je sais que c'est éphémère, je me contiens aussi par respect pour l'autre dont le prénom m'est encore inconnu, j'essaye surtout de me persuader que cela n'est qu'un rêve, que ça n'arrivera plus. Oui, je suis assez réaliste, peut être pessimiste par moment mais je n'y peux rien. Et c'est en le regardant ensuite qu'il me livre son nom.

James.

Je souris, deux références s'impose dans mon esprit, et je décide d'en donner une des deux, peut être celle que je pense lui correspondre le mieux.

Comme James Joyce, l'écrivain et poète.

James augustine aloysius joyce de son nom complet, quoi ça vous épate que je dise cela et non pas le sempiternel James bond? Ce n'est pas que je n'aime pas cet héros de roman ou de film loin de là. Mais je trouve qu'il est glorifié, musclé, intelligent, rapide, toujours en pleine forme. Non ce n'est pas la réalité. J'accrocherais bien plus facilement a un héros moins sanctifié mais qui réussissait les épreuves de la vie. En fait les héros ne sont pas eux mais les personnes qui survivent au jour le jour.

Je le vois avancer vers moi, je n'ai pas peur de lui étrangement, je serais même prêt a lui faire réellement confiance, je le vois détaché un morceau de nuage et le sculpté en cette étrange étoile. Je ne sais pas pourquoi mais ça m'amuse de voir ça. C'est son monde il peut faire ce qui lui plait c'est normal, c'est si beau à voir, c'est calme, rafraichissant, et pourtant, il semble y avoir une tache quelque part, quelque chose manque mais je ne sais pas vraiment quoi. Je ne saurais pas dire ce qui me choc ici. C'est lorsque je senti le léger morceau de nuages dans mes mains que je me commençais a me poser des questions.

Que voulais-t-il? Que je tente moi aussi de créer mon monde? Je ne sais même pas comme je le voudrais, mais ce nuage ne devais pas rester la, un nuage c'est triste sur terre, et je regarde le ciel, je lui trouve une place, et sans comprendre il y va joyeusement, et ça me fait rire, j'ai l'impression qu'il chantonne lui aussi. Oui, finalement moi aussi je peux faire quelque chose. Moi aussi j'ai un monde. Je prends le temps de penser, je pense fermer les yeux et visualiser, et je souris, il y a une chose qui me ferait plaisir. Et pour jouer, a nos pieds je couche l'herbe en une sorte de carré, qui devient une trappe. C'est amusant, j'ouvre la trappe et je regarde James, je lui souris.

Viens.

Je dis simplement se mot et je saute dans l'ouverture, je me sens tomber, mais la chute deviens douce, et chaude, je suis dans l'eau, j'aime tellement l'eau. Mon mon a moi est plein d'eau, mais je respire, et les courant me porte au sol, je vois dans l'eau des poissons multicolores et quelques poissons livres aussi, qui nous raconte leur contenus. Des sirènes, mâles ou femelles qui représentent ceux qui comptent pour moi. Et mes pieds rencontrent le fond d'un sable tiède et fin, et devant moi il y a un palais, un palais illuminé comme s'il était une aurore boréale, sa forme n'est pas encore terminée, indécise, comme si il se construisait. Mais rien que les merveilles alentours me donne envie de pleurer, je me sens si bien ici. Et les larmes de ce corps fait de pensées se mêlent à l'eau comme des diamants qui vont nager plus loin.

C'est magnifique...

Dis-je en regardant James, la gorge serrée.

Tu t'y sens bien aussi?
James Leighton

▌Date d'arrivée : 03/08/2011
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James Leighton



[HRP : j'ai introduit Hazel dedans, si jamais l'action décrite ne le fait pas, je peux le tourner autrement n__n]


    Le soleil chauffait sur ma nuque désertée de mes cheveux blancs, mais pour une fois, je ne craignait pas d'insolation.

Que c'était bien, de se dire qu'on ne risquait rien, qu'ici tout était permis ! J'étais chez moi, ma véritable maison, cent fois mieux que ma pauvre petite chambre qui était déjà un bon havre de paix. Oui, ici, je n'avais pas peur de me coucher dans l'herbe et d'attraper des tiques puis lyme, de fixer le soleil et de perdre la vue, de boire cette eau non filtrée, non, ça ne me faisait pas peur. Pourquoi ? Quelle question étrange à se poser, quand on est tellement bien comme maintenant ! Mais j'y ai pourtant réfléchi tant de fois, sans trouver de réponses qui me conviennent totalement .. La plus évidente serait que je n'y ressent aucunes douleurs, aucuns problèmes, étrangers ici, mais non, il y a quelque chose qui manque. Encore et toujours ... Sans que je n'arrive à mettre la main dessus. Mais ce jour-là, c'était différent. J'avais déjà essayé d'emmener quelqu'un, Hazel, plus précisément. Pourquoi elle, et pas Nathaniel ? Oh, je ne pense juste pas que la Folie puisse rester aussi calme pour rentrer dans la musique, pour pénétrer dans cet univers improbable. Mais Hazel, elle ... Elle voulait me comprendre, ou du moins essayer sans trop se fatiguer. J'imagine que ce n'est pas facile, élevé dans le culte de la souffrance et du mal. Je m'étais tourné vers elle également car elle avait ressenti ce qu'elle faisait aux Hommes à travers la préférence de notre -j'ai toujours du mal à l'avouer- Père, Chaos, à Shelley. Malgré sa façade et ce qu'elle dit, ça a bien dû la rendre un minimum plus humaine ... non ? Enfin, je le supposais, rien de plus. J'avais donc essayé de l'emmener une fois, sans succès. Son ombre s'était bien profilée un instant, mais rien de plus. Ça devait plus l'exaspérer qu'autre chose, de rester ici, suppliée par son frère, mais elle avait tout de même tenté, et je lui en étais un peu reconnaissant. C'était la seule de la famille qui tentait ouvertement de me comprendre .. Peut-être allait-elle craquer et arrêter de faire souffler la misère sur l'hôtel ? L'espoir fait vivre, oui, mais trop rend fou, et j'allais finir ainsi, à croire que mes pairs allaient devenir de doux agneaux. Ce que je pouvais être naïf, certaines fois ..
Peu importait sur le moment, et je pensais donc à ce qui manquait habituellement mais qui étrangement était là, ce jour-ci. Et je ne voyais qu'une chose : Todd. C'était ce qui n'était pas là, normalement, et il comblait étrangement ce vide. Peut-être était-ce le fait d'enfin partager cette chose si impossible à décrire, ou d'avoir trouvé quelqu'un comme moi, qui me comprenait enfin vraiment ? Je n'en savais rien, mais ne pas en connaître la raison m'allait. Nous vivons bien mieux dans l'inconnu qu'en sachant tout ce que la vie vous réserve. J'en étais encore un bon exemple, lassé de savoir exactement ce qui l'attendait. Éternité, souffrance, maladie. Mais qui sait, peut-être son existence éternelle allait-elle lui réserver quelques surprises ? Pas trop mauvaises, s'il vous plaît ...
Sa voix me tira de mes pensées, ayant toujours les yeux fixés sur lui et ma bouche dans ce rictus qui devait être de moins en moins naturel. Mes pensées m'avaient emmenées loin, et j'eu un moment d'inaction avant de comprendre ses mots. Il me parlait de James Joyce, un poète que j'avais vu évoluer avant de le voir tomber sous mon Vice, encore. Il avait sûrement voulu me faire plaisir, avec cette référence, pensant plutôt à un homme intelligent et d'art, mais me rappeler la perforation de son ulcère au duodenum était douloureux pour moi. Souriant malgré tout pour la gentillesse que voulait me donner Todd, il se retrouva avec le nuage dans les mains. Avait-il compris ? Mes mots restaient bloqués, encore et toujours, n'allant pas plus loin que ma pensées. Je n'avais jamais eu de problèmes comme ceci dans mon univers, je ne comprenais à nouveau pas. Me pliant aux caprices de Dame Nature, je gardais le silence, l'observant uniquement. Attendant qu'une chose ne se passe, ignorant laquelle mais certaine qu'elle allait arriver. Et je ne fus pas déçu.
Le nuage bougea, sans que je n'y soit impliqué. Il avait donc compris le principe, et un sourire plus franc qu'avant éclaira mon visage. Un carré d'herbe s’aplatit avant de disparaître purement et simplement, modelé par les envies du garçon aux cheveux rouges. Une trappe apparaît .. est-ce son univers, à lui ? A-t'il déjà tout compris, tout créer ? Je le saurais bientôt : il l'ouvre, avant de m'inviter, d'abord de son sourire puis de sa voix. Un simple mot lâché, comme quand je lui avais dévoilé mon prénom, perdu dans le silence complet des lieux, du vent chantant des les herbes hautes. Que vais-je découvrir ?
Sautant à pieds joints, c'est une eau tempérée qui m’accueille dans ses bras doux et ses courants plus froids. J'arrête de respirer dans ce monde-ci, ne voulant pas troubler le liquide avec mes bulles remplies d'air qui n'a jamais été respiré, jamais avalé, jamais existé. Des poissons aux couleurs chatoyantes accompagnent cet océan sombre qui contient d'autre étranges animaux, des espèces de livres accaparés de queues mais secs, comme déversant leurs histoires et leurs sentiments dans cette mer inconnue des cartes et mémoires. Le sable qui arrive enfin en contact avec mes pieds après cette douce descente est fin, chaud, même, à l'image de l'eau dans laquelle nous sommes immergés. Les alentours sont baignés de lumière, mais pourtant, on ne décerne pas bien l'espèce de palais bougeant au rythme des vagues inexistantes, alliant le vert et le bleu dans un mélange réellement magique. Ainsi, il ressemblait à ça. Après tout, notre univers ne sort-il pas de notre coeur, de notre nous le plus profond ? Soudain, je remarque une sirène au visage fin et aux cheveux verts, en totale concordance avec le palais flou. Cette personne me disait quelque chose, et c'est avec l'impression de déjà vu qu'elle s'en alla, nageant au rythme de la musique, encore joué par nos deux corps, là-bas, au loin, très très loin d'ici. C'était beau. Magnifique. Magique, même, et sûrement encore plus à ses yeux, ainsi son commentaire me fit sourire doucement. Bien évidemment, que ça lui plaisait.
    Tu t'y sens bien aussi?
Oui, assurément. Cet endroit me calmait, tout comme mon univers. Qu'y avait-il a dire de plus ? Rien. Rien d'autre que de se sentir extrêmement bien, laissant son esprit divaguer. Je devais tout de même me contrôler : si jamais je laissais totalement faire mes envies, elle apparaîtraient ici, faisant disparaître l'univers de mon nouvel ami. C'est d'un hochement de tête que je répondis, avant de parler d'une voix altérée par l'eau.
    Bravo. Il est vraiment beau.
Un poisson frôla ma jambe et c'est d'un geste leste que j'essayais d'attraper un poisson-livre pour qu'il me livre son contenu. Affolé, les pages tournèrent et les mots s'enfuyèrent, versant dans cette mer un océan de lettres en tous genres. Un rire naquit dans ma gorge, résonnant cristallement dans le liquide agiter par nos notes. Voilà ce qu'il manquait ! Prenant des lettres au hasard, je fis tant bien que mal une clé de sol, que je laissais ensuite s'échapper vers d'autres rivages lointains. Bravo, oui, vraiment.
Eren Donovan

