Hotel Dusk
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexion
-28%
Le deal à ne pas rater :
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 couverts – L60cm
279.99 € 390.99 €
Voir le deal

 ::  :: Le repère de Cthulhu :: Vitrine des rps

 
Sans un mot [PV James]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 

Invité
Invité


Anonymous



Ernest Hemingway a écrit :
« J'ai beaucoup appris en écoutant attentivement. La plupart des gens ne sont jamais à l'écoute. »

Cet homme savait de quoi il parlait. La surdité est tout aussi un mal qu’un bien. Je pensais au début que ne m’y habituerais jamais après avoir passé quinze années à entendre des sons. Et je ne m’y suis pas fait, j’ai juste accepté le fait que le silence soit la seule musique que j’entendrais réellement jusqu’à la fin de mes jours. C’est pourquoi j’ai déjà tenté de me suicider. Pas seulement un essai mais bien trois ou quatre fois. A chaque fois, le doute me faisait hésiter. J’ai d’abord essayé le toit, mais la porte était fermée. Puis j’ai essayé de m’ouvrir les veines. Simplement, j’avais trop mal et c’était trop long, alors j’ai fini par abandonner et panser mes blessures. Je me retrouve maintenant avec des pansements sur les poignets… Je crois que ma première tentative fut la plus réussie, sauf que c’est à cause de cela que je suis sourd.

Je déambule désormais dans les couloirs du premier étage car je n’ai toujours pas trouvé la réponse à ma vie. Je sais qu’elle existe, sinon je n’aurais pas survécu à une balle en pleine tête. Et quelque chose me dit que cet hôtel contient la réponse.
Mais bien sûr. J’ai passé l’âge de croire au conte de fée. Mais comme le dirais l’auteur cité précédemment :
«Toutes les choses vraiment atroces démarrent dans l'innocence.»

Ah, pourquoi suis-je aussi cultivé ? Je me sens obligé de faire des citations toutes les deux secondes ! Il n’empêche qu’Hemingway me ressemble un peu, vu qu’il a aussi tenté le suicide. Bon, j’oublie de préciser qu’il a réussi mais tout le monde se fiche des détails. Désemparé, je me cale le dos contre le mur et laisse le temps filer. J’ai l’impression de devenir fou dans cet endroit, comme si le temps ne s’écoule plus. Soudain, les maux de tête me reprennent. Je…Je dois rester concentré. Ne pas divaguer. Ne pas céder à «ça». Je peux y arriver. Je m’appelle Jonathan… Jonathan Fontaine. Je suis né en… en quoi déjà ? Ah oui, la France.
Je. N’.Ai. Pas. Tué. Ma. Sœur.

Voila, j’y arrive. Mes idées redeviennent claires ; tout est passé. Ces migraines avaient commencé depuis mon arrivé ici et c’est de plus en plus dur d’y résister. Le gouffre qui s’ouvre en moi, la part de ténèbres que je ne peux refouler. Ma folie.
Pour passer le temps, je branche mon mp3 et je vais commencer à imaginer les musiques quand la batterie rend l'âme. J'aurais dû la recharger.

Le silence règne, comme d’habitude. Je me demande si aujourd’hui sera plus spécial qu’hier. Rien ne semble le prouver jusque là. Oui, jusque là. Car je viens d’entendre un son venant de derrière moi. Enfin, un son… Façon de parler ; plutôt une sensation de picotement dans le dos. L’ignorant, je secouais légèrement la tête pour relever les mèches tombées devant mes yeux. En vain. Je sens encore une fois l’étrange sensation, plus forte qu’auparavant. J’espère que je n’ai pas attrapé une maladie.
James Leighton

