Hotel Dusk
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Chapitre Deux : la révolution est en marche mes enfants...
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Le conteur

▌Date d'arrivée : 15/12/2009
▌Age du joueur : 38
▌Commérages : 395


Le conteur







Chapitre Deux
Caïn avait pris les devants. Il avait assailli le cœur malléable des clients de l’hôtel, leur insufflant une aura meurtrière sans précédent. Le vice de la guerre s’était délecté de cette vision. Les amis d’autrefois s’étaient affrontés, le ton était monté, les regards s’étaient faits haineux, les mots avaient dépassé les pensées. Tout ceci était un pur régal, un délice sans précédent. Et en cette veille de Noël, son plan avait enfin atteint son acmé. Opposer deux nations dans une lutte sans merci paraissait bien insipide face à la violence de ces jeunes mortels. Bien qu’il ne fût présent sur les lieux, il avait senti cette haine palpable. Son corps frémissait d’un contentement qu’il finit par extérioriser en un rire malsain. Oh oui, ces mortels allaient sombrer dans les limbes et il emmènerait peut-être ses frères Abbel et Nathaniel au passage. Il n’avait rien contre Eileen et Hazel, non, mais les deux autres… Il la tenait enfin sa vengeance. Juste au creux de sa main. Caïn se sentait tout puissant, tel Clotho, détenant les destinés de tout un chacun dans cet hôtel. Hélas, il avait soudainement perdu le contrôle, cette surpuissance grisante. Le vice de la vieillesse avait, une fois de plus, déjoué ses plans. Le banquier le jalousait, il poursuivait l’éternel combat qu’ils avaient entamé des millénaires de cela. Il malmenait ses projets et tel un château de cartes s’effritant, Caïn perdit peu à peu la mainmise sur les évènements. Cette exaltation si jouissive fut progressivement remplacée par un effroi qui n’était sien. Pourquoi ? Comment ? Ce n’était plus les réactions des humains qui l’obnubilaient, non, mais bien celles de sa famille. Pourquoi Hazel et Eileen semblaient-elles tant désespérées ? Pourquoi Abbel semblait-il coi de stupeur ? Qui se cachait derrière tout cela…

Et c’est là qu’il sut. Nathaniel. Cet imbécile heureux, ce fou incompétent et inutile… Comment était-ce possible ? Sa folie idiote et démesurée s’était mêlée à la haine meurtrière de son aîné, donnant peu à peu naissance à quelque chose d’inconnu. Il avait espéré, il avait tant attendu ce jour, celui où le troisième fils de Chaos assumerait enfin pleinement le rôle que leur père lui avait attribué et pourtant, une fois face à la réalité, il fut pris de nausées. Les mains tremblantes, les yeux écarquillés, Caïn prit conscience de son erreur. Il avait semé les graines de la vengeance, il avait récolté une révolution qu’il ne contrôlait plus. Caïn s’était alors fait dominé par Abbel, laissant le vice de la vieillesse résoudre le problème, calmer la situation. Et c’est ainsi que les neufs avaient résolu le problème. Le calme était revenu et chacun, à sa façon, avait modifié les souvenirs des mortels présents dans la salle de jeux. Abbel avait alors organisé une réunion de crise, sermonnant son ennemi juré, invectivant la guerre pour avoir osé jouer sans la permission. « Depuis quand me faut-il ta permission sombre idiot ? » Pour qui se prenait-il ? Si Abbel pensait que lui interdire d’attaquer sans son aval allait le freiner, il s’était lourdement trompé. Certes, il avait été pris de panique face à la folie malsaine et meurtrière de Nathaniel mais le choc était passé. Il avait repris ses esprits et il ne comptait plus se faire avoir aussi facilement. Toutefois, il agirait tout en subtilité cette fois-ci. Plus aucune attaque ne serait commise au sein de l’hôtel… durant le jour. Mais qu’en était-il du monde des rêves ? Abbel lui avait demandé de calmer ses ardeurs dans l’hôtel mais…