▌Date d'arrivée : 22/07/2011
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Eren Donovan




L'eau, cet élément inspire le calme, le silence, la douceur, mais aussi la violence destructrice presque impossible à contenir. Les ouragans, les tsunami, les tempêtes. Ses catastrophes naturelles aqueuses ne peuvent être arrêter, la preuve en est des dizaines de côtes dévastées, des milliers de morts emportés dans les eaux troubles et tumultueuses d'une Terre déchainée. Les Dizaines de milliers de survivants qui se retrouve sans rien. L'eau est bien imprévisible quand on y pense, une rivière si calme où les enfants vont se baigner durant les longues journées d'été chaudes et ensoleillées, et cette même rivière en cru qui emporte les plantations du petit jardin qui le bordait.

Comment alors, penser vivre en harmonie avec cet élément qui peut vous apporter joie et douceur mais aussi malheur et douleur? Craindre l'eau n'est pas non plus une solution, cet éléments si imprévisible à son charme et c'est son caractère si lunatique qui lui donne toute sa puissance et son intérêt. Et parfois, on s'y sens mieux qu'à l'air libre, c'est mon cas et malgré les remous tièdes et calme de cet environnement liquide et sombre je me sens vivre mieux que sur des plaines verdoyantes. L'eau à des vertus curatives qu'on ne peut décemment lui enlever d'un simple revers. Les cures thermales en sont la preuve, ces eaux de différents endroits utilisé pour purifier le corps de certains de ses désagréments, comme le stress de cette société. Les rhumatisme de la vieillesse qui court devant vous et que l'on cherche à évité.

L'eau est d'abord et avant tout un liquide qui vous plonge dans les tréfonds de votre âme. Souvent, allonger dans une baignoire la tête sous l'eau alors que votre respiration se tais, vos penser s'éloigne a mesure que votre cœur s'agite, cherchant l'oxygène qui lui manque désespérément. Emplissant votre tête d'une mesure de panique, sans que vous ne pensiez encore à remonter, prenant peu à peu conscience que vous partez loin, que si vous continuez c'est la fin qui vous attends, et le cœur ralenti, il n'y plus d'oxygène, la fonction s'arrête comme une panne faute de carburant. C'est là que l'instinct de survie reviens et l'on ressort respirant à plein poumon, retrouvant la sensation de vie, après ce voyage qui semble avoir durer si longtemps et qui fut si court. Comme une faille temporelle qui vous à mener au bord des portes de l'univers, début de la création et révélatrice de tous ses secrets. Dans ses moment là, on regrette seulement de ne pas pouvoir respirer sous l'eau, en sachant que si c'était le cas, le voyage ne se ferait pas.

L'eau, c'est si fascinant comme élément. Un liquide qui emplis la plupart de notre corps, dans lequel nous naissons pour la première fois. Toujours entourés de liquide, que ce soit avant notre venu au monde, mais aussi quand nous vivons il nous faut boire, nous hydratés. Et quand nous mourrons, nous sommes envoyés sous terre, là ou l'humus millénaire chargé d'humidité des nappes ou de pluie attaque lentement notre dernière demeure. C'est étrange, l'eau est un élément qui nous constitue et nous suis. Et nous passons la moitié de notre vie au moins à nous protéger de l'eau. Pourtant, l'eau me fascine, comme ses voyages qu'elle permet, l'eau à un effet terriblement apaisant, elle vous berce comme un enfant, nous donne l'impression de revenir au sources, avant même notre naissance. Plongé là, dans ce monde qui m'appartient, j'ai envie de simplement m'allonger, en position fœtale et rester ici, bercé par cette eau ni froide ni chaude.

Je me sens tellement bien ici, mais je sais aussi que toujours être dans l'eau m'ennuierait. C'est là que les couleurs chatoyantes et mouvante en face finissent de se créer, une sorte de dôme de couleur, passant du vert au rosé, comme une aurore boréale, que je n'avais jamais vu et qui est si belle en vérité, oui un dôme. Je ne veux pas encore y aller, j'ai déjà beaucoup trop à voir.

Bravo. Il est vraiment beau.

Je le regarde, ce guide étrange qui me fait découvrir un monde qui n'existe que dans ma tête, et dans cette pièce, dans ce morceau. Comme un long rêve musical. C'est tellement étrange mais aussi tellement libérateur. Je me sens un peu comme un enfant qui vit son plus merveilleux conte de fée. Et je souris, sa voix est douce dans l'eau. Le poisson livre ses lettre dorées dans l'affolement, et je crois que je l'ai suivi dans son éclat de rire. Et je vois sa clé de sol s'envoler alors qu'elle me donne une idée je la redirige dans une sorte de léger courant qui tourne autour de nous, et les lettres dorées qui la compose éclaire désormais le dôme et cet endroit, comme un soleil fantomatique et irréel qui nous baigne d'une chaleur humaine et de rire.