▌Date d'arrivée : 03/08/2011
▌Commérages : 471


James Leighton




    J'observais l'aiguille, tournante encore, tourbillonnante, même, parmi toutes les autres.
La trotteuse, on l'appelait. A bonne raison, elle qui ne pouvait tenir en place dans le peu d'espace mis à disposition, se sentant obligée de toujours bouger. Mais toujours dans le même sens, comme si l'inverse n'était même pas imaginable. Faux, bien évidement, j'avais déjà vu dans un des débarras de mon frère la Folie une chose aussi étrange qu'une montre à l'envers. Oui, inversée, comme si elle voulait remonter le temps et nous faire apprendre, revoir, ressentir les anciennes choses. Pour qu'on en tire de nouvelles conclusions, de nouvelles leçons, peut-être ? Oh, malgré ce que l'on en pense ou croit, Nathaniel n'est pas aussi fou que ça. Enfin, si, bien évidement, mais c'est aussi le plus sage d'entre nous, d'après moi. Mais de toutes manières, personne ne m'écoute jamais, alors à quoi bon de le dire ? Ils verront bien, plus tard. Quand il se réveillera. A moins que je ne me trompe, qui sait. Sûrement pas moi, grand ignorant que je suis, quoi que, c'est plutôt que je m'isole. Les autres font trop de bruits, veulent trop s'affirmer, veulent trop vivre. Que ferais-je pour pouvoir mourir comme un de ses mortels ... Certainement beaucoup. Par contre, si je devais en échange faire régner mon vice, autant continuer ma pauvre existence sans envie. Et d'un côté, je ne me vois pas sans maladies. Vous savez, c'est comme une fleur sans aucuns pétales, on ne se l'imagine pas vraiment, et si cela existait, on aurait trouvé ça tellement bizarre qu'on s'en serait détourné sans questions.
Et c'était au tour de l'autre de bouger. L'aiguille un peu plus grosse que celle parcourant le cadran ; longue et fine, celle représentant les minutes venait de se décaler d'un cran, mouvement saccadé de mise. Le noir autrefois vernis s'était effrité, laissant de longues traces grises casser la longue tige. Elle était juste à côté de sa plus grosse compère, pointant dans l'autre sens, montrant devant moi. Je ne me rappelais plus de cette montre à gousset, malgré la belle manufacture présente. La longue chaîne d'argent brillait d'un éclat terne, mais tout de même présent, ce même assemblage de mailles assez grosses, devant mener à un veston. Puisque je n'en avais pas, je l'avais accroché à mon bracelet, celui qui signifiait tant pour moi, ne trouvant pas d'autre place pour un tel objet. La coque, de la même couleur argentée, contenait de petites gravures, formant des arabesques, entrelacées de partout. Cependant, certains traits étaient plus enfoncés que d'autres, comme pour délivrer un message. Mais je n'arrivais plus à le déchiffrer, et ma mémoire se refusait à me rappeler où je l'avais eu. Ou reçue, je ne pensais pas avoir crée pareille merveille, même si c'était bien mon genre.
Je jouais avec la montre, à la tourner dans tous les sens, devant la fenêtre, au bout du couloir du premier étage. En même temps, le désert et son sable volant captait mon regard à travers la vitre, avant que je ne me reconcentre sur l'objet. Mais impossible, je n'y arrivais pas. Un peu frustré, je fis demi-tour dans le couloir, retournant à ma chambre pour mieux réfléchir encore. Marchant sans regarder car connaissant par coeur le chemin, mais ... mais une chose clochait. Je le sentais, quelque, dans ce même couloir, qui me poussait à aller plus loin, dépassant ma porte d'un pas calme. Je me laissais guider par cette impression-même qui me signalait la chose étrange, je n'avais rien d'autre à faire, de toutes manières. Fixant toujours cette étrange montre, je ne remarquais la présence d'un homme, adossé contre le mur, qu'un fois devant lui. Une migraine, voilà ce que j'avais senti. Elle était là, présente en lui, sans que je n'en soit responsable. A moins que ma seule présence l'ait mis dans cette état ? Oh, je n'en savais rien ... Par contre, lui, il me disait quelque chose, vaguement. Nath' ne m'en avait-il pas parlé ? Son doudou, il me semblait, cependant je n'en savais pas plus. Et autre chose était présent, pas seulement ce mal de tête, je le sentais, le côtoyais. Quelque chose se cachait et je voulais savoir quoi. Sans demander son avis, je m'assis doucement à côté de lui, appuyé au mur, avant de refixer la montre. Le temps passait, symboliser par cet objet, si lentement qu'on pensait avoir le loisir de faire ce que l'on voulait, mais si rapide qu'il nous filait entre les doigts bien trop vite. En même temps, ça m'importe peu, ayant devant moi l'éternité pour souffrir et me traîner.
La trotteuse rejoignit les minutes, qui elle-même se mis sur les heures. Pendant un temps, à peine une seconde, les trois n'étaient plus qu'une, ne formant qu'un trait, menant vers l'autre mur. Ou, qui sait ? Peut-être nous auraient-elles menées autre part, où seuls nous aurions su, comme moi et ma peinture, elle qui me menait si facilement vers mon monde parallèle. Une musique s'éleva, légère, sortant de l'objet mystérieux, cassant son précaution le silence de ses douces notes. Surpris mais charmé, je relevais rapidement mes yeux vers le jeune homme, sans savoir pourquoi, avant de mettre toutes mes émotions en mes traits. La mélodie s'arrêta aussi rapidement qu'elle avait commencé, alors que la trotteuse recommençait ses tours sans fin. Comme si rien ne s'était passé.
Mais je connaissais cette chanson ..
Invité
Invité


