Hotel Dusk
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L'amour du mensonge
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Anonymous



Des rideaux rouges, des armoires en guise de rayon, des fauteuils à l'ancienne savamment répartis, et même un canapé savamment occupé, je suis trés savant.
C'est ça qui est important dans une bibliothèque, l'ambiance, c'est un lieu de lecture, d'apprentissage et de méditation, il faut que ça ai un certain cachet, que ça reste un lieu noble et calme apte à apporter un refuge contre le chaos et la frénésie de la vie quotidienne, venez âmes perdues à la recherche d'un lieu de spiritualité où vous pourrez substanter votre esprit des plus grandes idées ayant existées. Ne sentez vous pas votre Moi exulter à l'approche de ces savoirs si beau, si subtils, tellement sublimes ?

Si ? Alors asseyez-vous aux tables de travails, à l'opposé du canapé.
Parce que là un drame Shakespearien se déroulait, tel McBeth assassinant Duncan au coeur de la nuit, ouvrant la porte au désordre, les éléments se liguaient pour jurer ma perte et me jeter dans les bras du repos éternel.
Parce que là La Nuit menaçait de s'abattre sans plus aucun retour possible, définitive et insondable de profondeur, me coupant de tout sens, de toute vie, "et je sentais bien que je n'aurais plus jamais la force de remonter... et que j'allais mourir là... moi aussi, de faim, de fatigue et de froid"
Parce que là les efforts émérites de l'obsurité et d'un silence de plombs ont commençés leur travail de sape avec un zèle époustouflant. Si, si on peut être époustouflé par le silence. Je luttait vaillamment, tentant de tenir ma position, c'est à dire assis, alors que l'ennemis se faisait plus belliqueux, c'est possible aussi, et que mes réserves (de caféine) disparaissaient inexorablement (de mes veines). Damned.
C'est alors que le coup fatal me fut porté, je fut vilement trahis par Tocqueville alors que je prenais d'assaut la page soixante, le maraud ! Subjugué par les forces conjointes en présence je m'écroulais sans volonté dans la poussière, fauché dans ma lutte contre l'ennuie, la bataille était perdue mais la guerre ne faisait que commencer.

Alors que j'étais affalé lamentablement dans le canapé, mon esprit battait la campagne, j'était à deux doigts de m'endormir définitivement mais le jeu de lumière que produisait un rayon passant au travers du balais de poussière en suspension était bien trop captivant. J'étais donc tiraillé entre deux activités, et ne pouvant me décider je pensais à autre chose. En ce moment précis je pensais à un grammophone, pourquoi ? Je vous ai dit que mon esprit battait la campagne. Enfin je supppose que mon état de sommeil éveillé fut inconsciemment associé à la berceuse de "au clair de la lune", un des premiers, si ce n'est le premier air de musique joué sur ce genre de machine.

Et puis les lieux faisaient si anciens, surement la faute aux éditions originales couvertes de poussière, que l'idée de trouver un tel appareil, ou à défaut un tourne disque, ne me semblait pas absurde. Bon ok on est dans une bibliothèque mais je vous rappel que je suis complètement hors jeu, laissez moi le temps d'émerger.
Me voici donc déambulant entre les armoires surchargées, avec un air de lobotomisé, je m'y connait dans ce rayon, à la recherche d'un tourne disque et d'un vinyl de Schubert, quête à l'issue improbable, quoique...
Et puis les tournes disques c'est bien, le rap en vinyl ça n'existe pas, j'en était là de mes pensés hautement philosophique quand un bruit de toux me prévint opportunement de la présence d'une seconde personne dans les environs. Malheureusement je n'avais pas émergé pour autant, j'était toujours allongé sur une rive de la Seine. J'espérais juste que ça ne soit pas trop flagrant.
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Anonymous



Deux yeux parcouraient un des rayons de la bibliothèque. Soudain, ils s'arrêtèrent devant un bouquin, assez gros. Un des rares qui soit plutôt neuf et en bonne état. Il ne devait pas avoir beaucoup de succès auprès des habitants de l'hôtel. Une main prit le bouquin dans un geste lent mais non dénué d'élégance.

"Lolita, Vladimir Nabokov, 2001", lut Anita Blake sur la couverture. Lolita? Ca lui disait quelque chose, mais elle ne s'en souvenait plus.

S'ennuyant ferme, la jeune femme avait décidé de faire un petit tour à la bibliothèque, pour tuer le temps. Mais s'il n'y avait que l'ennui! Non, il fallait que la maladie s'en mêle. En effet, depuis ce matin, Anita ressentait une douleur à la gorge. Au début c'était un petit picotement incessant, gênant certes, mais supportable. Puis, il avait viré en mal de gorge sévère. Et bien sûr, pas moyen de trouver un sirop ou des pastilles quelconque!
Heureusement qu'elle avait un peu de paracétamol. Bien sûr ça l'avait soulagée pendant un bout de temps. Une heure, pas plus. Mais la douleur avait repris avec plus de force encore.
Et à présent, Anita sentait qu'on lui enfonçait des petites vrilles bien aiguisées dans le gosier. Pas moyen d'avaler quoique ce soit sans souffrir le martyr.

Ainsi donc, Miss Blake ne se sentait pas bien. N'importe qui ce serait couché dans un état pareil, mais pas elle. Non elle n'était pas n'importe qui.