Ayant enfin terminé j'avançais vers cette bulle colorée pour l'ouvrir et découvrir ce qu'il y avait derrière quand tout disparu, l'eau s'asséchait, les couleur s'enfuyait les livres et les sirènes nageaient très loin et avant de m'en rendre compte j'étais retomber a ma place devant ce piano ou la dernière note venait de filées. C'était assez douloureux, comme si je n'avais plus respirer durant ses quatre minutes. Mes yeux étaient ouverts mais mon esprit avait encore du mal à revenir, flottant entre les deux mondes, pour réintégré définitivement mon corps. Évidemment, la compression de mes poumons, mes bras las et le crane qui explose revinrent en même temps. Mais je les supportaient mieux, du moins je ne me sentais pas d'humeur assez maussades pour les haïr et vouloir les stopper de manière expéditives.

Mon souffle était assez lent et profond, oui j'étais calme, c'est assez étrange pour moi qui a toujours choisi de vivre a 500% a l'heure. Et je me met à rire, un rire surement dément, je m'en rends bien compte, mais j'ai terriblement envie de rire. Je ne me soucis pas de ce que James pourrais en penser, peut être comprendrais-t-il. C'est l'intuition que j'en ai, alors je continue a rire, me tordant presque sur le piano laissant sortir cette hilarité et cette joie, mais aussi l'incompréhension et tout ce que j'aurais eu besoin d'évacuer dans ses éclats. Et ce durant un long moment, un fou rire et un rire fou. C'était ça. Avant de pouvoir enfin reprendre le contrôle et me calmé définitivement, vide de tout, prêt à affronter n'importe quoi. J'étais pour la première fois réellement serein.

C'était totalement dingue!

C'était aussi mon seul commentaire. Je ne pense pas avoir besoin de lui expliquer tout ce que j'ai ressenti et ressens de toute façon, comme depuis le début, on a pas vraiment besoin de se parler.
James Leighton

▌Date d'arrivée : 03/08/2011
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James Leighton




    « La musique peut rendre les hommes libres. » Bob Marley.
Que dire de plus ? Rien, encore une fois. Comme si je n'avais rien à dire puisque tout ce que j'ai découvert l'était déjà, comme si je ne faisais que recopier les autres. Comme effacé, sans personnalité. N'est-ce pas la réalité, après tout ? Je préfère me murer dans le silence avec mon visage de glace, inexpressif et si plat que n'importe qui s’ennuierai en le voyant. Quelque part, je me détestais, oui. Mais pourquoi ? A cause des remarques des autres ? Non, j'en suis simplement lassé, de tout ça. A la fin, je suis comme mes pairs : je suis mon Vice. Et je le sais, depuis longtemps, toujours, même. Mais, comme le faible que je suis, je préfère l'ignorer et tenter vainement de m'y souscrire, combattant de mes maigres forces ma famille, tout comme l'oubli. Et la maladie, quelle chose ... Sournoise, toujours présente mais cachée et attendant le bon moment pour jaillir au grand jour pour causer le plus de mal. J'étais ainsi, du moins envers les autres Vices. Moi qui ne voulait pas de violence, je la semais moi-même dans ce milieu à haut risque qui pouvait faire mourir des milliers d'innocents en la minute-même à cause de mes coups fourrés. Mais malgré tout ça, je n'arrivai pas à rester dans mon coin, je me sentais obligé d'agir, et comme un héros qui marchait dans la boue pour finalement tomber dedans et se faire déshériter de son titre, je n'arrivais à rien. A part me ridiculiser, bien entendu. Et Nathaniel qui me regardait avec des grands yeux, ne comprenant pas, fou comme il l'était. Et Eileen qui venait me consoler, avant de me poignarder dans le dos. Et Hazel qui me regardait avec un air de pitié. Et Caïn que me rabaissait en me criant dessus, crachant son venin directement dans mon cerveau. Et Alix qui se contentait de m'observer, sans rien dire tout en expliquant tout. Et Abbel qui soufflait sa fumée dans mon visage juste pour me faire tousser. Et Shelley .. Shelley, elle, faisait tout en même temps.
J'avais longtemps et plusieurs fois songé à craquer, à arrêter. A me rabaisser dans ces enfers remplient de sadisme, de prendre enfin ma véritable nature dans la peau. Être ce pourquoi j'étais là, en fait. Que j'enviais ces humains, eux qui pouvait avoir le choix. Peut-être ne l'avaient-ils pas tout le temps, mais déjà plus. Et là, je ne l'avais pas. Je ne pouvais pas continuer à osciller entre les deux, à ne pas savoir choisir entre souffrir et faire souffrir. Et je n'y arrivait pas. Encore un signe de ma faiblesse. Si j'avais résisté si longtemps, n'aurais-je pas pu continuer encore quelques millénaires ? Le temps était si paradoxale, avec nous, passant au travers comme une légère brise qui se balade. Pourquoi devais-je me remettre en question maintenant ? Peut-être parce que la solution m'était enfin apparue. Enfin, c'est ce que j'avais tout d'abord pensé, en arrivant à l'hôtel. Notre vie allait changer, nous le savions tous. Eux se réjouissaient pour la plupart, mais moi, le pauvre petit et faible mouton noir -ou plutôt blanc-, j'avais peur. Qu'allait-il m'attendre, là-bas ? Je n'en savais rien. Ainsi, j'étais en pleine période de doutes. Mais, si j'avais su ... j'aurais accouru ici. Premièrement, tout le reste du monde était débarrassé des vices que nous propagions et savoir ça m'apportait un vrai soulagement. Mais en plus, je venais de rencontrer cette homme-ci, celui qui était depuis si -même trop- longtemps la cible de mon vice, mais refusant de perdre face. En quelques sortes, il était comme moi, sur plusieurs points mais particulièrement sur un. Tous deux nous luttions sur des choses qui nous dépassent, que nous ne gagnerions jamais, mais malgré la pluie, le vent et la grêle, nous essayions de faire sentir un peu de soleil dans notre coeur. Et lui, il ne se posait pas de questions. Il faisait le nécessaire, comme s'il ne voulait pas voir vers où le rond allait le mener, bien qu'il sache qu'il retournerai sur ces pas. Et je l'admirais pour ça, simplement et magnifiquement. Je ne devais pas m'arrêter, non plus. C'était comme si sa dévorante envie de vivre m'avait transpercée, donnant l'envie d'enfin essayer de vivre comme lui. Et c'est ainsi que j'en fis mon protégé, ceux que mes pairs appelaient négligemment "doudou", comme un bout de tissu auquel on tenait mais qu'on pouvait remplacer sans effort. Mais non, ce jour-ci, je me le disais franchement : je n'étais pas comme ma famille. Mais ça n'a duré qu'un temps ...
C'est d'un regard neuf que je le regardais après ces pensées, un sourire simple sur mes lèvres. Après tout, n'était-ce pas ce qui faisait son charme ? Mais peu importait, il voulait juste être sincère avec lui, lui montrer combien il croyait en lui et combien il m'avait donné confiance en moi. Bien entendu, il ne pouvait pas comprendre. Et je ne pouvais pas lui expliquer. Que la vie est injuste, au fond. Il me répond, d'un sourire tout aussi doux, sûrement dû à l'émerveillement du lieu. Comment décrire comment on s'y sentait ? C'était si simple et si compliqué .. Alors que mon regard restait fixé sur ses lèvres, il mania son univers, ayant sûrement déjà compris les bases. Il lui réservait tant de surprises ... Des courants plus froids, juste assez pour nous rafraîchir, faisant virevolter autour de nous les lettres comme au milieu d'un tourbillon de lumière. Il s'avança vers quelque chose que je ne vis pas, plongé dans l'admiration des papillons lumineux de la spirale, mais quand il y arriva, c'était fini.
Je l'avais senti dans mes doigts, là-bas, au piano. Ils ralentissaient toujours en fin de morceau, la Danse Macabre ne faisait pas exception. Et les dernières notes s'enfilaient comme les premières, toujours aussi belles et envoûtantes. Mes yeux s'ouvrirent d'eux-même, me remettant sur le chemin de la réalité, la dure et simple vérité. Celle que je déteste tant. Mes doigts bougèrent encore deux fois avant d'appuyer sur la touche ultime. Fin. Je l'observais, cette chose blanche encore enfoncée qui avait produit ce son tant adoré et tant détesté. Bien évidemment, ce n'était pour moi que la fin de mon voyage quotidien, bien qu'il fut spéciale, je n'éprouvais rien de plus qu'habituellement. Mais lui ... il devait être bouleversé, comme la première fois. En espérant que ça lui plaise toujours autant et qu'il ne s'enfuit pas en courant. Je ne savais pas si j'allais m'en remettre, s'il le faisait. Mais non. Un rire mit fin à mon calvaire silencieux, brisant mon stress à coup de hache. Bien qu'étrange, il me rassurait vraiment, et c'est en poussant un soupire que je ris à mon tour, bien que beaucoup moins. Il ne put s'empêcher de traduire ses émotions par une phrase, bien qu'elle soit totalement inutile à mon goût. Je le comprenais que trop bien. Encore une fois.
Mais le piano n'était pas la seule alternative. Comme guidé par un fantôme, je m'étais levé quelques minutes plus tard vers un mur blanc et ai pris une peinture de même couleur, quoi que plus cassée. Je trempais trois de mes cinq doigts, les ressortant en voyant le liquide couler. Devais-je parler ? Peut-être. Ma gorge s'était décoincée, comme m'y encourageant. Et je parla alors.
    Tu sais, le piano a le même effet que la peinture, par exemple.
Mais ce qui était mieux, c'est qu'il semblait ne pas connaître réellement cet art, comme s'il n'y était pas à l'aise. Ce qui ne ferai qu'augmenter le bien-être de son univers. Sortant ma main du pot, elle trembla d'abord avant que je ne parvienne jusqu'au mur où j’esquissais le tourbillon de notes, lettres et autres mots qui m'avait tant plus. Cependant, comme les deux étaient tons sur tons, on ne distinguait que certains traits, laissant l'imagination en placer d'autres, existants comme imaginaire. Là était la véritable ressource de l'esprit, de la liberté. Les autres pots tout autour de moi n'attendaient que lui, ainsi que le coussin déjà assez écrasé qui me servait habituellement de siège.
    « Une chanson est un moment qui nous échappe. » Et là, Monsieur Chédid, je vous répondrai : pas seulement, mon cher, loin de là.
Eren Donovan