Dernière édition par Jonathan H. Fontaine le Ven 4 Nov - 23:00, édité 1 fois (Raison : Maudite touche tab)


Anonymous



Spoiler:

Hum, je connais ce type, enfin peut être, dans une autre vie. Effet de déjà vue très désagréable, plein de sentiment que je préférerais oublier. Une pensée décalée fait son apparition. Maladie. Comme d’habitude, mon humble cerveau est fatigué. Il est las, las, las. Sans doute. Incertitude absolue.
Bref, ce gars assis à côté de moi est d’à peu près dix ans mon aîné. Ce qui n’empêche pas qu’il a les cheveux blanc, en accord avec son apparence fragile. Cheveux blanc ? Surement une maladie. Comme quoi, mon cerveau n’est pas si fatigué. Je verrais plus cet homme dans un hôpital que dans un hôtel. En fait, cela n’a pas d’importance, son physique. Oui, l’anacoluthe est moche mais bon. Ce qui compte, c’est que depuis qu’il s’est installé à côté de moi, il n’a pas dit un mot ; il se contentait d’observer une montre à gousset accrochée à un bracelet. Je n’ai rien à dire là-dessus, ce serait déplacé de la part d’un sourd qui écoute de la musique, non ? En fixant cette montre, pensait-il au temps, cruel bourreau qui nous amène sur l’échafaud ? –Note pour moi-même : pas mal celle-là !- Pensait-il au sens de rotation des aiguilles ? Pensait-il au mécanisme complexe nécessaire pour faire tourner ces aiguilles ? Surement pas, mais il est légitime de se poser des questions.
Le fait de voir les aiguilles bouger, brise la sensation que le temps n’avance pas dans cet hôtel. Au contraire, c’est comme si tout allait plus vite. La mort se rapproche, inévitablement. Peu importe la longueur qui nous sépare, l’égalité entre tous est garantie en terme de traitement. C’est la seule chose qui est à égalité entre les être vivants. On meurt tous. «Attention, ce mode de pensée peut entrainer une dépression. Veuillez cessez cette activité immédiatement » aurait dit Ashley. Stop. Si je me mets à penser à elle, c’est fini. Et mer… J’ai envie de vomir. Ces mauvais souvenirs me travaillent tellement que je me mets parle comme un adolescent. J’en suis un, et alors ? Je ne souhaite pas vivre ainsi, coincé par la peur. La peur de perdre la raison. Il faut donc que je conserve un langage correct, une des dernières choses qui me rattache à ce que je suis. Un ange qui a perdu ses ailes. Ou plutôt son ouïe. Faut vraiment que j’arrête ces métaphores, aussi plate que l’humour des professeurs de sciences. Je ne suis que peu réceptif à l’humour mais vraiment, lorsque ma prof de physiques faisait de l’humour…
Je parlais de quoi déjà ? Ah oui, le type silencieux et discret.
Je l’avais réellement calculé que lorsqu’il avait levé la tête vers moi. Il était naturellement doué pour être discret, on dirait. Les traits de son visage étaient doux et son expression semblait montrer qu'il s'était passé quelque chose. Hein ? Plaît-il ? Je le regarde fixement et là, je le comprends. C’est quelqu’un comme moi, torturé par la vie. Non. Il n’est pas comme moi; il n’a pas ce sentiment de culpabilité. Ni des éclats de balles coincés dans la tête. Mais on se ressemble tout de même.
J’ai, hélas, besoins de le prévenir. Je sais qu’il n’a pas l’air d’être le genre de gars à taper la conversation, mais on ne sait jamais. Je montre mes oreilles avec mes index puis je descends vers la bouche. Cela signifie « je suis sourd » en langage des signes. Pas besoins de le parler pour comprendre le message. J’ai vraiment hâte de voir sa réaction « Tiens, il est sourd, ça alors il a pourtant des écouteurs dans les oreilles. » Si seulement il pouvait réagir ainsi… Je vais regretter mon geste. Ressentira t-il de la pitié ? Je n’espère pas. Rien de pire que la pitié. C’est de la pitié que naît certaines formes de haine, de peur, de dégout, d’humanité en clair. Et ça me répugne encore plus d’y penser. Quand je repense à tous ces médecins et infirmières, à tous ces gens qui m’observaient à l’hôpital en se disant entre eux : « Vous avez vu, le pauvre a perdu toute sa famille. En plus, il paraît qu’il est sourd. » Sérieusement, ils pensaient réellement que je ne comprenais pas leur échanges juste par ce que je suis sourd ? Ils me regardaient de loin, évitaient tout contact. Encore, ça ne me dérangeait pas. Par contre, leur regard me rendait fou… Je ne souhaite plus jamais vivre cela.
Tiens, je pense beaucoup à mon passé aujourd’hui…
C’est anormal. Non, pas mes souvenirs mais le son que je viens d'entendre! Oui, j'ai bien dis "entendre"...
James Leighton