*"Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois reprises, contre les dents. Lo. Lii. Ta.
Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita."*
lut Anita en souriant.

Mais son sourire disparut aussitôt. Elle se souvenait maintenant. *C'est Stefen qui m'a parlé de ce roman...*

A sa grande surprise, cette pensée ne la dissuada pas de lire. Bien au contraire, il fallait qu'elle lise, il le fallait.
Livre en main, Anita allait se diriger vers un petit fauteuil de velours bleu, qui paraissait noir aujourd'hui... Mais que faisait-elle? Elle n'allait quand même pas lire un de ces romans à l'eau de rose? Adolescente, elle avait adoré ce genre. Mais depuis.... depuis sa... transformation -dirons-nous- elle avait ce genre en horreur.

D'un autre côté, c'était tentant. Il n'y avait rien à faire et puis elle avait fini Dracula hier soir. Et puis, sur la bibliothèque s'alignaient des traités ennuyants et des classiques poussiéreux.
*D'ailleurs est-ce que Lolita est un roman à l'eau de rose ou un roman psychologique?* pensait An' en se passant la main dans les cheveux.
*Et puis pourquoi penser à Stefen aujourd'hui.... ?Tout ça à cause de ce foutu mal de gorge!*

Soudain , une énorme quinte de toux interrompit ses interrogations et ses doutes et troua le silence ambiant.
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Anonymous



Spoiler:

Au bruit je devinais que la personne qui avait eu cette quinte de toux n'avait pas due apprécier ce moment à sa juste valeur, moi si. Une toux c'était synonyme de maladie, et représentait donc une occasion de me tirer de mon apathie, ne serait-ce qu'une simple angine revêtait à mes yeux des proportions de pandémie, traduisez par passionnante. Je me détournait de mon infructueuse recherche musicale pour me mettre en quête de mon divertissement, non excusez moi, je voulais dire patient. Qui se révéla être une patiente.

Et quelle patiente! La gande Classe, avec la majuscule, toute vêtue de blanc et gris, trés sophistiquée. Le genre que je fuis comme la peste d'habitude, mais j'ai déjà précisé qu'aujourd'hui une bonne peste me fait rêver, et quelque chose d'autre me fait penser qu'il y a peut-être intérêt à creuser un peu. D'un côté le simple intérêt, une personne qui s'apprête de la sorte est au choix trés riche ou occupe un poste important, j'ai tendance à penser que c'est la même chose mais aujourd'hui je suis magnanime j'ai décidé d'épargner ceux qui n'ont pas tout compris au monde dans lequel ils vivent, sinon on va dire que je suis mauvaise langue, donc elle est soit riche, soit influente.
Il va de soi que faire la connaissance d'une telle personne ne peut-être que bénéfique, sauf si vous faîtes partie de la catégorie de gens à qui je viens de presque épargner mon point de vue, qui sait si je ne pourrais pas la rajouter à mon carnet d'adresse, à la lettre "u", comme utile. Travaillant dans un hôpital privé assez discret je commence à avoir une petite liste assez sympathique à cette lettre.

Le second point c'est qu'elle ne semble pas réellement appartenir à cette catégorie de personne que je méprise, le genre "miroir, miroir dis moi qui est le meilleur du monde ?" et le pauvre miroir qui ne sait pas parler, Dieu merci, sinon qui sait quels horreurs dont il a été témoin il pourrait nous décrire, le miroir donc avec un soupir blasé lui renvoie son reflet et le type qui dégouline d'auto-suffisance se dit "oui c'est bien moi". Arrêtez de martyriser vos miroirs.
Non on ressent plutôt une sorte de confiance en soi, de la détermination, et en même temps une sorte de détachement. Etrange, peut-être à la lettre "i" alors ? Intérréssante.


"Excusez-moi, je suis mèdecin, je vous ai entendu tousser, il me semble que je pourrais vous aider, mais pour cela il faudrait que je vous examine."

En ce qui me concernait l'examen avait déjà commencé, je ne faisais que passer à la phase deux, je ne parle bien entendu pas d'un examen médical, mais de celui de la personne. Je veux la cerner, savoir qui elle est pour savoir si je peux en tirer profit. Et pour extirper la vérité à une personne il n' y a pas énormément de choix possible, la confrontation reste la meilleur option si l'on est certain de n'être pas découvert. Mais étrangement la profession de mèdecin à tendance à exercer une influence rassurante et à inspirer la confiance. Comme si on respectait le serment d'hypocrate, ça ferait de nous les seuls êtres humains à ne jamais rompre leurs voeux. C'est risible quand on réfléchie un peu, mais la plupart des gens s'arrêtent aux simples impulsions et se laissent aller à nous parler assez facilement, surtout si on commence à y mettre un soupçon d'hypochrisie bien dosée aux moments critiques.

"Je cherchais de quoi écouter de la musique, mais je n'ai rien trouver pour l'instant. Et vous vous aimez la musique ?"

Je sortais un emballage d'abaisse-langue de la poche intèrieure et l'ouvrais. Je me balladais toujours avec ce genre de chose sur moi, entre autre, déformation professionelle, à l'hôpital il vaut mieux toujours en avoir sur soi quand on passe d'une chambre à l'autre, sa évite de perdre du temps au cas où.

"Faîtes moi un La et tenez la note face à la fenêtre que j'ai un peu de lumière."
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