▌Date d'arrivée : 22/07/2011
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Eren Donovan



J'ai de la chance si l'on puis dire. Je suis et est encore, aux dernières nouvelles, fils unique. Du moins fils biologique de mes parents. Même si il est possible que ma chère et tendre maman ait eu un autre enfant depuis la séparation d'avec mon père. En réalité, je n'en sais rien. Mais je suis bel et bien le seul véritable fils biologique de mon paternel. Donc de ce coté là je suis bien fils unique. Oh bien sûr vous pouvez vous scandalisés mais non, pour moi, Frances, même si par une alliance trompeuse fait partie de mon "foyer". Elle n'a aucun lien de parenté avec moi. Enfin, aucun lien de sang. Et quand je parle de foyer, j'en parle au sens sociologique et économique. Ce sont les personnes qui vivent sous le même toit et mettent en commun leurs revenus. C'est vrai qu'on confond souvent. On nous dit demi frère et demie soeur. Mais ce n'est pas le cas, nous sommes justes frères et soeurs par alliance. Rien ne nous lie mis à part papa et sa mère. De fait même si on me parlait parfois des problèmes entre fratrie, je ne pouvais pas vraiment comprendre. Au mieux imaginé mais cela ne fait pas tout malheureusement. Et puis de toute manière ça ne m'intéresse pas spécialement donc.

Toujours est-il que je suis revenu a la réalité assez brutalement. Bien moins que la première fugace expérience avec tout ceci mais tout de même. Le retour entre ce monde, si c'est un monde, sans douleurs et la cruelle et dure réalité est telle que j'ai presque l'impression que toute la souffrance à laquelle je me suis soustrait durant ses quelques minutes me tombent dessus toute en même temps. Comme un éléphant sumériens qui m'aurait été lâcher, effrayer et incontrôlable de la tête jusqu'au dernier nerf, tendon ou même muscle de mon corps qui se trouve plus affaibli que je ne veux bien l'admettre. Dans un sens, je fais preuve d'un tel égoïsme en ne laissant pas paraitre à que point je suis faible. Par pure fierté peut être, ou tout simplement parce que je ne l'admet pas? Non, c'est une manière de dire un gros "merde" à la personne qui me maudit en me faisant subir de telles choses.

Mais je n'ai pas envie de penser à de telles choses pour le moment. Plus important, le rire qui a suivi le miens m'a un peu surpris. On aurait dit une sorte de rire soulagé, presque à dire merci. Mais aussi un rire particulièrement creux, du genre de ceux qui cachent des choses si profondément que même leur esprit ont du mal à la retrouver. C'est étrange, cette personne, ce James que je n'ai rencontré qu'il y a cinq minutes à tout casser et qui m'a fait vivre presque une journée entière, me montre une nouvelle dimension de lui même. J'ai presque l'impression de le connaitre depuis toujours mais je sais que c'est totalement faux. C'est étrange cette conception du temps en vérité. Comme quelque chose de particulièrement malléable. Qui se joue de vos perceptions comme pour mieux vous narguer et vous faire savoir que c'est lui qui commande et pas vous. Comme un univers en interaction avec le notre mais également aussi peu imprégner que l'air. C'est une chose que l'on révérait de contrôler en sachant que c'est purement impossible. C'est tout à cette réflexion que je me rends compte que James à quitté le piano. Il est devant un mur encore vierge de tout.

Tu sais, le piano à le même effet que la peinture par exemple.


Je le regarda longuement alors que la peinture dégoulinait de sa main laissant une trainée colorée suspendues quelques secondes dans l'air avant de s'allonger tel un trépassé dans l'océan de ses congénères, calmes et lisses. Le coussin à peine écraser et qui semblait pourtant de sa force usée m'appeler, je quittait le piano pour m'y installer à genoux sans toucher à la peinture, je ne sais pas peindre et encore moins dessiner. Je regarde la peinture et j'ouvre quelques pots, juste pour voir la couleur. L'odeur me pique le nez et me vrille le crane. Les relents chimique sont important mais je ne montre rien.

Je ne sais pas peindre. Je préfère t'observer pour ne rien gâcher.

Même si l'envie de créer quelque chose me viens à l'esprit comme cette folie destructrice qui vous prend par petit coups pour vous dire que c'est fini. Que vous en avez marre. Comme cette envie de prendre les portes, des poignées de ce liquide et les placarder sur le mur comme des projectiles invincibles. J'en ai un simple sourire alors que mon index droit entre en contact avec la texture aqueuse bien que légèrement pâteuse de la peinture et du doigt je trace une simple ligne et je fini par un cercle vide tout au bout. C'est un simple début. Une phrase d'introduction avec un point qui est loin d'être fin, final.

Une toute nouvelle aventure. Un nouveau voyage.
James Leighton

▌Date d'arrivée : 03/08/2011
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James Leighton




    La peinture, qu'est-ce, à la fin ?