▌Date d'arrivée : 03/08/2011
▌Commérages : 471


James Leighton




    La musique.
Cet air, ces précises notes l'une à la suite de l'autre, ces accords, cette chanson-même qui me rappelait tant de choses, que pourtant je n'arrivait pas à identifier. Dans ma mémoire, c'était cet étrange bout de satin couleur sable qui revenait, comme si je sentais encore le doux contact le bout de mes doigts alors que, d'une complexe technique elle aussi inconnue, je tressais de longues boucles brunes avec. Des nattes, pas seulement, c'était bien plus, oui, bien plus. Mais quoi, alors ? Je ne voyais que la masse brune, devant moi, et rien d'autre ne comptait alors. Et cette musique, celle-ci qui embrumait la sombre pièce de ses lentes notes, celle qui provenait juste de devant moi. J'avais envie de sourire, de me laisser emporter par cette enchaînement et de repartir là-bas, me rappeler. Mais je ne me faisais pas d'illusions : si ça ne me revient pas, ce n'est pas par hasard. J'ai voulu oublier, bien plus que les tracas du quotidien, allant même peut-être jusqu'à utiliser une dégénérescence cellulaire contre moi pour ne définitivement pas me faire revoir ce souvenir. Et pourtant, pourtant, je souriais à l'écoute de cette douce mélodie, pourtant je sentais presque cette odeur qui elle aussi me faisait me sentir mieux, pourtant j'aimais éprouver le sentiment qu'évoquait ces notes, pourtant je sentais déjà mes yeux me piquer pour à nouveau se déverser. Comme d'habitude. Comme si je ne pouvais jamais atteindre le bonheur, ne pouvait simplement rire sans jouer la comédie, sans me forcer. Comme si, à chaque fois, je devais lamentablement m'arrêter après avoir frôler ce bonheur si proche. Serait-ce pour ça que je ne me rappelait plus ? Parce que j'avais encore eu une de ces si dure réalité devant les yeux ? Parce que j'avais de nouveau échouer ? Parce que j'y avais cru une fois de plus ? Parce que j'y crois toujours ?.. Allons, tu connais la réponse, James.
Mais vraiment, est-ce si dur d'être heureux ? De ne pas se prendre la tête pour chaque petite chose ? A vrai dire, je n'en sais rien, et une fois encore j'envie ces humains. J'imagine que c'est plus facile d'être content, joyeux, heureux quand on a pas des milliers de morts, des épidémies, un des plus grand fléau sur le dos. Enfin, les Hommes aussi ont des choses à se reprocher -non ?-, mais ils ne ressentent pas cette culpabilité à chaque fois que quelqu'un tousse, s'éclaircit la gorge, a une allergie, des plaques sur la peau, renifle, expire difficilement, peu importe. A chercher plus loin, peut-être pourrions-nous même trouver une maladie pour chaque geste effectué dans la journée, sa bactérie correspondante et tout ce qui va avec. Mais le pire reste les hôpitaux. Je ne peux tout simplement pas y aller, pas croiser ces regards déjà achevés et qui se dirige lentement vers la mort, ces âmes écrasées par le poids de mon Vice, usée jusqu'à la corde par les faux espoirs, eux si tentant qu'on ne se lassait pas de leur tendre la main juste pour avoir une illusion de vie normale. Comme je les comprenais. Je devrai peut-être aller dans un de ces nids à malades, m’asseoir et attendre, observer le mal que je fais pour encore plus me dégoûter. Peut-être même mourrai-je par overdose de ce sentiment, ça ne ferai que du bien à tout le monde. Stupide James, tu ne mourra pas de ci-tôt.
Les notes s'étaient arrêter, mais elles résonnaient toujours dans ma tête. Instinctivement, j'avais regardé l'autre, idiote réaction qui n'amenait à rien. De toutes manières, que pouvait-il y faire ? Ce ne le regardait pas, il n'en savait rien, rien de rien. En même temps, personne ne te connait réellement, tu restera toujours seul, Maladie. Tais-toi ! Vas-t'en, et ne m'appelle pas comme ça .. A chaque fois, c'est pareil, comme un coup de poignard dans mon coeur déjà assez endommagé ainsi. Maladie, c'était moi, oui. Et lui, qui était-il ? Je m'intéressais de nouveau à lui, non seulement pour l'observer mais aussi voir ce qu'il faisait. Des gestes. Directement, je savais ce que ça voulais dire. Un sourd, un pauvre sourd qui avait eu un tympan défectueux, sûrement. Encore un coup de mes stupides bactéries, non ? Oh, je ne voulais pas savoir, mais ça n'allait pas m'empêcher de lui parler. De mes poings, je répondais un rapide "D'accord" avant de m'y désintéresser. Je sais combien ça fait mal d'être dévisager par les autres, de voir leurs regards m-dégoûté mi-conciliant, alors je ne l'avais pas fait, un simple nouveau sourire triste avait parlé, en plus de mes gestes. Pas besoin de plus, si ?
Invité
Invité