Lorsque vous dormez, vous n’êtes plus à proprement parlé dans l’hôtel, si ? C’est pourquoi Caïn comptait jouer avec les esprits lorsque les paupières deviendraient trop lourdes que pour tenir les clients éveiller. Et si sa fratrie se retrouvait prise dans ses filets, qu’à cela ne tienne, le jeu n’en serait que plus intéressant. Il poursuivrait son petit jeu dans une dimension toute autre. Au réveil, le monde de Caïn prendrait des allures de rêves étranges aux yeux de tout un chacun alors que la situation était toute autre… Non, vous ne rêverez pas les amis, vous vivrez vraiment dans un monde sans foi, ni loi, où la piraterie rime avec fourberie et où voler rime avec combat de capes et d’épées. Plongé dans ses nouveaux projets, Caïn perdit le fil de la conversation, n’accordant plus d’importance aux propos d’Abbel. Ce dernier discutait avec la folie, essayant de comprendre ce qui lui avait bien pris pour agir ainsi. « Il est un vice après tout, mon frère ». Voilà ce que la guerre avait répondu avant de quitter la pièce de façon théâtrale. Il avait eu ce qu’il voulait. Certes, son plaisir avait été de courte durée, avortée par l’évènement qui avait pris place dans la salle de jeux, mais qu’importe, il aurait toujours le monde des rêves. La réunion se poursuivit sans lui, Abbel entreprit de comprendre ce qui était passé par la tête de Nathaniel pour agir de la sorte. La folie, pour sa part, avait feint l’innocence. Oui, elle avait d’autres projets… plus sombres mais pour ce faire, elle se devait de rallier des humains à sa cause. Il lui faudrait agir en douceur, subtilement, pour éviter tout soupçon. En attendant, elle continuerait son rôle de frère idiot et inutile et un jour, sa vengeance serait terrible.

Nathaniel ouvrait une nouvelle ère. La révolution était en marche et personne ne serait épargné. Seuls quelques élus seraient au courant, les autres (vices compris), apprendraient la nouvelle à leurs dépens… Il allait observer puis recruter, les mortels deviendraient ses espions et avec leur aide, il dominerait le terrain de jeu. Pas de pitié, jamais il ne se rendrait. On l’avait mésestimé ? Sa fratrie allait en pâtir. Mais chaque chose en son temps… Pour l’instant, il allait feindre l’innocence, jouer les chapeliers fous et gentils. Oui… La réunion finit par prendre fin et chacun repartit vaquer à ses occupations. Ce que les neufs ignoraient, c’est qu’ils allaient bientôt subir une rébellion. Pensiez-vous garder ces mortels éternellement sous votre joug sans souffrir d’une résistance ? Pauvres fous… Certains occupants ont compris qu’ils ne prolongeaient pas leur séjour par hasard. Oui, quelqu’un les retient. Mais qui ? L’enquête est ouverte. Le gérant ne semble pas trempé dans l’affaire, lui-même a quelques soupçons. Et dire que le vent de haine de ce cher Caïn fut l’étincelle qui mit le feu aux poudres… Si seulement les gens n’avaient pas été énervés, ce jeune homme n’aurait pas tenté de briser la vitre du deuxième étage. Et de ce fait, il ne serait pas resté face à une vitre intacte, sans aucune trace de son acte. Si Caïn n’avait pas mis en colère cette femme, cette dernière n’aurait pas essayé de forcer la porte d’entrée, avant de se rendre compte qu’il lui était impossible de le fracturer. Quelqu’un ou quelque chose les retient… La révolution est en marche mes amis. Les liens s’effritent au sein de la fratrie et l’ennemi viendra de toute part. Il vous faudra vous méfier des humains mais aussi des vices… Oui, désormais, l’adage « chacun pour soi et Dieu pour tous » prendra tout son sens… La révolution est en marche… Prenez gardes.

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Chapitre Deux : la révolution est en marche mes enfants...