D'abord, des pigments et des liants. Plus ses deux choses sont présentes, meilleure est la peinture, plus agréable à manier, à sculpter, étaler. Les pigments de mes peintures sont naturels, bien évidement, venant de minéraux comme de substances organiques. Terre, ocre, lapis-lazuli, sinabre ou encore oxyde de fer du côté des roches, des os, du sépia, le bistre, l'indigo, la guède, le safran ou kermès .. Les couleurs sont aussi nombreuses que nos envies, en réalité, et il n'appartient qu'à nous seuls de les créer. Le liant, quant à lui, sert à former des quatre ingrédients un tout coloré. En gros, la peinture elle-même. La mienne contenait de la gomme arabique, liant naturel conseillé pour l'aquarelle, extrait de la sève d’acacia. Pour ma part, j'en cherche toujours à la sève de cerisier, pour une raison inconnue. Peut-être était-ce parce que j'appréciais beaucoup ce grand arbre aux fruits si doucement sucrés .. Les deux derniers ingrédients sont du liquide et des additifs. Le premier sert à donner la viscosité nécessaire à la peinture, ni trop liquide, ni trop compacte. Personnellement, j'aime quand la texture est assez compacte tout en vous glissant entre les doigts, une sorte de serpent coloré qui sinue de votre pinceau jusqu'au sol de plus en plus vite, sans pour autant se presser. Pour finir, j'essaie également d'utiliser le plus d'additifs naturels comme le miel, le fiel de boeuf et la gomme de Dragon - obtenu à partir de la sève séchée d'une vingtaine d'espèces de plantes du sud-est de l'Europe et du sud-ouest de l'Asie. Pour ce qui est des agents conservateurs, je n'en utilise pas. Pourquoi ? Parce que je vide un quart de pot chaque jour, sûrement. Oui, je crée moi-même mon aquarelle, commandant ou cherchant dans ma commode ses trésors. Des trésors, en effet, encore plus que mon piano, encore plus que les étoiles, encore plus que mon sommeil ...
La peinture, c'est ce qui m'emmène le plus loin, dans le plus vaste de mes univers. Pas de contre-coups, le temps y est illimité, tout comme mon imagination. Après tout, la peinture, ce n'est pas ses composants chimiques. Ou du moins, pas seulement. La peinture, la vraie, c'est celle accompagnée de nos sentiments, empreinte de notre âme et notre esprit, celle qui ne va plus faire qu'un avec vous-même. Celle qui fait partie de vous, et pour ça, j'ai besoin de la créer moi-même. Étrange pour certains, normal pour moi, je me moque bien du regard des autres, après tout. Et eux se moquent bien souvent de moi .. Le bout de mes doigts blancs tremblaient. Qu'avais-je encore fait pour réagir ainsi ? Saleté de maladie, j'en avais assez ... Mais ce sentiment n'était pas nouveau, plutôt récurrent, l'accompagnant partout. Une vieille amie ..? Qu'en savais-je, nous sommes juste inséparables, indissociables. Même si nous nous détestons, adorons, la décision ne nous revient pas. Enfin, pas de mon côté, du moins. Je ne me rappelais même pas avoir fait moi-même de vrais choix, ceux qui guident votre vie. Non, jamais. Suis-je trop effacé ? Encore une fois, je ressemble à ma peinture. Empreintant le chemin voulu, sans dévier ni tenter de s'échapper. A quoi bon ... Une goutte arriva sur le parquet. J'aurais dû me lever, chercher une éponge et la nettoyer, mais toutes traces d'énergie étaient parties. Lassé, fatigué, c'est ce que j'étais. Comme chaque matin, en fait, comme si ce sentiment devait m'accompagner du levé au couché, même plus tard certaines fois. L'impression d'être trop plein tout en étant vide, de vouloir laisser tout partir au loin sans pouvoir s'y résoudre. Contradictoire, oui, à mon image, pour changer.
Il bougea du piano à mes côtés, s'asseyant comme je le ferai d'habitude sur ce coussin démodé, les genoux repliés vers le sol. Je ne le regarde pas, les yeux fixés sur l'oeuvre que moi seul voit grâce à la lumière, le voyant bouger du coin de l'oeil. Il ouvrit quelques pots d'aquarelle déjà mélangée à de l'eau, plus ou moins épaisse selon mes envies, avant de reprendre la parole. Il ne sait pas peindre. Parce que je sais, moi ? Non, de toute façon, il ne s'agit pas de savoir ou non. Si on retranscrit ce que l'on a envie de faire, ce qui vient de nous et nous seul, on peint. Si jamais ce n'est pas le cas, le terme "jouer" avec la peinture vous sierra à merveille. Je m'apprêtais à lui répondre quand il plongea lui aussi ses doigts dans un liquide de couleur rouge carmin. Il les leva jusqu'au mur et c'est alors qu'il traça cette ligne sinueuse, recourbée en un cercle sur la fin. Ca me faisait penser à une vague, étrangement, alors que ça n'y ressemblait pas du tout. Mais peu importe, ce que voulait représenter cette forme n'était pas sensé me faire comprendre quelque chose, seul Todd devait au minimum savoir ce que c'était ou mettre un nom sur ça. Oui, imaginer un nom, assembler des lettres comme jamais auparavant. Un mot à nous, en fait, rien qu'à nous seul. Mais moi, je n'avais pas envie de parler, ni d'écrire. Il a trop de réalité derrière les mots, trop de terre-à-terre pour maintenant. Non, pas de mots. Du bleu, simplement, mon bleu préféré, outremer, celui extrait du lapis-lazuli. Un bleu vif quand on le regarde du premier coup, mais doux et profond au fil des traits. Je ne prends même pas la peine d'enlever le blanc sur mes doigts, le bleu n'en sera que plus agréable. Cette fois-ci, j'y plonge seulement l'index, l'avançant ensuite vers le mur. J'avais promis d'arrondir son étoile, c'était lui-même qui l'avait fait, finalement. Ses formes n'étaient plus sèches et droites, son pinceau organique avait glisser sur le mur comme une plume glisse sur le vent, quelques brins de rancœur devaient s'être envolé de son être. Enfin, je le pensais.
Mon doigt se plaça à quelques millimètres de la fin de son cercle pour repartir en sens inverse. La peinture était maintenant en dehors de sa forme, seule touche bleu dans cet océan de blanc, trop uni pour que ça reste ainsi. Mettant deux autres bout de doigts dans le pot, c'est quelques traits énergiques que je fis au bout de ma forme, s'apparentant par leurs formes à des moustaches de chats. Je m'arrêtais pour observer le résultat. Une sorte de ying et yang. Le trait rouge était calme et doux, s'enlaçant du blanc comme deux fiancés le ferrait, alors que le bleu quittait ces deux êtres promis pour éclater en trois jets un peu plus loin. Il manquait quelque chose. De toutes manières, il manque toujours quelque chose, mais là, c'était à moi de faire cette chose. Indécis, pour une fois que je ne savais pas quoi faire en peinture ... Des gouttes tombaient de mes trois doigts, lentes, pour s'écraser sans bruits perceptibles sur le morceau de journal préalablement posé. Des points, voilà. De deux coups lestes, je faisais six points bleus plus ou moins gros, plus ou moins présents. Mais il y avait une chose manquante. Encore et toujours.
    Tu .. Tu sais ce qu'il manque ?
Oui, je lui ai demandé de l'aide. Comme le faible que j'étais, aurait rétorqué Paige. Mais la Passion ne m'intéressait pas. Là, maintenant, le temps s'arrêtait, bercé que j'étais dans les effluves des couleurs chatoyantes. J'avouais pour une fois ne pas savoir quelque chose que je connaissais mieux que moi-même. Étrange. Trop ? Qui sait.
Finalement, ce qui manquait, c'était le voyage. Es-tu prêt, cher Todd, à prendre tes pots et pinceaux pour traverser ce mur immaculé ? Es-tu prêt à y foncer aussi vite que tu le peux, n'ayant pas peur du choc que toutes lois physiques prouvent ? Je ne le pense pas, mais chaque chose en son temps, n'est-ce pas ..
Eren Donovan

▌Date d'arrivée : 22/07/2011
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Eren Donovan



Ce trait rouge attirait le regard sur le mur blanc cassé de cette chambre illuminée à travers cette fenêtre. Dernier rempart face aux multiples microbes et virus qui peuplaient cette magnifique planète et qui ont d'autant plus magnifique que leur existence est primordiale. Sans eux, beaucoup de chose n'existeraient pas. S'en est presque fascinant de voir que des choses invisibles capable de tuer le plus grand des prédateurs terrestres pouvait aussi être bénéfiques à ceux-ci. C'est la réflexion que je me fait en ce moment face à ce trait rouge puissant. Presque dégoulinant sur le début, là où l'accumulation de peinture avait été la plus grosse. C'est drôle mais c'est comme ces filets rougeâtre et sanguin qui m'échappent parfois. Un filet de vie qui file au loin et tombe durement au sol. Ce sol dur et froid masqué par le coussin sur lequel j'ai pris place. C'est une fascination particulière, malsaine. Je le sais très bien. Frances m'engueule assez souvent pour ça. Mais qu'est ce que j'y peux si voir ce liquide vital et mes années de vie partir en courant me fascine? Je dois vraiment être devenu carrément fou à force, mais moi, ça ne me gêne pas foncièrement.