Anonymous



Incroyable.
Dans toute ma vie, il n’a existé qu’une seule personne aussi compréhensive : Ashley. Et là, ce type me prouve qu’il est possible pour le genre humain de se comprendre réellement. Une petite voix dans ma tête me souffla « C’est qu’il n’est pas humain » mais je l’ignorais aussitôt. Je crois que cela faisait trop longtemps que mon visage n’avait affiché une expression aussi joyeuse. Attention, je n’ai pas dit que je souriais, mais mes traits se sont adoucis. Ce n’est pas aussi difficile que ce que je pensais. Il suffisait juste de penser à autres choses que des malheurs.
Si ce type connait le langage des signes, il arrivera surement à lire sur mes lèvres. Mais bon sang, qui est-ce ? La probabilité que je tombe sur quelqu’un qui me comprenne en m’arrêtant sur un hôtel en bord de route en plein milieu de nulle part est… Comment dire ?... Nulle, ou plutôt en dessous de zéro. Je décide alors de prendre mon téléphone portable et d’écrire mon nom. Je lui montre après l’écran et pose l’appareil à côté de lui, ainsi, si l’envie l’en prend, il pourra me donner son nom. Je suppose que comme moi, il avait dut arriver ici par hasard. Un total hasard. Tout simplement renversant. Une allégorie de l’espoir se matérialisait devant moi, tel un rêve éveillé. Ce qu’il était, ses raisons, ses motivations, ses ambitions, ses rêves, ses manières, rien ne comptait plus que sa présence en face de moi. Le destin devenait généreux, comme s’il me pardonnait mes crimes. Mais quels crimes ? Je n’en ai commis aucun. Ou alors… Oui, c’est ça. Parfois, il m’arrive de me détester moi-même, d’avoir l’impression d’avoir accompli le plus grave des péchés. Cette voix intérieure me le rappelle. Et c’est toujours aussi douloureux. Je n’aime pas avoir mal. Je n’aime pas souffrir. Je n’aime pas ressentir cette souffrance. Toujours la même, toujours aussi forte, toujours aussi triste. Elle me rappelle sa mort, elle me rappelle le vide, elle me rappelle ces souvenirs, elle me rappelle ma mort. Cela doit cesser. Je dois me concentrer sur la musique ; elle m’apaise. Comme lui. J’avais mémorisé ces notes, si belles. Je n’en revenais pas d’avoir entendu quelque chose. Je n'hallucinais pas. C’était vraiment des notes. Certes, pas très claires, plus près du murmure, mais je reconnaissais là une musique. Je crois que je me suis mis à pleurer. Deux secondes de musique m’avaient bouleversé. Trop beau, trop parfait. Comment était-ce possible ? J’avais une défaillance du cortex auditif, comment pouvais-je entendre la moindre chose ? Je crois me souvenir de Carlson qui mentionnait une probable régénération des neurones endommagés. Ce cas de figure a déjà été observé chez certaines personnes handicapés des jambes qui avaient put marcher de nouveau car leurs neurones s’étaient restaurées grâce à leur volonté de pouvoir bouger librement ; un exemple parmi tant d’autres vu en classe de bio. Pourtant, même s’il s’avère que c’est possible, cela aurait dut prendre des années dans mon cas, et encore, il aurait fallut que je me force… Mais c’est ce que j’ai fais ! Chaque jour, en m’imaginant écouter de la musique. Non, impossible. Il manque un élément. Lui. Ce type a provoqué quelque chose en moi qui m’a permis de… Bref, pas la peine de rêver. Ce n’est pas demain la veille que je vais entendre de nouveau. Peut être qu’en restant près de lui, je vais guérir à la longue. C’est homme possèderait-il une aura capable de soigner les gens ? C’est ça, continue d’espérer Jonathan. Tu lis tout simplement trop de livre. Quelqu’un provoquant des miracles ou des malheurs autour de lui, cela n’existe pas. L'inconnu parfait ou le parfait inconnu n'avait pas de lien direct avec ceci. C'était simplement la joie de le voir qui m'a aidé. J'essuie les larmes qui coulent sur ma joue puis le regarde, et là, j’articule sans qu’aucun son ne sorte de ma bouche :
-Merci.
James Leighton

▌Date d'arrivée : 03/08/2011
▌Commérages : 471


James Leighton





    Le regard des autres.
Ce par quoi chaque être est au moins passé. Se remettre en question, se demander pourquoi certains nous haïsse sans raison, pourquoi leurs yeux nous font si mal, brûlant sans vergogne notre peau, notre être entier, notre âme, même. Pourquoi est-ce qu'ils nous crachent au visage, pourquoi ils prennent peur quand on s'approche, pourquoi s'enflamme dans leurs regards cette haine. Mais nous, nous n'avons rien fait, non ? Si. Une chose. Et encore, ce n'est pas de notre faute. Nous sommes différents, c'est ça, ce qui cloche. Pas la différence qui ne l'est plus vraiment car à la mode et recopiée de toutes parts, pas cette chose qui fait briller des étoiles dans les prunelles des suiveurs, pas d'admiration, non. Pourtant, certain en mériterai bien plus que toutes ces personnes célèbres et adulées. Nous, notre petite chose à part fait toute notre vie, parce ça l'est devenu. La maladie. Cette saloperie et son histoire, pleurs indissociables et sourires faux compris. Quoi que, non, les grimaces faussées sont ma spécialité, certains malades pensent réellement pouvoir s'en sortir, l'affichant par ce sourire blanc s'alliant si bien à leur pâleur. Et c'est uniquement une partie de ceux-là qui réussissent à battre la différence. Redevenir comme tout le monde. Si seulement c'était possible, tout effacer une fois le combat terminé, se laver les mains et prendre la vie pour la croquer. Ignorer le rouge qui les macule encore, oublier l'ancienne douleur, profiter de cette nouvelle chance offerte au maximum. Certains y arrive, oui.
Mais d'autres ne peuvent pas. Les murs blancs finiront toujours par repeupler nos rêves, par nous y faire repenser, par nous obséder. La pause a été bien courte, comme toujours. Le calme avant la tempête. Le bonheur pur et brut avant le questionnement, l'obsession, l'angoisse, la détresse. Pourquoi, mais pourquoi moi ? Pourquoi pas cet enfant qui semblait autant avoir mal que d'années devant lui ? Pourquoi pas cette jeune femme au regard si vidé de tout ? Pourquoi, pourquoi moi, alors que je n'ai rien fait pour ? Tant, tant de questions. Sans réponses. Mais ça nous hante, nous harcèle jusqu'à ce que l'on se pourchasse soi-même. Parce que toute notre vie se déroule sous nos yeux, parce que toutes ces mauvaises actions prouvent bien que ce sont les autres qui auraient dû avoir la vie sauve, parce qu'à la fin, si la maladie a été notre vie et qu'elle est partie doit-on continuer à être ? Et ces murs blancs, partout. Tellement qu'on s'y imagine, qu'on en rêve tous les soirs, tout le temps. Jusqu'à y retourner. Et se prendre le coup fatal. Plus rien n'est comme avant, comme quand on était un tant soit peu heureux, qu'on arrivait encore à sourire, même faussement. Non, notre ancienne chambre est occupée, de nouveau, et la fillette fait un signe de la main, branchée sur ce cardiogramme qui nous rappelle tant de souvenirs. La femme vide n'est plus là, non plus. Et personne ne veux répondre, personne ne veux dire ce qu'il s'est passé. Tous sourient et félicite de nous en être sorti, avant de rajouter qu'il n'y a rien eu de spécial. Non, après tout, rien d'autre que des vies perdues au profil d'autres. Rien qu'un jeu hasard éternel. Et encore, pourquoi ? Le petit garçon est toujours là, lui, mais même les yeux fermés et le souffle court, on sent en sa présence qu'il souffre. Et on aimerai tout