Lorsque James à commencer à bouger j'ai regarder ce qu'il faisait. La peinture bleue s'écoulait lentement comme une rivière lavant l'horrible tâche rouge. C'est étrange quand on y regarde. Je suis cette immonde tâche rouge démontrant l'horreur et la douleur des maladies. Après tout, j'ai beau jouer a m'accrocher comme une sangsue à la vie e pour des raisons particulièrement personnelles, je n'en suis pas moins condamné à m'éteindre avant l'heure moyenne d'une être humain. C'est ainsi, mais ça ne m'empêche pas de vivre à fond tous les jours et de lutter contre mes propres organes. C'est fatiguant vous savez? Mais on s'y fait largement malgré des baisses de régime récurrente. C'est vraiment fatiguant parfois. Mais je suis du genre à ne pas me laisser faire. Alors je me battrais quel que soit le prix que je vais surement devoir payer.

Je me suis encore égaré et durant ce temps, James à tracer une autre ligne, inverse à la mienne. Bleue. C'est ce que je disais, je suis la rouge marque de l'horreur qui tend vers la mort et lui est la douce rivière tiédie par le soleil. L'eau bleue et turquoise lave les marques traumatisantes que j'aurais put laisser. Sa ligne si douce éclate en des demi douzaines de lignes. Comme un geyser qui cherche juste à laver, nettoyer les erreurs du rouge. Comme le combat qui continue en une boucle infinie et la rivière qui éclate calmement pour rompre le cercle et apporter la paix. Un yin et un yang particulier, propre à deux être distincts qui ont un rapport avec le monde que seuls eux peuvent exprimés en deux simples lignes qui cherche à ce rejoindre sans jamais se toucher.

Comme une relation conflictuelle, sachant que l'on est liés d'une manière ou d'une autre mais que l'on à beau essayer de rejoindre cet autre morceau avec toute notre force et notre volonté. Il nous échappe avec une violence peu commune et plus on s'acharne plus il nous repousse tels des aimants de même polarité qui se repousse peu importe la force que vous mettez pour tenter de les faire entrer en contact. C'est un peu ce que je ressens quand je regarde ce dessin. Deux simples lignes un peu comme le jour et la nuit peu importe ce que l'on fait, ou ce que l'on peu espérer. Le seul fugace espoir de contact réside dans l'aube ou le crépuscule et pourtant on sait bien que ce n'est pas précisément un contact entre les deux entités.

Pourquoi deux simples lignes me portent aussi loin? Je n'en sais même rien. Parfois je ne me comprend même plus, mon corps est devenu un étranger pour moi quelques fois. De plus en plus souvent en fait. Heureusement pour moi et plus particulièrement pour ma santé mentale, la présence de Frances atténue ce sentiment. Il n'empêche pourtant pas que je me rend compte depuis notre début de séjour ici que je ne peux pas maitriser mon corps, lutter contre ma santé ou forcer la vie à m'accepter. Je m'en suis rendu vraiment compte il y a peu. Mais je ne peux pas le faire comprendre. Comme je ne veux pas l'accepter. Je suis le seul a devoir décider. Le seul! Peu importe ce que vous pouvez en penser, je déciderais et je lutterais jusqu'à ne plus pouvoir rien faire. La mort devra s'armer en conséquence pour tenter de venir voler mon âme. Je lui échapperais encore telle une anguille si elle essaie.

Tu..tu sais ce qu'il manque?

Je sursaute légèrement, je le regarde puis les deux traits. Maquer quelque chose? Je n'en ai pas tellement l'impression. Quand je regarde les deux traits, il me semblent parfait. C'est en regardant l'ensemble du "tableau" que je remarque le vide. C'est un vide étrange. Le blanc du mur ne va pas, je le vois sombre, gris et noir. D'où se détacherais les seules entités décrites. Comme la naissance du monde ou autre chose. Un nouveau big bang. Pour donner un peu de corps, ou une signification. Parfaire l'essence.

Il manque une âme.


Une âme aux traits, bien qu'ils représentent beaucoup, chacun indépendamment puis assemblés ensemble. Mais il manque ce petit truc qui fait que le dessin ou la peinture à une âme propre à elle même et existe en tant que telle. Un sentiment profond. L'expression même de ce qu'elle représente.Peut être qu'on peu arranger cela mais je n'en sais rien. Je ne suis absolument pas peintre ni un artiste de quelqu'autre style que ce soit. Mais James doit savoir. Lui qui est capable de repousser les limites humaines jusqu'à vous montrez votre monde intérieur. La peinture aussi le permet? Alors il suffit de mettre aussi un morceau de son âme pour que ça fonctionne non? Les peintres doivent vivre de merveilleux voyages en accomplissant leurs oeuvres. C'est indéniable.
James Leighton

▌Date d'arrivée : 03/08/2011
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James Leighton