donner pour lui, pour voir un sourire, un vrai. Pas le faux qu'on a l'habitude de déverser. Un pur. Un simple. Comme l'enfant, sans artifices, sans fioritures, sans mots. Juste ce sourire. Juste sa joie de s'en sortir. Juste son envie de vivre. Juste sa chance de revoir les siens. Oh oui, en y pensant, nous ne sommes rien. Rien d'autres que des insectes, trop vieux pour enlever l'étiquette "Malade" dans notre dos. Parce que ces regards tuent. Parce que, parfois, certains le vivent dans les deux sens du terme. Et parce que, parfois, ils pensent pouvoir céder leur place dans la vie à ce pauvre enfant en la libérant. Que ce soit d'un coup de feu rapide, d'une poudre dans un verre d'eau, d'une corde faîte de drap, d'un couteau dans le coeur, tout en laissant un mot. Pour s'expliquer. Et au diable les larmes, il y en a déjà eu assez. Sombres idiots héroïques. Vous méritez bien plus que la mort. Mais vos sacrifices n'ont servis à rien, rien du tout. A part rallonger ma liste de victime. Et mon sentiment de culpabilité. Et pourtant, je vous comprends tellement.
Cette mélodie n'a pas un bon impact sur moi. Elle me rend trop nostalgique, mélancolique, défaitiste, perdant, négatif. Mais je ne peux pas arrêter de me répéter ces si belles notes dans ma tête, un stupide sourire sur les lèvres alors que mes yeux s'embrouillent. Non, James, ne pleure pas alors que tu ne sais même pas de quoi ça relève. Justement, si je ne sais plus, c'est que j'ai voulu oublier. Que ça m'a fait mal, horriblement. Et pas seulement à moi. C'est plus fort, les larmes roulent. En résonance à celles de l'autre, d'ailleurs, mais je ne peux pas le fixer plus de quelques secondes. Un sourd. Par ma faute. Ce que je me haïs. Mes mains cachent mon visage pour qu'il ne voie pas, c'est stupide, aussi. Pourquoi essayer de cacher la réalité ? Parce qu'elle est pire ? Non, parce que les Autres ont décidés que les humains ne doivent pas savoir. Pourtant, ça me ferait tant de bien d'être haït, détester par tous ceux qui en ont le droit. Comme lui. Je me redresse, doucement, mon dos touche à nouveau le mur, je vois son portable. Jonathan. Il est gentil. Je ne le mérite pas, encore moins de sa part. Et mon regard se perd dans les lettres pixelisées, dans cet écran qui me brûle les yeux. Lentement, j'avance ma main et tape un "James" sans charmes, sans buts, sans envies, par automatisme, pour répondre. Pour le remercier ? Peut-être. Même si me connaître n'est pas vraiment la meilleure chose au monde. Une fois le dernier bruit de touche terminé, je me retourne vers lui. Toi. Jonathan. C'est pareil, à la fin. J'allais parler, t'annoncer que j'allais partir. C'était trop dur de rester. Mais James, il est sourd, l'aurais-tu déjà oublié ?
Alors à la place de m'en aller, je vois ton "Merci". Je sais que c'est ça, je sens aussi que tu es content. Et je ne sais pas pourquoi. Tu es heureux d'être sourd ? D'avoir cette défaillance du cortex auditif ? Dans ce cas, d'accord, tu peux me remercier. Mais pas autrement. Et même, je ne veux pas. Mais mais ... Je ne veux plus partir, non plus. Stupide et compliqué, moi ? Si peu. Et j'ai souri. Encore un faux sourire. Mais ce n'est pas grave, aujourd'hui. Parce que je sais où mènent les regards dégoûtés. Vous voulez que je vous raconte ? Hé bien, ça commence par une histoire de différences, vous vous rappelez ? Mais peu importe. Je souris. Stupidement. Bêtement. Faussement.
Et alors ?
Invité
Invité