  • Sa réponse.
La sienne, celle de personne d'autre. Je ne me posais même plus de questions, étrangement. Personne d'autre ne serai capable de répondre, de toutes façons, de comprendre combien ces deux traits, là, juste devant nous, sur ce fond pâle, étaient justes et simplement extraordinaires. Parce que c'était lui qui l'avait créer, de toutes pièces. Du début à la fin, de la première goutte jusqu'à la fin du trait rouge, il pourrai répondre juste. Le rouge, le sang, la vie, l'amour, le courage, couleur chaleureuse, énergique et ici, rassurante et enveloppante. Pour ma part, ce trait rouge couvrait le mien, comme un filet de vie palpitante, comme si rien n'était comparable à lui. L'existence, oui, voilà ce que c'était, ce rouge carmin si voyant et si éclatant. Impossible de le rater, de l'ignorer, même, il venait s'insinuer dans votre esprit pour y rester. Définitivement, qui sait ? Je n'avais pas l'intention de l'oublier, pour sûr. D'ailleurs, je n'aurais pas pu. Et ces deux traits allaient rester ici, sur ce mur, jusqu'à ce qu'il soit rongé par le temps, jusqu'à ce que cette chose auparavant si blanche se fasse détruire. Mais moi, je le garderai. Pourquoi donc vouloir tant le garder, James ? De toutes manières, il oubliera, lui. L'auteur-même. Et tu le sais. Non. Non, je refusais d'y penser. Mais c'était plus fort que moi. Tout le monde oublie tout, même les choses les plus importantes. A moins que je n'ai pas la même signification d'"important" qu'eux. Que vous tous. Oh, c'était si compliqué, à la fin, être dans la masse ou non, rien n'était bien, rien n'était mauvais, alors que faire ? Se laisser porter. Oui, mais par quoi ? Par son propre caractère, par soi-même, ou bien par les autres ? Question sans réponse ... Mais le fait était devant moi : les années allaient effacer ces deux traits. Autant sur ce mur que dans sa mémoire. Tu restera seul, James, pour tout le reste de ta pauvre et idiote existence. Sans personne pour t'apprécier, te comprendre et t'aider. Oui, car après tout, n'es-tu pas juste ça ? Un faible qui a besoin désespérément d'aide mais qui n'en reçoit pas. C'était ça, oui. Exactement, même, mais alors, pourquoi ne pas s'accrocher à cette lueur d'espoir, s'en approcher pour la capturer et la garder juste pour soi ? Oh, James, si naïf .. Après cette éternité, tu n'es toujours pas capable de comprendre que, peu importe les époques et les lieux, cette lumière étouffera, s'enfuira juste avant que tu ne la touche ? Elles ne seront jamais tienne. Parce que tu es un second plan, une tapisserie qui sert à essuyer les larmes jusqu'à ce qu'on la déchire. Ne te rappelles-tu pas, combien les autres ruptures t'avaient fait pleurer ? Eux s'en allait le sourire aux lèvres, quelque fois un forcé, d'autres un parfaitement ému. Mais toi, tu t'étais vidé, complètement, à chaque fois, parce que comme le fou que tu étais, tu te lançais à corps perdu. Et tu le perdais, oui, à chaque fois. Stupide vice, tu n'es pas fait pour pleurer, ni pour aimer. Souffrir, tel est sensé être notre but, te rappelles-tu ? D'ailleurs, qui te dit que ce n'est pas Abbel qui se cachait derrière certains lointains voyages de tes anciennes lueurs ? Lui, c'est un réel vice, tel que notre père l'aurait voulu. Ou mieux, Caïn.
Stop. Non. Non, et encore non. Qu'avais-je donc eu dans la tête ? Jamais, non, jamais je ne serai comme Caïn. Je me l'étais promis. Pour tant et tant de raisons différentes, qui valaient toutes la peine. Ne pas lâcher, car après tout, la révolution à bien mis des millénaires à arriver. Pour aboutir, enfin. Je n'étais pas faible, ou pas totalement, plutôt. J'espérais seulement. Pacifiquement. Et ça aussi, les autres Vices ne pouvaient le comprendre. Ce n'était pas pour autant que j'allais lâcher l'affaire. Et voilà, de deux traits, j'étais déjà absent rien qu'en pensant, en quelque sorte. Rien qu'en partant de ces deux lignes si ordinaires et simples pour un oeil extérieur, j'étais arrivé jusque là, jusqu'à me redemander une millième fois si j'avais fait le bon choix en m'opposant à mes pairs. Et l'approbation revenait à chaque fois. Je devais suivre ce que je voulais croire, penser sans limite ce que je voulais voir apparaître. Pouvait-on donner meilleure définition de l'espoir ? Qui sait ... En y regardant de plus près, j'étais aussi un représentant de l'espoir, en plus de la maladie. Car oui, quand elle s'abat impitoyablement sur vous, vous brise vos projets et autres rêves, après avoir vidé toutes vos forces et envies, certains y croient encore. Ils y croient, aveuglément, sans conditions, et c'est cet espoir que je trouve le plus magnifique. Lorsque je vois des personnes ainsi, je ne peux pas m'empêcher de pleurer. Si seulement, si seulement j'arrivais à me contrôler moi-même, à enlever cette saleté de leur coeur, à de nouveau les faire sourire autrement que tristement ou de façon résignée .. Je donnerai tout pour ça. Mais c'est trop tard. Désolé, pour tous les malades du monde entier. Si et tant désolé ...
  • Il manque une âme.
L'écho imaginaire me le chuchotait inlassablement. En avais-je une, d'âme ? Malgré tout ce dont j'étais coupable ? Je ne pensais pas. Je n'en étais pas digne, tout simplement. Je ne pouvais donc pas lui céder un bout de la mienne. Tu devras lui donner seul, Todd, désolé. Mais je peux te guider jusque là. Me levant doucement, j'allais allumer ma chaîne hi-fi pour permettre à une vieille mélodie de s'échapper. Un instrument à vent, manifestement d'origine indienne, calme et reposante. Il ne manquait plus que le voyage qui accompagnerait ces douces notes de s'échapper pour de bon. Me rasseyant en tailleur, je disposais devant nous différents pinceaux que j'avais capturer. Poil de lièvres, de chevaux, de sangliers, de chats, même, tous à nouveau créés par mes soins. Je passais d'un à l'autre jusqu'à mettre la main sur mes deux trésors. Mes deux pinceaux favoris mais plus délicats que tous les autres, ceux que je n'utilisais que très rarement. D'ailleurs, je ne me rappelais pas avoir vu quelqu'un d'autres utiliser de pareilles choses. Peut-être ne m'en rappelais-je simplement pas. Je touchais avec douceur le calamus avant de remonter vers la marge du bas de cette splendide plume d'aigle royale brune, terminant en pointe mais malgré tout d'une façon ronde. L'autre était une plume de corbeau, toute noire avec une teinte bleutée au soleil. Je la pris sans hésitation et la mit dans un pot au hasard. Du violet fut choisit par le hasard, mélange du rouge et du bleu. De la pointe mise perpendiculairement par rapport au mur, je dessinais un demi-cercle ; avant de tourner la plume pour finir sur un trait plus gros.
    Nous n'avons alors qu'à lui donner, non ?
J'avais replanté le bout de plume dans le liquide violet, fredonnant avec la musique et faisant des traits tout aussi doux qu'elle, ponctués de quelques points énergétiques. Fermes les yeux et laisses-toi porter, Todd, rien de plus facile ..
Eren Donovan

▌Date d'arrivée : 22/07/2011
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Eren Donovan



C'est comme tout, souvent les choses que l'on partage profondément avec une personne ne peuvent être comprises par les autres. Elles passent pour folle, improbable, inhabituelle. Parfois elles sont simplement oublier, d'autres cherche a comprendre, d'autres fois encore, on tente de les effacer. De les détruire car on les trouve ignoble, sale, et surtout contraire aux éthiques. Ce qu'il faut retenir pourtant c'est quelles sont simplement l'expression de fortes attirances d'une âme envers une autre. Un partage fugace, exprimer en une chose précise d'une harmonie parfaite et vivifiante. C'est ce que je pense. Ça donne une proximité aux choses, c'est aussi ça qui me plait dans ce genre d'événement. C'est vrai que, généralement ce genre de chose mesure a quel point notre vie a été riche. On ne le calcule pas a l'argent, mais surtout aux souvenirs. Et ce genre de souvenirs là ne s'effacent jamais.

Je fixe donc ces deux traits comme si ma vie en dépendait, pour les graver au plus profonds de ma mémoire. Heureusement pour moi, si la plupart de mes organes sont fichus, ma mémoire et mon cerveau sont intact. C'est maintenant que je me le demande mais, si le coeur est le siège des sentiments, le miens étant totalement foutu, pourquoi j'aime aussi fort ma chère Frances? C'est un mystère, les sentiments en eux même sont mystérieux quand on y pense vous savez. Pourquoi aussi, j'apprécie autant ce garçon que je viens a peine de rencontrer, ce James? En vérité, il y a beaucoup de questions que je me pose sur les sentiments, et ce qu'on en dit. Mais je crois que le principal a retenir c'est qu'on en sait rien et qu'il faut les vivres au maximum. C'est pourquoi je veux aimer Frances a m'en éclater le coeur. Apprécié James et mes amis a m'en détruire le cerveau. Frapper mes ennemis et protéger mes amis a m'en casser les os et déchirer les muscles.

Certains disent que je vis encore grâce a ce genre de pensées, cette volonté, mais que voulez vous, que feriez vous si vous n'aviez rien d'autre que ça? En sachant que vous êtes condamnés et que chaque geste naturel peut vous rapprocher de l'échéance. Que feriez vous? Vous resteriez cantonner a votre siège roulant a vivre au rythme des cachets? Ou vous vivriez a fond tous les moments possible même si vous perdez un ans ou deux? Pour moi le choix et vite fait, et je ne le regrette pas. Quand je vois ce trait rouge, je vois cette histoire, cette condamnation. Quand je vois le bleu qui dévie, je vois mon choix, et le rond c'est la fin, mais une fin heureuse et riche, en peinture pour le trait, en émotions et en souvenir pour moi. Je souris, oui c'est ce que j'ai choisi.

Et finalement, en regardant ces deux traits je souris, et je rigole longuement avant de hocher la tête plusieurs fois. De haut en bas comme une approbation. Encore et encore. Oui, c'est ça, j'approuve totalement ces deux traits. J'approuve aussi ce que j'ai fait et continuerais a faire.

Oui. C'était le bon, le bon choix a faire.


Je ne sais pas pourquoi je le dis haut et fort, c'est presque parce que je savais que je devais le dire. Peut être suis-je influencer par une quelconque force métaphysique. Mais ça, je n'ai pas les capacités pour le savoir, mais je ne le regrette absolument pas. J'ai l'impression que chacun de mes gestes ou de mes paroles a une importance pour James tout comme les siennes en ont pour moi. Comme si en vérité nous étions liés du fait que nous étions plus ou moins pareils. Malades. Condamnés, même si nous ne l'avons pas dit, on le sais, enfin je le sais pour ma part. On est condamnés. Par ce que nous sommes. Différents de tous, incompris parfois. Sujet a pitié ou a remontrance. C'est notre lot, mais on trouve des personnes qui nous comprennent parfois, un coeur d'or sur des corps d'argent. C'est un peu ce que Frances représente pour moi. Un magnifique corps au sourire plus brillant qu'un soleil, un coeur assez puissant pour soutenir deux être. Et une âme si pure et attirante qu'un millier d'étoiles ne suffiraient pas au ciel pour le rendre aussi beau.

Nous n'avons alors qu'à lui donner, non ?

Je sursaute légèrement, j'étais parti trop loin dans mes réflexions je crois en vérité, je le regarde un moment, lui puis le mur, ou le violet rajouter me fait un peut l'effet d'une union étrange, trop simple et lisse. Je penche la tête, je crois que ce n'est pas ça qu'il manquait. J'ai beau regarder, la solution qui s'impose me parait étrange. Mais j'ai envie de le tenter. Il faut une âme a ce dessin, ce dessin qui est nous sans l'âtre une vie sans trop la signifier. Qui vient de nous et se terminera jamais tant que nous seront la pour le comprendre. C'est simple. C'est un gage de rencontre, d'amitié, de reconnaissance, de tout ce que ces quelques minutes ensemble représentent aussi. Alors je regarde les pinceaux mais je n'en prends aucun, je regarde les pots de peinture et j'ouvre la blanche. J'y avance ma main pour enduire ma paume et mes doigts de peinture et je pose les doigts sur le rouge et sur le violet. Puis je la retire. Et sans demander son avis a mon compagnon je lui met de la peinture sur la main libre, et je la lui pose ensuite, paume sur le bleu et doigts sur le violet. Nos deux mains en fait sont l'une collée a l'autre. Et je souris.

C'est notre symbole. Il fallait juste qu'on le signe.

J'ai voulu ajouter quelque chose mais une voix dans le couloir m'a appeler d'un air autoritaire, je n'ai même pas besoin de réfléchir pour savoir qui c'est. Mon regard se porte vers la porte justement puis vers James, je fais un sourire désolé a mon compagnon.

Désolé, je dois y aller, c'est ma fiancée tu comprends?

Je ne sais pas si il comprends vraiment mais je me lève et m'essuie la main avec un sopalin qui était là avant d'ouvrir la porte et mettre un pieds dehors avant de me retourner et lui dire.

Au fait, ma chambre c'est la 1444! On se reverra c'est promis! Je reviendrais!


Je sort finalement, Frances semble s'impatienter a m'appeler. Et je la rejoint, avant de retourner dans notre chambre. Ce qui est certains c'est que je n'oublierais jamais cette journée.
James Leighton

▌Date d'arrivée : 03/08/2011
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James Leighton




    Parti.
Aussi vite qu'une hirondelle s'en va à l'approche du printemps pour guetter un brin de soleil et en profiter. Parti. Tel tous les autres. Parti. En se retournant, quand même. Parti. Je comprenais, oui. Parti. Tu restera seul, James. Parti. Mais tu le sais depuis toujours. Parti. Même s'il ne veux pas que tu penses ça, même s'il ne voulait pas partir. Parti. Enfin, si il ne voulait pas partir. Parti. Tu ne pense pas qu'il aurait pu faire une exception ? Parti. Et puis, une fois de plus, tu vois, tu es second. Parti. Plutôt deuxième, puisqu'il y en a d'autres après toi. Parti. Mais surtout, il y en a avant. Parti. Sans regrets, tu ne penses pas ? Parti. C'est tout. Parti. Abandonné, toi ? Parti. Comme toujours. Parti. Même ta famille ne veux pas de toi ! Parti. Tu le sais. Parti. Mais tu fais comme si tu ne voyais rien. Parti. Crois-tu vraiment que tu arrivera à t'en sortir, comme ça ? Parti. Ne mens pas. Parti. Tu voyais de nouveau un peu d'espoir, non ? Parti. Hé bien, tu vois à nouveau le résultat, mmh. Parti. Seul, encore. Parti. A moins que la solitude soit devenue ton amie ? Parti. Désolé, James, je n'ai pu résister. Parti. Mais en même temps, c'est tellement vrai. Parti. Et tu le sais. Parti. Il est parti. Parti. Et tu es seul. Parti. Comme toujours. P a r t i . Simplement, alors pars, toi aussi ! Parti. Ne reste pas simplement là, à pleurnicher sur ton sort ! Parti. Meurs ou vie. Parti. Effaces-toi ou deviens qui tu es vraiment. Parti. Réveilles-toi. Parti. Réveilles-toi, Maladie.
Qui était là !? Cette voix, l'avais-je rêvée ? Sûrement. Je ne devais plus y penser, de toutes manières. Il était joyeux, il avait sourit. C'était tout ce qui importait. Il s'était même excusé tout en fixant un futur rendez-vous. J'étais heureux, mais en même temps, ça sonnait faux. Il n'avait pas été désolé, je le sentais, il était même content en partant. Après, si c'était à cause de la personne qu'il allai voir ou ce qui venait de se passer, je n'en savais rien. Enfin, dans mon pessimisme, je pensais bien évidement à la première option. Comment pouvait-on être heureux de partager quoi que ce soit avec la chose dégoûtante qu'était la Maladie ? Ça me dépassait. Mais peu importait, maintenant. Il avait compris un minimum, avait été guidé dans son univers. Je servais au moins encore à quelque chose. Mais bientôt, bientôt, il n'aura plus besoin de moi. Alors je serai de nouveau inutile, comme d'habitude. Mais je m'accrocherai, pour ne plus le lâcher, je ferai mon égoïste. Mais, James, réfléchis ! Si tu fais ça, ne sera-t-il pas plus malade encore ? Oh, je me savais incapable de faire ça. Idiot. Bien sûr que non, je ne vais pas le garder pour moi. Parce que je ne veux pas. Je ne veux plus. J'en ai assez de toute cette souffrance sur le visage des autres, comme sur le mien. Mais je veux aussi qu'il reste. Pour parler, pour me confier. Je vous avais dit : égoïste. Et à ce moment-là, j'ai eu l'horreur de me demander si, finalement, la délivrance n'était pas simple. Pourquoi Todd pleurait-il ? Pourquoi prenait-il tous ces médicaments ? Pourquoi savais-je que ça ne servait à rien ? Parce que je le sais cible de la Maladie. Pas elle et moi, non, juste elle, dans toute sa splendeur. Pourquoi ? Parce que je ne savais pas la contrôler. Et encore pourquoi ? Parce que je ne l'utilise pas. J'étais tombé bien bas, jusqu'à penser que faire comme mes pairs me soulagerai, tout en me permettant d'aider Todd. Stupide, comme d'habitude.
Ma main était toujours collée à la tapisserie, comme le jeune homme l'avait mise. Combien de temps s'était écoulé ? Une minute ou bien trente ? De toutes manières, peu importait. Il était parti, et le calme plat régnait à nouveau dans ma chambre. Ses mots résonnaient pourtant dans ma tête, m'en donnant presque le tournis. Symbole. Fiancée. 1444. Je détache ma main d'un son mat. Non. On se reverra. J'espère, mais pas trop non plus. Pas assez pour que je te contamine, d'accord ? Je parlais seul, maintenant. La peinture me mordait la peau, j'avais mal. Mais je n'en avais rien à faire. Me relevant, je commençais à ranger mes pinceaux, nettoyant par la même occasion la plume et ma paume. Fatigué, j'étais fatigué. D'un pas lent et lourd, je me traînais jusqu'à mon lit, dormant directement.
Non, James, non ! Tu n'avais pas rêvé cette voix ~
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• Touches partagées, morceau immortalisé • PV Todd Cutter