Anonymous



Je ne comprends plus. Pourquoi ? Pourquoi ce sourire censé rendre heureux un autre ne me rend que plus malheureux ? Parce que je suis incapable de le faire. Trente-trois secondes. Trente-trois secondes qui nous différencie, toi et moi. Trente-trois secondes où l’on est réduit à rien, même pas une pensée, juste la présence physique de notre corps. Notre cœur ne bat plus pendant cette trentaine de secondes, notre sang arrête de circuler dans notre organisme, on ne comprend pas ce qu’il se passe puisque l’on n’existe même plus. Ce moment zéro, cet instant T qui modifie à jamais notre existence, ce point de non-retour qui marque la limite entre les humains et les autres. J’ai déjà franchi cette limite. Pendant trente-trois secondes et je ne peux plus faire marche arrière. Oui. Je suis mort pendant trente-trois secondes. Personne ne me l’a jamais dit, mais je l’ai entendu. Durant l’opération, mon cœur s’est arrêté pendant trente-trois secondes. Et je suis revenu. Ce n’est pas comme les chrétiens le pensent mais je vais éviter de m’engager sur la religion, par respect. J’ai juste envie de dire que cela a changé beaucoup de chose, je ne vois plus le monde des humains, je ne vois que celui des morts. Un homme, un futur mort. Je n’arrive plus à ressentir la vie des gens. Je suis désolé, James. Ton sourire m’a rappelé que je ne peux pas voir la lumière provenant de toi. Fuite ? Je ne sais pas. Fuite ? Je ne le pense pas ? Fuite ? Peut être finalement… Je ne vis pas dans ce monde, je ne vis plus parmi les vivants. Ce qui reste de moi n’est qu’un reflet. Mais on voit ce reflet ? J’existe alors, j’ai dépassé le statut de mort-vivant. Est-ce si simple ? Dis-moi, James. Dis-moi que je suis vivant. Montre que Jonathan est ce qu’il a toujours été. Vivant. Après, tout dépend de la définition de vivant. Si on le définit par quelque chose qui profite de la vie, alors je suis presque mort. Presque. Espoir ? Je ne sais pas mais personne ne le dira pour moi. Je dois avancer, je dois saisir la main que l’on me tend. Avancer, toujours avancer. Je ne dois pas l’oublier. Oublie la logique, accepte l’illogisme. Pourquoi vis-je ? Biiiiiip, mauvaise question. Où dois-je aller ? Tout de suite mieux. Et la réponse qui va avec : sortir ce cet Hôtel. Que viens-je de dire ? Peu importe, je dois aller… aller… aller repasser mes lacets. Non, ce n’est pas ça. Bref, enfin, voila. Je me lève. Le saluer ? Il faut réfléchir à comment. Si je lui tends ma main, cela va paraître un peu brusque. Essayer de dire un mot ? Je vais tout gâcher ainsi. On peut tout se dire sans avoir besoins d’aucun mot. Je vais le prouver. Je regarde James. Je fais simplement un seul geste, celui de coller mon index sur ma bouche verticalement puis essaie de sourire. J’ai bien dit essayer. Je dois plutôt tirer une grimace. Pauvre de moi, blablabla. Est-ce si difficile de juste tendre les muscles du visage ? Avaient-ils besoins de rééducation ? Idiot, quelque chose comme cela ne devrait pas s’apprendre.
J’aimerais appuyer sur un bouton, j’aimerais m’envoyer un message dans le passé, sans l’aide d’un micro-onde, j’aimerais annuler tout cela, modifier ce qu’il s’est passé, j’aimerais empêcher certaines choses de se passer. Mais je ne peux pas. Et même si je le pouvais, je ne le ferai pas. Ce serait de… Oui, de l’irrespect envers ceux qui sont mort, envers elle. On a qu’une vie, c’est ce qui la rend si précieuse. Alors, je me dois de continuer, d’attraper cette main qui peut me sortir du gouffre et vivre. Grâce à ton aide, toi qui te tiens devant moi. Forger des liens me permettra de redevenir ce que j’étais. Amis. Je n’en ai jamais réellement eu. Dois-je te considérer ainsi ? La question ne se pose même pas car mon sourire -raté- y répond déjà.
Le conteur

▌Date d'arrivée : 15/12/2009
▌Age du joueur : 37
▌Commérages : 395


Le conteur



Ce sujet n’a plus reçu de réponses depuis plusieurs semaines. Si vous ne comptez pas poursuivre le rp, merci de le signaler ici. Le staff se chargera alors de verrouiller le sujet. Si, dans le cas contraire, vous désirez poursuivre l’aventure, merci de donner une réponse rapidement. Histoire de ne pas bloquer l’autre/ les autres joueur(s) au niveau jeu. Ce message sera automatiquement supprimé lorsqu’une réponse aura été donnée.

Cordialement,
Le staff d’HD
Contenu sponsorisé






Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Sans un mot [PV James]